Cannes 2025 : on a vu Honey Don’t, l’enquête lesbienne avec Margaret Qualley et c’est une petite cata

Les frères Coen sont des figures phares du Festival de Cannes. Le duo a été sélectionné à huit reprises en compétition et est reparti avec une Palme d’or et un prix de la mise en scène pour Barton Fink en 1991, un deuxième prix de la mise en scène pour Fargo en 1996, un troisième prix de la mise en scène en 2001 pour The Barber puis un Grand Prix en 2013 pour Inside Llewyn Davis. En 2015, ils ont même été double-président du jury (un cas unique). Sauf que depuis la fin des années 2010, les frangins font cavalier seul.

Cela n’a pas empêché Ethan Coen de faire un retour sur la Croisette, en solo et en séance de minuit, pour son nouveau film Honey Don’t! mené par un sacré trio : Margaret Qualley, Chris Evans.

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De quoi ça parle ? L’histoire d’Honey O’Donahue, une détective privée d’une petite ville, qui enquête sur une série de morts étranges liées à une mystérieuse église.

Et c’est comment ? On ne va pas mentir en disant que, pour l’instant, Ethan Coen en solo à la réalisation, ce n’est pas une partie de plaisir. Outre son documentaire Jerry Lee Lewis : Trouble in Mind, son premier film de fiction Drive-Away Dolls était une véritable catastrophe. Une mauvaise blague en forme de road-movie bourrée de clichés, étirée sur du vide et se reposant sur une posture faussement cool, clairement ridicule et surtout un humour ringard, à la limite de la beauferie.

Autant dire qu’on craignait beaucoup Honey Don’t! puisqu’avec une nouvelle lesbienne en héroïne, Ethan Coen et Tricia Cooke (sa co-scénariste sur les deux films, et sa femme dans la vie) semblaient parti pour réitérer le même genre de blagues bien grasses. Et soyons honnêtes, on a eu raison de s’inquiéter puisque le film est dans la droite lignée du précédent.

Heureusement pour nous, ce n’est pas aussi mauvais que Drive-Away Dolls, notamment parce que le film se déroule dans une seule petite ville, ce qui facilite l’intrigue. Mais globalement, c’est un nouveau raté pour Ethan Coen. L’enquête prend des plombes à démarrer, il y a beaucoup trop de sous-intrigues et surtout aucun rythme pendant 1h30, puisque le film (et son intrigue principale) n’avance jamais vraiment avant une bonne heure.

Et c’est peut-être ça le pire. Outre le fait que Ethan Coen et Tricia Cooke confondent satire irrévérencieuse et comédie grossière, sensualité débridée et sexualité gratuite, le pitch était prometteur. On pouvait s’attendre à un film assez dynamique, qui accélère crescendo et multiplie les rebondissements et révélations. Mais en vérité, c’est lent, long et terriblement ennuyeux, pas aidé par des clichés aberrants.

Et franchement, c’est dommage car, d’un autre côté, on retrouve enfin un peu de la patte ayant fait le succès des frères Coen dans ce Honey Don’t!. L’introduction – jouant sur un accident de la route, une mystérieuse motarde puis une bague à l’étrange symbole récupérée sur un cadavre – promettait une enquête assez palpitante dans une ambiance non sans rappeler les plus belles heures de No Country For Old Men. Au-delà, il y a quelques trucs à sauver.

C’est le cas, en particulier, de l‘aspect cartoonesque des scènes d’action, que ce soit des fusillades, des meurtres ou des embuscades. Et puis évidemment, il y a Margaret Qualley qui continue à bouffer l’écran après The Substance, malgré un personnage mal écrit, plantant sur le bord de la route Aubrey Plaza (très fade ici) et Chris Evans (en complet cabotinage/roue libre). Bref, c’est une nouvelle preuve qu’il faut que les frères Coen se réunissent pour stopper ce massacre.

Et ça sort quand ? Le 3 septembre 2025 au cinéma en