Ça fait déjà deux épisodes que le pire est é, et pourtant, le pire reste à venir. Parce que c’est comme ça, dans The Last of Us, et ça marche aussi avec l’épisode 4, dont voici la critique.
ATTENTION : SPOILERS !
Après le deuxième épisode, qui a balancé plein gaz sa version du feu de l’enfer avec l’attaque de Jackson ET la mort de Joel (comme si l’un ou l’autre n’était pas suffisant), d’aucuns auraient pu craindre que la saison 2 de The Last of Us avait déjà grillé ses meilleures cartes. L’épisode 3, s’il était également très bon, marquait forcément le retour à un rythme plus calme et à un spectacle moins saisissant, favorisant l’intimité de la relation entre Ellie et Dina.
Mais le quatrième segment a prouvé que la série de Isabela Merced. Les deux actrices y incarnent toujours Ellie et Dina, parties pour Seattle à la recherche des WLF, et qui vont trouver d’autres ennuis que ceux qu’elles sont venues chercher.
Le territoire des WLF
A ce stade de l’histoire, la série aurait pu entrer, malgré son modeste nombre d’épisodes, dans une sorte de ventre mou. Pas facile d’être à la hauteur des événements les plus marquants du jeu quand on raconte ce qu’il y a entre, surtout pour un spectateur qui ne tient pas de manette. Mais l’épisode 4 s’en sort plus que très bien, en suivant toujours la règle d’or de The Last of Us : adapter fidèlement le jeu tout en transformant la narration pour faire de la série une œuvre à part entière.
Si l’épisode 3 était l’épisode du deuil, celui-ci est, à bien des égards, l’épisode du renouveau. Il marque l’apparition du personnage d’Isaac (incarné par Jeffrey Wright, qui le doublait déjà dans le jeu) dans une violente scène d’introduction dont la dramaturgie résume parfaitement la capacité de la série à établir des enjeux complexes en quelques minutes grâce à une écriture au cordeau. Membre éminent du WLF, Isaac apparaît, pour le moment, autant comme un nouveau méchant que comme le porteur d’une métaphore du dilemme central.

Dans une scène où il torture un Séraphite, le bourreau et sa victime se rejettent la responsabilité du conflit qui oppose leurs deux groupes : les WLF tuent les Séraphites parce qu’ils tuent des WLF qui ont tué des Séraphites qui ont tué des WLF qui… Isaac reconnaît à demi-mot la vanité de ce serpent qui se mord la queue et qui fait cruellement écho à la situation d’Ellie et Abby, toutes deux prisonnières du cercle vicieux de la vengeance.
Une quête meurtrière qui conduit déjà Ellie et Dina dans de sales draps. Toute une séquence les montre en train d’essayer d’échapper aux WLF sans se faire remarquer, dans un décor et un déroulé qui reprennent très fidèlement ce qui avait été fait dans le jeu. Notamment quand Ellie doit neutraliser un garde isolé et que tout est fait pour reproduire exactement les attaques furtives du gameplay.
Tout comme dans l’épisode 1 et la séquence au cours de laquelle Ellie attirait un claqueur en jetant une bouteille, la série continue ses clins d’œil appuyés aux joueurs, mais en s’appliquant davantage que dans la première saison à insérer élégamment ces moments dans la narration.

Le métro qu’on aimait trop
Dans leur fuite, Ellie et Dina en viennent à se planquer dans les couloirs désaffectés du métro, et c’est une horde d’infectés qui s’occupera des WLF à leur place avant d’acculer les deux jeunes femmes dans un vieux wagon. Alors que la crainte encore très présente de voir la formule de la saison 1 se répéter (à savoir : quasiment aucun infecté à l’écran et aussi peu d’éléments horrifiques), la saison 2 ne cesse de racheter la faute.
L’attaque de Jackson était difficile à égaler en termes de tension et de force visuelle, pourtant, cette séquence du métro envoie la sauce comme il faut en emboîtant les espaces piégés comme des matriochkas. L’immeuble infestés de WLF cachait un souterrain truffé de claqueurs qui cachait lui-même un wagon assailli par les infectés…
Et l’épisode profite du suspense étouffant de cette séquence pour déboucher sur ce qui restera sûrement l’une des meilleures confrontations de toute la série : celle entre Ellie et Dina, alors que la première pense devoir abattre la deuxième, qui s’est laissée mordre pour sauver la peau de celle qu’elle aime.

En ramassant beaucoup des enjeux de l’histoire sur ces quelques minutes, l’épisode décuple largement l’émotion du age correspondant dans le jeu. En quelques lignes de dialogues échangées autour d’un flingue, les deux jeunes femmes avouent à demi-mots qu’elles s’aiment, que l’une est peut-être la seule personne immunisée sur Terre, et que l’autre est enceinte. Ça fait beaucoup. Et pourtant, tout sonne beau et juste, en grande partie grâce aux performances toujours irréprochables de Bella Ramsey et Isabela Merced.
S’ensuivent scène d’amour et réveil romantique touchants au possible, qui tendent parfaitement le piège de la série. On aimait déjà Ellie, mais ça y est, on adore le couple Ellie et Dina, on adore qu’elles parlent de bonheur commun, on adore qu’elles représentent une capacité à espérer et à aimer même quand le monde s’est écroulé autour d’elles. Pourtant… De petits indices disséminés à droite et à gauche présagent le pire, et font de cet épisode 4 à la fois celui de l’espoir le plus éclatant, et celui d’un terrible point de non-retour.

