Films

Peut-on encore sauver les Looney Tunes ? Comment Warner a maltraité Bugs Bunny et ses amis

Par Boris Szames
11 mai 2025
© Warner Bros.

La sortie de Looney Tunes.

« On a réussi à sauver le monde, mais on a été incapables de sauver notre propre maison », déplore Daffy Duck devant les ruines de son doux foyer. L’assurance couvrira miraculeusement les frais de la reconstruction. En lieu et place d’une charmante bicoque sortira de terre une villa criarde à la Frenchie Shore. Le générique gobé à contrecœur, Porky bégaie son « That’s all folks ». Trouble-fête en diable, Daffy interrompt la ritournelle (l’inusable Merrily We Roll Along) : « Il faut laisser la porte ouverte à une suite ! ». Les deux larrons en foire se parent d’un sourire denté au son d’une caisse enregistreuse. Dernier coup de semonce. Évacuez la salle.

La fin bazardée de Daffy et Porky sauvent le monde est symptomatique du je-m'en-foutisme nonchalant de Warner Bros. à l’égard des Looney Tunes. Ou comme claironne le réalisateur Peter Bowngardt dans le dossier de presse du film : « Il y en a pour tout le monde. Beaucoup de comédie rapide et d'action, ainsi qu'une histoire émouvante de nos personnages que les gens peuvent comprendre ». À force de manger à tous les râteliers, le studio franchiseur achève de sucer la substantifique moelle de toons invariablement condamnés à rejouer la même pantalonnade à vide.

Daffy et Pork sauvent le monde
Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?!

Marmelade cosmique

« Les dirigeants de Warner ne savent rien de Termite Terrace », écrit Philippe Dana dans son voyage Au pays des toons. Probablement moins aujourd’hui qu’hier. La « terrasse aux termites », un « laboratoire de gag » sous l’égide de Leon Schlesinger, un renifleur de talents comme tant d’autres à Hollywood. L’entrepreneur originaire de Philadelphie diligente une troupe de cartoonists tendance anar dans les années 30.

L’un des piliers de la bande, Joe Dante. « Je voulais dessiner, que ce soit des comics ou des films d’animation. Mais quand je suis allé aux Beaux-Arts, on m'a dit que le dessin animé n'était pas de l'art et que je ferais mieux de choisir autre chose », retrace le cinéaste dans un entretien accordé à Rockyrama.

Ce sera le cinéma d’exploitation, tendance Roger Corman (Piranhas). Puis Gremlins, aka « E.T. avec des dents », première rencontre avec Chuck Jones, le temps d’un caméo furtif dans un pub. Termite Terrace a fermé ses portes 20 ans auparavant. Jones n'a pas chômé depuis. Warner lui a commandé une palanquée de séries Looney Tunes, une anthologie au format large (Bugs Bunny et Bip Bip, brièvement exploité au cinéma en ).

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cidjay
cidjay
il y a 18 jours

Je vois bien David Zaslav en réunion avec les Toons pour leur dire d’un ton cynique :

C’est , C’est, C’est, c’est fini les amis !!!