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Cannes 2025 : on a vu Splitsville, la meilleure comédie de l’année (oui déjà) avec Dakota Johnson

Par Alexandre Janowiak
21 mai 2025
© Neon

Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Dakota Johnson.

En 2021, au retour du Covid, Thierry Fremaux a créé une nouvelle section pour le Festival de Cannes intitulée Cannes Première. Le moyen pour le délégué général de sélectionner des films, à la fois pour leurs qualités, les empêcher de finir dans un autre festival (Venise en tête) et surtout gagner la confiance de certains cinéastes qui pourraient craindre un accueil trop sévère en compétition. Car à Cannes Première, aucune pression, il s’agit d’une sélection sans remise de prix et simplement prestigieuse.

Ces dernières années, on y a donc aperçu Gaspar Noé, Andrea Arnold, Kornel Mundruczo, Arnaud Desplechin, Olivier Assayas, Rodrigo Sorogoyen, Dominik Moll (avec La nuit du 12), Takeshi Kitano ou encore Leos Carax. Pour cette édition 2025, les gros noms sont au rendez-vous avec Lav Diaz et sa fresque contemplative Magellan, Kirill Serebrennikov avec La disparition de Josef Mengele, Hlynur Palmason avec l’expérimental L’amour qu’il nous reste ou Michael Angelo Covino avec Splitsville, une comédie folle avec Dakota Johnson.

Un quatuor dont on va se rappeler longtemps

PLeurer DE RIRE

De quoi ça parle ? Lorsqu’Ashley lui demande le divorce, Carey se réfugie chez ses amis Julie et Paul pour chercher du réconfort. Il est stupéfait d’apprendre que pour ses amis la recette du bonheur est un mariage libre. Une révélation qui va bouleverser leurs relations et semer le chaos dans leurs vies…

Et c’est comment ? Michael Angelo Covino s’était fait remarquer à Cannes en 2019 dans la section Un Certain Regard avec The Climb. Le film était reparti avec le prix Coup de cœur du Jury et c’était mérité tant le film de l’Italien était une petite pépite tragicomique. Avec une mise en scène savante pour un premier film, il y mêlait habilement un humour de situation à une réflexion plus délicate sur la virilité teintée d’une jolie mélancolie. On était donc forcément curieux de découvrir son deuxième long-métrage, Splitsville, et on a eu raison de ne pas er à côté.

Splitsville est probablement, et on pèse nos mots, l‘une des meilleures comédies de l’année, si ce n’est déjà la meilleure, et plus globalement, un des meilleurs films de 2025 au cinéma. Dès sa première séquence, se déroulant sur une voix rapide à l’intérieur d’une voiture, le film parvient à créer une dynamique qui infa tout le reste du film.

Kyle Marvin et Adria Arjona dans Splitsville
Une intro à tomber par terre

Le mieux est de ne pas trop révéler ce que contient exactement l’introduction, mais c’est un modèle de comédie parfaite. Un enchaînement astucieux de comique de situation, élevé par une surenchère rocambolesque extrêmement bien cadencée, jusqu’à un renversement complet des attendus où les fous rires deviennent jaunes. Une scène hilarante qui sera la première d’une longue liste, incluant notamment une baston cartoonesque en diable entre aïkido, catch, baseball, aquarium et lance-flammes fait maison (pour en dire le moins).

C’est ça la force du cinéma de Covino, sa capacité à jouer avec l’humour (noir, cynique, classique, burlesque, cartoonesque) pour en faire un déclencheur d’émotions. Dans Splitsville, encore une fois, c’est un ressort plus particulièrement intime. L’humour peut dissimuler les sentiments des personnages, refléter leurs angoisses, amortir leur tristesse, créer une joie pérenne, un apaisement éphémère… pour ce quatuor en pleine introspection amoureuse, amicale, parentale et existentielle.

Dakota Johnson dans Splitsville
Dakota Johnson, superbe

Et c’est d’autant plus réussi que Covino parvient toujours à trouver le bon plan, le bon cadre et le bon tempo pour filmer ses séquences et créer le rire (ou la mélancolie) souhaité en fonction des situations. Un vrai atout puisque vu l’écriture mordante de son film – dont il est co-scénariste avec Kyle Marvin –, Covino pourrait largement s’en contenter pour am les spectateurs. Mais au contraire, l’Italien tente par tous les moyens d’ennoblir son scénario avec sa mise en scène.

Que cela e par le hors-champ (une table bancale, une paire de chaussures…), le ralenti (une scène d’arrivée à l’école) ou des longs plans-séquences (une de ses marques de fabrique), le cinéaste use de tout son talent de réalisateur pour créer un décalage, une surprise, chez les spectateurs. Et quand en plus, il vient chercher le meilleur de ses comédiens, ici Dakota Johnson, Adria Arjona (Andor) ou encore Kyle Marvin (le duo artistique de Covino), avec des répliques tordantes (cheval, mentalisme), difficile de bouder son plaisir. Une très grande comédie, à voir impérativement en salles pour l’expérience collective.

Et ça sort quand ? Pour l’instant, Metropolitan Films n’a indiqué aucune date de sortie officielle en .

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