Le match entre remake de Lilo & Stitch a fait grimper le box-office nord-américain très haut.
Ça a sûrement tremblé dans les slips des boss de gros studios début 2025. Les déceptions raz-de-marée Minecraft est arrivé dès avril pour redonner le sourire à Hollywood.
C’est une opération en or pour Warner, l’adaptation du jeu vidéo avançant vers le milliard au box-office mondial. Et c’est d’autant plus idyllique que le studio a enchaîné avec le carton Sinners, nettement plus inattendu et réjouissant.
Mais ce n’est que le début des bastons. Avec l’été vont arriver les vraies bagarres au box-office, notamment en juillet, où Superman, Jurassic World 4 et Les 4 Fantastiques vont s’affronter en l’espace de quelques semaines. Avant ça, un match était programmé pour le week-end férié de quatre jours du Memorial Day, très attendu par les studios : Tom Cruise de retour dans Mission : Impossible 8 face à Disney qui dégaine le remake live action du cultissime Lilo & Stitch. Et tout le monde a semble-t-il gagné dans l’histoire, mais si rien n’est encore joué pour l’un des deux.
LILO EST RICHE
Commençons par le grand vainqueur du week-end. Le remake en prises de vue réelles de Lilo & Stitch a comme prévu tout explosé pour son démarrage au box-office domestique (Canada et Etats-Unis). Le film devrait empocher au total 145 millions sur trois jours et 183 millions sur les quatre jours, ce qui représente une victoire absolue pour Disney. C’est moins que le bulldozer Le Roi Lion (191 millions), mais c’est plus que les remakes de La Belle et la Bête (174 millions), Alice au pays des merveilles (116 millions), Le Livre de la jungle (103 millions), La Petite Sirène (95 millions), ou encore Aladdin (91 millions). Et c’est évidemment à des années-lumière du démarrage de Blanche Neige (43 millions) il y a quelques mois.
Avec 183 millions, le nouveau Lilo & Stitch réalisé par Dean Fleischer Camp (Marcel le coquillage (avec ses chaussures)) a également écrasé le record du démarrage pour le week-end férié du Memoral Day, devant Pirates des Caraïbes 3 (139 millions) et surtout… Tom Cruise et son Top Gun : Maverick (160 millions).

Le studio a eu le nez creux avec ce remake d’un des Classiques de leur catalogue, et l’opération a été savamment orchestrée. L’arrivée du remake a boosté les scores de l’original sur Disney+, et le merchandising Lilo & Stitch est une mine d’or. Disney a révélé que les ventes avaient grimpé jusqu’à 2,6 milliards pour l’année fiscale 2024, contre 200 millions cinq ans avant. De quoi en faire l’une des dix franchises les plus lucratives de la galaxie Mickey.
Le film a également cartonné dans le reste du monde, notamment en Chine, pour un total de 341 millions pour son premier week-end. C’est déjà plus que la totalité des recettes de l’original au cinéma en 2002 (273 millions). Après le méga-bide de Blanche Neige, Lilo & Stitch arrive donc à point nommé pour le service compta. Le plus beau dans l’histoire pour Disney : le remake prévu au départ pour Disney+ n’a coûté « que » 100 millions, soit beaucoup moins que Blanche Neige (plus de 250 millions, apparemment), Mulan (200 millions), Mufasa (200 millions), Dumbo (170 millions), ou encore Pinocchio (150 millions).
MISSION : IMPOSSIBLE ÉQUATION
À côté de Lilo, Tom Cruise n’avait aucune chance et ça n’était pas forcément un problème, vu que les deux marques fonctionnent très différemment. Mission : Impossible – The Final Reckoning se retrouve donc comme prévu en deuxième place, avec 63 millions en trois jours et 77 millions sur les quatre jours. Certes, c’est très loin des 183 millions du remake de Disney, mais c’est un record pour la saga d’Ethan Hunt.
Le huitième Mission : Impossible démarre plus haut que Mission : Impossible – Fallout (61 millions), Rogue Nation (55 millions) et Dead Reckoning (54 millions). Ces films ont prouvé leur solidité sur la longueur, donc le démarrage est un indicateur certainement moins fort que pour d’autres franchises. Après tout, Paramount avait sorti Mission : Impossible – Protocole fantôme sur un nombre d’écrans restreint en décembre 2011, pour un démarrage à seulement 12 millions. Mais la stratégie s’était révélée payante puisque le blockbuster avait grossi au fil des semaines, pour atteindre les 209 millions au box-office domestique.
Problème : le budget ahurissant de ce Mission : Impossible 8. Avec 400 millions hors marketing, The Final Reckoning serait le plus cher des épisodes et de très loin, devant Dead Reckoning (291 millions), Fallout (180 millions), Rogue Nation (150 millions) et Protocole fantôme (145 millions). Paramount a payé 50% de ce budget, le reste étant partagé entre la boîte de Tom Cruise et surtout le studio Skydance. Et il y avait eu des tensions entre tout ce petit monde dès le tournage de Dead Reckoning, où les dépenses avaient explosé.
Depuis 2011, la saga Mission : Impossible semblait inarrêtable au box-office, grâce au succès de Protocole fantôme (694 millions), Rogue Nation (710 millions) et Fallout (791 millions). Dead Reckoning (571 millions) faisait tache au milieu de ce tableau, surtout avec son budget bien plus élevé. Reste donc à voir si The Final Reckoning pourra limiter la casse vu les enjeux financiers. Et la route est encore longue pour le blockbuster réalisé par Christopher McQuarrie, qui devrait encaisser dans les 200 millions dans le monde pour ce premier week-end.
Néanmoins, le studio Paramount est assis sur un matelas de billets verts avec cette franchise. Chaque nouvel épisode relance le business Mission : Impossible en VOD et sur leur plateforme Paramount+. Selon Deadline, le premier film rapporte 10 millions par an, ce qui laisse imaginer les retombées économiques présentes et futures des huit volets. Dans le cas fort probable où The Final Reckoning ne rentre pas dans ses frais au cinéma, il pourra donc continuer sa vie pendant des années.
Lilo & Stitch a le champ libre pendant quelques semaines avant l’arrivée de Dragons, un autre remake live action, qui débarque mi-juin. Tom Cruise, lui, aura une adversaire avant ça : Ana de Armas dans Ballerina, le spin-off de John Wick avec John Wick, qui sort le 4 juin en .
2 questions :
– je ne comprends pas cette histoire de 3 jours/4 jours. 4 jours, c’est du vendredi au lundi ? Pourquoi intégrer le lundi au week-end ? Bon, c’est du microdétail, hein. ^^
– est-ce qu’on a une idée du seuil de rentabilité de The Final Reckoning ?
Parce que là, il semble partir comme Fallout (même si, évidemment, ça ne veut pas dire grand-chose sur la durée), donc il a l’air de pouvoir viser les 900 millions voire en rêvant un peu le milliard. Donc pourquoi envisager un cas « fort probable » qu’il ne se rentabilise pas ? Même 900 millions, ça n’est pas encore assez rentable pour un budget de 400 millions ? Je pensais qu’à plus ou moins 800 millions, on était bons ?
Après, peut-être que Dead Reckoning s’était essoufflé très vite, je ne sais plus si son démarrage était comparable ou s’il était déjà décevant.