Même si Dolph Lundgren, l’acteur a gardé un souvenir plutôt amer de son rôle de boxeur soviétique, l’inoubliable Ivan Drago.
Avant d’entrer dans le dur, rappelons que Dolph Lundgren est un acteur suédois. Beaucoup ont pensé (ou pensent encore) qu’il est de nationalité russe, parce qu’il a souvent joué des personnages russes, à commencer par l’iconique Ivan Drago, ennemi juré de Rocky Balboa dans Rocky 4. Avant ça, Dolph Lundgren n’avait fait qu’une petite apparition au cinéma, dans le James Bond Dangereusement vôtre (dans la peau d’un méchant russe, donc).
Après être monté sur le ring avec Sylvester Stallone, la carrière de Dolph Lundgren était lancée, principalement du côté des séries B d’action qui l’ont installé dans les années 80 et 90 parmi les musclors d’Hollywood aux côtés des Stallone, Schwarzenegger, Jean-Claude Van Damme, Wesley Snipes et autres Steven Seagal.
Parmi ses rôles les plus marquants de cette période, on peut citer Les maîtres de l’univers, Punisher, Dans les griffes du dragon rouge, Tireur en péril, Au dessus de la loi, sans oublier Universal Soldier de Roland Emmerich. Malgré tout, la carrière de l’acteur (et réalisateur, on a tendance à l’oublier) reste indissociable de Sylvester Stallone qui l’a propulsé sur le devant de la scène. C’est l’Etalon Italien lui-même qui l’a en effet choisi pour incarner le terrible Ivan Drago. Plus tard, en 2010, il a été (re)missionné par Stallone pour monter son équipe d’Expendables, puis a fidèlement rempilé dans Expendables 2, 3 et 4 en plus de reprendre le rôle d’Ivan Drago dans Creed 2.
Un rôle qui lui colle à la peau, donc, mais qui l’a aussi légèrement traumatisé.
IVAN DRAGO ALIAS « LE TUEUR QUI VIENT DU FROID »
On ne peut pas dire que Rocky 4 est un brûlot politique ni une fable sociable à la hauteur du premier volet de 1976. Encore moins qu’il brille par la nuance et la pertinence de son approche géopolitique.
Avec une naïveté presque attendrissante et un ego moins attendrissant, le boxeur de Philadelphie réconcilie les États-Unis et l’URSS et met pratiquement fin à la Guerre froide dans un discours final aussi risible que mémorable (« Si moi j’ai changé et que vous avez changé, tout le monde peut arriver à changer ! », sous les applaudissements du public et du gouvernement).
Le tout en dégueulant au public les bonnes vieilles valeurs yankees et en donnant au héros d’action reaganien sa forme finale.
Ivan Drago condense donc à lui seul TOUS les stéréotypes possibles sur l’URSS et les soviétiques, à commencer par son caractère taciturne et impitoyable qu’on peut résumer avec le fameux « s’il meurt, il meurt » (« If he dies, he dies » en VO). Le problème, c’est que certains ont pensé que jouer CE personnage dans CE film lui avait donné une quelconque légitimité en tant que géopolitologue.
C’est ce qu’il a expliqué à ScreenRant à l’occasion de la dernière Fan Expo de Philadelphie :
« Ça m’a pris par surprise de devenir célèbre. Le film a eu un grand succès et on a fait une tournée promotionnelle mondiale, tout ça pendant la Guerre froide. Je suis venu en Allemagne, j’ai donné une grande conférence de presse et on m’a demandé : ‘M. Lundgren, que pensez-vous de la situation de la Guerre froide ?’ Et je ne savais pas vraiment. [Je disais] ‘Je ne sais pas, désolé’. Il m’a fallu cinq ans pour m’en remettre ».
Heureusement que personne ne lui a demandé ce qu’il pensait des violences policières après The Punisher ou de la fiabilité du système carcéral américain après Riot : Enfermé pour tuer…
Par ailleurs, Ivan Drago pourrait faire son retour dans le spin-off en développement sur son personnage et son fils Viktor Drago, incarné par Florian Munteanu. On attend également une date de sortie pour son prochain film d’action, Wanted Man, qu’il a réalisé en plus de tenir le haut de l’affiche.