Le tournage de ce film oublié avec Robin Williams a apparemment carburé à autre chose qu’au café, et c’est le patron du studio de l’époque qui le dit.
Quand on pense à Robin Williams, on pense à Le Cercle des poètes disparus, Good Morning Vietnam, le génie d’Aladdin, Will Hunting ou encore Hook. Éventuellement Photo Obsession et Insomnia pour l’autre facette de sa carrière. Mais certainement pas à des tractopelles de cocaïne pour un tournage hallucinant sous le soleil de la Méditerranée, devant la caméra d’un des plus grands réalisateurs américains.
Et c’est normal, puisqu’on parle ici du Shelley Duvall, parfaite en Olive. Tombée dans l’oubli sauf pour quelques âmes cinéphiles et aventurières, cette comédie musicale est restée dans les mémoires comme une curiosité.
Et l’ancien boss du studio Paramount Pictures, Barry Diller, confirme un secret de polichinelle : ça carburait à la coke et pas aux épinards sur le tournage de Popeye.
Coke en stock
C’est ça la beauté de Hollywood. Le temps e, les gens vieillissent, et n’en ont plus rien à foutre. La preuve avec Barry Diller, en pleine tournée promo pour ses mémoires Who Knew, où il raconte notamment son expérience en tant que patron de Paramount Pictures entre 1974 et 1984.
En dix ans, le monsieur a dû en voir er, avec notamment les succès de Saturday Night Fever, Grease et Les Aventuriers de l’arche perdue. C’est pour ça que, lors d’une séance de questions-réponses à New York, le journaliste Anderson Cooper lui a posé une question d’intérêt public qui en dit long sur ce microcosme : sur quel tournage a-t-il vu er le plus de cocaïne ?
À question simple, réponse simple, comme rapporté par Entertainment Weekly :
« Un tournage plein de coke ? Oh, Popeye. D’ailleurs, vous pouvez le voir. Si vous regardez Popeye, vous regardez un film qui…. pensez à la manière dont on parle de la vitesse des disques, 33 tours par minute. Voici un film qui va à 78 tours par minute. »
Le plus drôle : ce n’était pas de petites combines mais bel et bien une organisation gérée d’une main de maître durant le tournage, qui s’est étalé sur plusieurs mois début de 1980 :
« Est-ce que je le savais ? On ne pouvait pas y échapper. À l’époque, on envoyait des bobines de films dans des boîtes. Les pellicules étaient envoyées à Los Angeles chaque jour pour être traitées. Ce film a été tourné à Malte. Et on a découvert que les boîtes des bobines étaient utilisées pour acheminer la cocaïne. Tout le monde était défoncé. »
Cet amour de la poudre explique peut-être en partie le bordel du tournage de Popeye, une production te entre Paramount et Disney. Suite à une météo catastrophique, le film a pris des semaines de retard durant lesquelles les conflits se seraient multipliés dans l’équipe, notamment entre Robin Williams et Robert Altman. La part laissée aux improvisations, les scènes chantées en live sur le plateau, les prothèses de muscles qui ont été plus compliquées que prévu à gérer, et d’autres mauvaises surprises comme avec la pieuvre mécanique du climax : Popeye est né dans la douleur.
Sorti en 1980, le film a été descendu en flèche par la critique, et n’a pas été l’énorme succès attendu par les studios. À l’époque, Robin Williams débutait sa carrière au cinéma. Robert Altman, lui, avait déjà un paquet de succès dans sa valise, notamment avec la Palme d’or pour M.A.S.H. en 1970 et l’Ours d’or pour Buffalo Bill et les Indiens en 1976.
Depuis, Popeye a trouvé grâce aux yeux de nombreuses personnes. La plus belle preuve : Paul Thomas Anderson a repris la chanson He Needs Me de Shelley Duvall dans son magnifique Punch-Drunk Love, sorti en 2003.
On a du mal à croire que Robin Williams n’était plus sous coke dans des films comme « Good Morning Viêtnam » ! 😉
C’est un fait connu que Robin Williams était un gros camé à cette époque. C’est suite à la mort par overdose de son meilleur ami, John Belushi, avec qui il avait partagé sa dernière nuit de défonce, que Williams a décidé d’arrêter la coke.