« Ça me terrifie » : pourquoi les cascades de Tom Cruise effraient les techniciens de Mission : Impossible ?

F1.

Le narratif autour de Tom Cruise est désormais bien rodé. Il est clair que la star continue d’impressionner à chacune de ses cascades folles réalisées pour notre seul divertissement, utilisant ces moments d’adrénaline pour se présenter en sauveteur un peu surfait de l’expérience en salles. Pour autant, on ne lui enlèvera pas son goût du risque, assez rare pour une célébrité de son calibre, surtout au vu de la frilosité des assurances dans le monde du cinéma.

Tom Cruise a créé un modèle, que beaucoup essaient de se réapproprier avec plus ou moins de vérité et d’opportunisme (Joseph Kosinski, réalisateur de Tron : L’Héritage, mais surtout de Top Gun : Maverick. Pendant la post-production longue du film (Covid oblige), Kosinski et son producteur Jerry Bruckheimer ont commencé à développer F1, film de course qui veut nous plonger au cœur des circuits, au point d’avoir vraiment tourné durant des grands prix et autres compétitions.

Brad Pitt, qui a ici le rôle principal, a tenu comme Cruise à faire un maximum de sa conduite lui-même, et F1 a pour argument de vente spectaculaire son authenticité de rendu de la vitesse et du danger des courses. Et justement, ça aurait été différent avec Tom Cruise.

Casse-cruise

Il faut savoir qu’avant de se lancer sur F1, Joseph Kosinski était rattaché au projet Ford v Ferrari, qui sera finalement réalisé par James Mangold. Sous la houlette de Kosinski, Ford v Ferrari devait avoir dans son casting Brad Pitt et Tom Cruise, et les deux acteurs voulaient déjà accomplir une bonne partie de leur conduite eux-mêmes. En bref, il y avait déjà les germes du processus de F1, mais qui n’était pas permis par le budget de la Fox sur le long-métrage.

F1 aurait-il été différent avec Tom Cruise dans le rôle principal ? C’est la question que GQ a posée à Joseph Kosinski, qui a tout de suite mis sur le tapis le côté casse-cou de l’acteur :

« Tom cherche toujours à repousser les limites, et en même temps, il est très compétent et qualifié. Ils [lui et Brad Pitt] ont ce talent naturel pour la conduite. Mais ouais, j’imagine que Tom nous aurait fait un peu plus peur. »

Mais c’est là que les choses deviennent intéressantes. Pour les besoins de F1, Kosinski a fait appel à certains chefs de poste de Top Gun : Maverick. C’est notamment le cas de Graham Kelly, un superviseur des scènes d’action en véhicule, qui a travaillé avec Tom Cruise sur plusieurs Mission : Impossible. Et pour lui, le comédien aurait pu amener son lot de problèmes s’il avait été casté dans F1 :

« On aurait eu un accident. Tom repousse ses limites jusqu’au point de rupture. Ça me terrifie. J’ai fait plusieurs Mission : Impossible avec lui et c’est l’expérience la plus stressante pour quelqu’un comme moi, qui lui construit des voitures et qui fait des cascades avec lui. À l’inverse, Brad écoute et connaît ses capacités, et je pense qu’il serait le premier à dire : ‘Ouais, je ne vais pas faire ça’. »

On sait que le pouvoir décisionnel de Tom Cruise est quasiment unique dans le Hollywood actuel, et il a un impact évident sur ce qu’il peut faire à l’écran, quitte à prendre des risques inconsidérés. Son côté tête brûlée n’est pas une surprise, mais il est rare d’entendre des collaborateurs de plateau lui reprocher son envie permanente de se déer au mépris de la sécurité.

Cela n’empêche pas le comédien d’en faire un outil marketing majeur pour Mission : Impossible 8 – The Final Reckoning, actuellement en train de réaliser l’un des meilleurs démarrages en salles de la franchise. Pour ce qui est de F1, il sortira dans les cinémas français le 25 juin 2025.