La fin du début
Avec ses épisodes 8 et 9, Andor s’est grandement affranchi du principal fil rouge de sa deuxième saison, à savoir Ghorman. Forcément, ses épisodes finaux sont sans doute moins frappants que le massacre ou le discours de Mon Mothma au Sénat. Néanmoins, ils sont tout aussi importants, voire plus, et permettent à la série une dernière plongée diabolique dans les méandres de l’Empire.
Andor renoue donc avec ses racines de série d’espionnage, avec une traque tendue qui forme le gros de ces trois épisodes. Sur Coruscant, Dedra parvient enfin à piéger Luthen, qui livre un dernier combat superbe… et vital pour l’avenir de la Rébellion. Plus que jamais, l’Empire apparaît comme ce broyeur infernal, mais plus si imbattable.

À l’image du Directeur Krennic dans une scène d’interrogatoire particulièrement oppressante (avec un Ben Mendelsohn qui semble toujours autant s’éclater dans le rôle), c’est une force envahissante, parasite, qui n’a pas lieu d’être. Une impression qui se manifeste même physiquement, alors que toute la hiérarchie de l’ISB (le Bureau de la Sécurité Impériale) s’écroule à la suite d’une succession d’échecs.
La loyauté à l’Empire est récompensée par la mort et l’oubli, notamment pour ceux qui vouaient une confiance aveugle à l’idéologie de Palpatine comme Dedra ou Partagaz. Avec eux, c’est tout l’édifice qui commence à montrer des vulnérabilités, qui mèneront à terme au tir impossible de Luke Skywalker pour détruire l’Étoile Noire.

Family business
En contradiction avec le broyeur impérial, la Rébellion apparaît de son côté comme une grande famille dysfonctionnelle. Une thématique majeure de ces derniers épisodes, qui lèvent notamment le voile sur l’origine du duo Luthen – Kleya, père et fille de circonstances. Deux personnages caractérisés par leur froideur quasi permanente, mais dont l’épaisse carapace se fissure face aux adieux inéluctables.
Le personnage de Stellan Skarsgård, probablement un des plus fascinants de la série, livre un baroud d’honneur mémorable, qui traduit toute sa pensée jusqu’au-boutiste, prête à tout pour sauver la galaxie. On ne peut que vous conseiller vivement d’aller revoir son brillant monologue dans la première saison, qui trouve ici tout son sens.
Face à un effort désormais organisé et centralisé, sa lutte, paranoïaque et secrète, en plein cœur de Coruscant, touche logiquement à sa fin. Alors que s’ouvre une nouvelle ère de la guerre, la rébellion continue de faire face à des divisions internes, principalement avec ceux qui l’ont aidé à naître mais refusent d’ettre cette nouvelle réalité, comme Saw Gerrera.
Pour un personnage comme Cassian Andor, qui cherche éternellement un point d’ancrage, cette idée de famille lui donne une profondeur nouvelle. Fidèle à ses commandants, il vole pourtant à la rescousse de Luthen, l’homme qui l’a rallié à la grande cause. Toujours aussi touchant, Diego Luna achève de faire de son protagoniste un des tous meilleurs de Star Wars récemment, donnant un sens nouveau à son rôle dans Rogue One.

Le réveil de la force
Andor fait justement le pont direct avec Rogue One (la série s’emboîte parfaitement avec le film, l’expérience a même déjà été réalisée par votre rédacteur dévoué pour un résultat probant) et même Star Wars IV. Pour autant, son final met plus que jamais en avant son aspect secret, présentant la petite histoire dans la grande.
Si ses personnages sont destinés à l’oubli, comme les rouages de l’Empire, leurs actions sont cependant absolument essentielles pour permettre la victoire de ceux que l’on retiendra : Luke, Leia, Han et compagnie. Loin des sabres lasers et des seigneurs Sith, Andor s’inscrit dans la pure tradition de Star Wars, avec ses héros classiques et cet indescriptible vent de triomphe qui les accompagne.

Même après avoir présenté probablement un des moments les plus sombres de la saga dans ses épisodes précédents, la série pourrait nous convaincre de la chute inévitable de l’Empire sans même que l’on sache ce qu’il advient dans les films. Le retour plutôt meta du fameux manifeste de Nemic de la saison 1 est à ce titre une idée brillante, illustrant à quel point le souffle de la Rébellion est devenu incontrôlable.
Dans un final émouvant, puisqu’on sait où il nous mène, ce qui est grand pour Cassian (la Force, représentée par la guérisseuse de l’épisode 7) le mène à un destin inéluctable. Alors que lui devient le « messager » de Rogue One, à l’autre bout de la galaxie, loin du tumulte, loin de la grande histoire, vit son nouvel espoir, le lever de soleil qu’il ne verra jamais.
L’intégralité de la saison 2 d’Andor est disponible sur Disney+ depuis le 14 mai 2025.
Ce qui manquait a Rogue One est dans Andor. Dans son ensemble la série est une des meilleurs qui m’est été donné de voir. Voila un budget conséquent qui est utilisé à bon escient. Les 4 actes de cette saison (brillante idée au demeurant) sont peut être inégale mais je les ai trouvé cohérent et ionnant (surtout les 2 derniers). Dommage que ce soit terminé car j’aurai aimé en connaitre davantage sur le BSI, sur les activités de Luthen et sur les arcanes du pouvoir dans l’Empire. Par contre, a part ouvrir la saison 1, je ne comprends toujours pas l’utilité de l’arc narratif sur la sœur de Cassian (est ce que cela devait être développé dans les saisons 3, 4 et 5 prévu au départ ?… mystère).
Ce final… absolument épique.
2 saisons énormes, un Cassian qui s’impose quasiment comme le meilleur personnage de la saga… Comme quoi, quand Mickey le veut bien, il est encore possible de raconter des (belles) choses.
J’ai également regarder Rogue One juste après… il est indéniable que tu vois certaines choses différemment, et évidemment certains personnages deviennent plus familiers. Même les plus « anecdotiques », avec les mêmes acteurs pour la majorité du conseil des rebelles.
Mention spéciale à Cassian qui tue l’informateur au début. A l’époque, j’avais tout de suite un à priori, évidemment négatif. Après avoir vu Andor, cela prends tout son sens, les enjeux étaient trop grands pour le laisser se faire capturer ou mettre en péril toute l’opération si Cassian se faisant également capturé car ralenti. Pareil quand il hésite à tuer Galen Erso… ces deux saisons permettent de réaliser davantage qu’il peut être sans pitié, mais qu’il a aussi un sens moral. Quand à la fin, on réalise de Cassian meurt en tant que père qui ignore l’être, avec toutes les conséquences pour Bix et son enfant. Cela apporte vraiment un poids supplémentaire.
Pour l’instant je suis à l’épisode 8, et même si je salue la qualité globale de la série, j »ai deux ou trois choses à redire, surtout sur les 3,4 premiers épisodes qui étaient plutôt mous et inconséquents au possible (avec même certains moments qui m’ont fait me demander si j’étais bien en train de regarder du Star Wars, et surtout certaines pistes musicales totalement hors-sujet)
Ces trois derniers épisodes m’ont tenus en haleine, un final grandiose pour la meilleure série Star Wars jamais réalisée !