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« Rester dans le même univers, mais faire quelque chose de différent » : ainsi Alain Chabat résumait-il ses envies pour son Astérix lors de la présentation du projet à Annecy (des propos rapportés par nos confrères de Première). Autant l’annoncer tout de suite : Le Combat des chefs est effectivement différent de Mission Cléopâtre. Bien qu’ils se permettent quelques absurdités tout droit sorties de La Cité de la peur (une intermission très drôle notamment), Chabat, Benoît Oullion et Pierre-Alain Blochy ont injecté beaucoup moins d’humour des Nuls.
Ils se veulent fidèles aux grandes lignes et à l’esprit de la bande dessinée, tout en s’autorisant quelques audaces contemporaines, voire quelques transgressions. Une approche très bien résumée par le graphisme et l’animation, supervisée par le studio toulousain TAT. Proche du Astérix du début des années 1970, conformément à la volonté du cinéaste, la série mute parfois au rythme des gags et s’inspire du comic-book movie US.

L’incroyable spectacle protéiforme de Spider-Man : New Generation et de sa suite infusait déjà largement l’animation américaine. Voilà donc qu’il sert de référence en . Et c’est une réussite. La saga, son comique de geste et son penchant pour l’anachronisme étaient les candidats parfaits pour ce genre d’expérimentations.
Les bastons affichent les onomatopées, les arrière-plans se colorent en fonction des situations et, bien sûr, la montée de potion magique a comme effet secondaire une magnifique explosion multicolore, sans éprouver les limites d’un projet de plus de deux heures animé en 3D. Un sacré exploit qui pioche dans les possibilités offertes par la technique tout en rendant un hommage humble au trait iconique d’Uderzo.

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Sur le plan du scénario, c’est la même philosophie. Toutes les séquences les plus savoureuses de l’album et du film d’animation Le Coup du Menhir (dont la géniale séquence de dégustation de potion oui) sont présentes, en plus d’ajouts divers qui actualisent en quelque sorte les anachronismes de l’époque. Ainsi, le combat en question devient un authentique match de MMA commenté par un hilarant proto-Pascal Praud et organisé par le principal nouveau personnage : l’adolescente Métadata, accablée par la stupidité de son entourage romain.
Des ajouts globalement très malins, occasionnant de véritables avalanches de gags et une débauche de jeux de mots réjouissante, frôlant parfois le génie divin, comme lorsque les Gallo-Romains réfléchissent à leur conversion. Le format mini-série constitue un terrain de jeu gigantesque pour ces amoureux évidents du sens de l’humour de Goscinny.

Les références parfois alambiquées à nos manies contemporaines s’enchainent à un rythme métronomique, gagnant en épaisseur au fil de l’intrigue, jusqu’à un climax qui ose même ajouter une note de poésie à l’ensemble. Le temps de quelques plans, Chabat et ses collègues rappellent qu’Astérix possède une véritable beauté artistique. Ils prennent le divertissement populaire au sérieux, loin du défilé de stars en jupettes et des clins d’œil forcés qui ont envahi les dernières adaptations en prises de vue réelles.
Alors oui, la série doit elle aussi se plier à certaines obligations, en témoignent de rares choix de casting vocal décevants (Panoramix) et la scène finale. Mais ce sont quelques gouttes de clientélisme dans un océan de sincérité. Au contraire, le seul vrai bémol provient du trop-plein de ion des auteurs : il faut en effet er outre un premier épisode un poil laborieux, qui fait office de prequel aux aventures de nos héros. Heureusement, la suite compte parmi les meilleures adaptations d’Astérix, aux côtés donc de Mission Cléopâtre.

Enfin, à l’issue de la projection des épisodes, nous avons eu droit à un court-métrage sur un pauvre sanglier vivant sa propre épopée en parallèle des évènements de la série. S’il est bien présent sur la plateforme, il est absolument immanquable : c’est un petit chef-d’œuvre de slapstick et d’inventivité.
Astérix & Obélix : Le Combat des chefs sera disponible en intégralité le 30 avril 2025 sur Netflix

Pourquoi avoir mis 4 étoiles et non 5?
Alain « Dieu » Chabat à encore frappé!
« son casting évidemment prestigieux » c’est précisément ce qui me bloque. La bande annonce m’a vraiment donner envie de visionner cette série mais les voix m’ont aussi bien refroidi.
On a des grands doubleurs avec un vrai cachet vocal en . Pourquoi encore faire appel à des acteurs célèbres au timbre de voix et à l’élocution quelconque. Surtout pour succéder aux voix inoubliables de Roger Carel et Jacques Morel.
la question que je me pose est , la série est elle pas simplement un film couper en 6 episodes …