A-ah, c’est pas drôle
Dans une scène copiée-collée du jeu qui montre Ellie chanter et jouer Take on Me à la guitare pour Dina dans un vieux magasin de musique, la reprise de la chanson rappelle la première saison, puisque le tube d’A-ah était entendu dans l’épisode qui racontait la première idylle tragique d’Ellie dans un supermarché. La chanson est à la fois une déclaration d’amour à peine déguisée adressée à Dina, mais aussi un indice qui rattache Ellie au é (la guitare est elle-même un lien avec Joel) et dont les paroles revêtent un sens tristement ironique.
Par ailleurs, au moment où les deux jeunes femmes vont entrer dans la tour WLF, Dina demande à Ellie ce qu’elles feront si elles trouvent des WLF autres qu’Abby. Ellie répond d’un regard entendu, un demi-sourire qui veut dire “on les tue tous, quels qu’ils soient”, auquel répond Dina par l’affirmative sans broncher.

Encore très théorique, la teneur de ces dialogues peut se concrétiser très vite, et entre en contradiction total avec le bonheur naissant auquel les héroïnes veulent croire. La vérité est que, même avec Dina à ses côtés, la priorité pour Ellie demeure la vengeance, et qu’elle se sait déjà prête à absolument tout pour l’accomplir. Cette Ellie est la préfiguration d’une Ellie qui ne se reconnaîtra bientôt plus, et qui a déjà franchi un pas dont elle ne mesure pas encore l’ampleur.
Plus tard, lorsque Dina lui annonce sa grossesse, Ellie accueille la nouvelle avec enthousiasme, et s’exclame qu’elle “va être papa”. Une phrase touchante, mais qui trahit là aussi l’omniprésence de Joel dans l’esprit de la jeune femme, qui ne peut penser qu’à travers le prisme de ce qu’il a représenté pour elle.
Avec brio, l’épisode 4 en met plein la vue dans la première partie et plein le cœur dans la seconde. Mais, on le sait, c’est pour mieux nous détruire par la suite. Un plan machiavélique magnifiquement exécuté.
The Last of Us saison 2 est diffusée sur Max depuis le 21 avril.

Du bon et du moins bon dans cet épisode pour moi.
J’aurais voulu un flashback plus long sur isaac, j’espère que ce sera montré..
La scene ‘take on me’ fidèle au jeu, magnifique
La station tv avec une grosse tension
Puis le métro un peu trop rapide j’ai trouvé.. on voit a peine le wlf. Pis j’aurais bien voulu voir un shambler héhé.
La révélation était cool..
Pis la fin bof.. trop de longueur en mode teen girls movie.
Et surtout dans le jeu, fin du day 1= le flashback de l’anniversaire aka le meilleur flashback du jeu.. et j’ai pas l’impression qu’ils vont suivre cela 🙁
(Mais jai vu que l’épisode 6 serait un full.episode flashback… A suivre)
Dina qui serait avec elie pour le Seattle jour 2? Pourquoi pas, j’aime beaucoup isabela merced.. mais ca risque de faire.gros changement par rapport au jeu.
J’ai quand même le sentiment que cette saison 2 monte d’un cran après une saison 1 réussie mais qui m’avait laissé un petit goût de « peut mieux faire ».
Les meilleurs épisodes le 2 et cet épisode 4 juste excellent. Éllie et Dina disent leur sentiments. » Ensemble » vivement l’épisode 5.
J’ai trouvé l’épisode 3 tellement mou, mais alors avec le 4, ils m’ont remise dans le bain. Pour moi certaines scènes étaient over the top mais sinon, très fidèle au jeu et j’adore toujours autant la VO. Et clairement, j’ai bien reconnu Isaac du jeu ! Hâte de voir le cinquième épisode.
J’ai reconnu sans problème Jérémie Covvillault doubler Isaac. Toujours un bon pour doubler les bons personnages
j’avais rejoué « Seattle, Jour 1 » ce week-end : on peut dire que cet épisode 4, comme les 3 premiers, fait honneur aux émotions de procure le jeu, que ce soit dans la narration proprement dite ou les scènes d’actions.
pour l’instant, y a rien à jeter dans cette saison 2 ! Ça aide d’avoir un des co-créateurs du jeu comme co-showrunner…
1 remarque : au vu de la progression de l’histoire, il faudra sans doute une S03 et S04 pour aller au bout de l’histoire.
Très bon épisode. Toutes ces séquences sont bien meilleures dans le jeu, mais ça reste une très bonne adaptation.