Depuis plusieurs années, Warner Bros. Games enchaîne les échecs commerciaux. Alors que le projet Wonder Woman de Monolith devait sauver la mise, des informations récentes indiquent que le jeu serait en grande difficulté, voire à deux doigts de l’annulation.
Le département jeu vidéo de Warner Bros. traverse une période qu’on qualifiera poliment de « chaotique ». Si Suicide Squad : Kill the Justice League aurait causé une perte colossale de 200 millions de dollars. Avec des comptes dans le rouge et une image publique écornée, Warner Bros. Games se retrouve obligé de revoir sa stratégie et surtout ses investissements.
Annoncé en 2021, avant même la sortie de Gotham Knights, le jeu Wonder Woman, confié à Monolith Productions (à qui l’on doit les excellents F.E.A.R., Condemned et les jeux La Terre du Milieu), devait être un projet phare de l’éditeur : un titre solo avec un énorme budget, qui aurait pu inaugurer un DC-Warner videogame universe. Or, depuis son annonce, c’est le silence radio. Plus le silence persiste, plus l’inquiétude grandit. Et les informations qui ont filtré sont peu rassurantes : Wonder Woman serait embourbé dans un development hell profond et risquerait même une annulation pure et simple.
Un projet miné par les incertitudes
Le très sérieux site Bloomberg a pu avoir accès à des informations exclusives provenant de sources internes du département jeu vidéo de Warner Bros. Selon ces sources, le jeu Wonder Woman a déjà coûté plus de 100 millions de dollars (on estime un début de développement lancé en 2020). Le journaliste Jason Schreier a révélé que le titre AAA a été entièrement rebooté en 2024 ; une refonte complète assortie d’un changement de réalisateur.
Au départ prévu pour une sortie en 2025, le jeu Wonder Woman serait maintenant, au mieux, prévu pour une sortie postérieure à 2026. Certaines voix du studio Monoltih ont suggéré que le titre devait faire face à de très nombreux problèmes techniques, les technologies ayant évolué rapidement depuis le début du développement. Il est possible que le studio ait eu l’obligation de er sur un nouveau moteur graphique (l’Unreal Engine 5 ?). Mais la majorité des personnes interrogées a expliqué que l’état actuel du jeu et du studio témoignent d’un problème plus profond au sein de la division gaming de Warner, qui peine à structurer une vision claire et cohérente.

Le bateau ivre Wonder Woman
David Haddad, ancien président de Warner Bros. Games, a quitté son poste en janvier, laissant une organisation à la dérive. Son mandat a été marqué par des décisions lentes, une absence de vision stratégique, et surtout une très mauvaise compréhension des attentes du public. Valider l’histoire bancale de Gotham Knights, ne pas prendre en compte les retours des joueurs pour Multiversus, faire de Kill the Justice League un titre principalement orienté vers du TPS multi…
Tout cela témoigne d’un navire qui naviguait à vue et qui peinait à diriger correctement ses studios de développement. Pourtant, cela n’empêche pas JB Perrette, responsable des jeux et du streaming chez Warner, d’être confiant dans le fait que la firme redeviendra rentable très vite, comme il l’affirme au micro de Bloomberg.
« Nous retrouverons notre rentabilité en 2025. Nous ne retrouverons pas la rentabilité que nous souhaitons au cours des deux ou trois prochaines années. Il faudra deux ou trois ans pour reconstruire, retrouver les niveaux que nous souhaitons, mais le rebond est immédiat pour ce qui est de er d’une situation de perte à la rentabilité. »

Le sort du jeu Wonder Woman est donc plus qu’incertain. Avec une Warner en pleine restructuration, la priorité semble être de limiter les pertes plutôt que d’investir dans des projets risqués. Le succès inattendu de Hogwarts Legacy a montré que la Warner pouvait encore produire des jeux à fort potentiel commercial. Étant donné que la stratégie du groupe vise à privilégier la rentabilité immédiate, un titre coûteux et embourbé dans un développement chaotique comme Wonder Woman pourrait bien être sacrifié, au profit d’un Hogwarts Legacy 2 ou d’un nouveau jeu Batman : Arkham pour capitaliser sur une franchise déjà bien établie.
Aucune annonce officielle n’a été faite, mais les derniers échos autour du projet Wonder Woman n’incitent guère à l’optimisme. Monolith Productions, dont le dernier jeu date de 2017 (L’Ombre de la Guerre) pourrait voir sept années de développement partir en fumée. Une issue tragique pour un studio qui avait su marquer l’industrie par ses innovations (on pense au système Némésis des deux jeux la Terre du Milieu, une merveille en matière de gameplay). En attendant, Wonder Woman demeure un projet fantôme, dont l’avenir semble de plus en plus compromis.
C’est comme wolverine, on n’en entends pas parlé
J’avais complétement oublié ce projet.