Jason Momoa, chef de guerre à la Braveheart : bande-annonce de la série Chief of War, sur Apple TV+

Apple TV+.

Dans un paysage saturé de séries en quête de buzz instantané, Apple TV+ continue de jouer une autre partition. Moins présente dans le volume mais plus pointue dans ses ambitions, la plateforme a su imposer son exigence éditoriale avec des productions comme Silo. Des œuvres audacieuses, souvent clivantes, mais qui donnent du relief à un catalogue sans doute plus respecté que regardé.

C’est dans cette logique de prestige que s’inscrit Chief of War, qui marque le retour de Jason Momoa chez Apple après les première image très mystérieuse pour Chief of War, Apple a dévoilé une première bande-annonce pour sa nouvelle série.

Master Chief of War

Dès les premières images, le ton est donné. C’est celui de la guerre. Celle des hommes contre les hommes, des peuples contre l’envahisseur, et d’un héros contre lui-même. La bande-annonce alterne scènes de batailles très crues, paysages paradisiaques bientôt souillés par le feu et la poudre, et face-à-face tendus entre des figures politiques sur des plages au crépuscule. Chief of War semble avant tout centré sur la dynamique des peuples hawaïens, les colonisateurs n’étant ici que des ombres menaçantes.

La bande-annonce flirte presque avec une forme de reconstitution mythologique. En choisissant comme figure centrale Kaʻiana (connu pour son opposition au Roi Kamehameha, – et oui, c’est bien l’inspiration de feu Akira Toriyama pour Dragon Ball), Chief of War promet un récit tout en zones grises plutôt que de jouer la carte du manichéisme. Le personnage, qui dans l’Histoire a connu une fin tragique, est tantôt considéré comme un héros, tantôt comme un tyran. Il s’agit d’une figure très ambivalente et parfois contestée dans l’histoire hawaïenne.

À première vue, Chief of War a tout du projet mégalo. Jason Momoa au centre de l’image, Jason Momoa derrière la caméra (il a réalisé au moins un épisode), Jason Momoa à la production et à l’écriture, et même Jason Momoa en figure quasi messianique d’un peuple en lutte. Il y aurait de quoi lever les yeux au ciel si la bande-annonce ne dégageait pas une forme de sincérité brute, presque viscérale.

La série ne semble pas chercher à flatter les attentes du public international avec un récit calibré à la Braveheart, mais plutôt à raconter, avec une certaine fureur, une histoire que l’Occident a soigneusement oubliée. Apple et Momoa paraissent vouloir produire une série loin du divertissement lisse, et plus proche d’un manifeste identitaire et politique.

Hawai’i Police d’État

Chief of War est un projet qui tient particulièrement à cœur à Jason Momoa. Dans une interview accordée à GQ en avril 2025, l’acteur-producteur, showrunner de la série, a expliqué que ça faisait une éternité qu’il travaillait avec Thomas Pa’a Sibbett, l’autre tête pensante de la série. Pour l’interprète d’Aquaman, Chief of War est l’occasion de mettre en lumière la culture hawaïenne :

« C’est mon Braveheart, c’est mon Dernier des Mohicans. Quand j’étais gamin, je regardais tous ces films sur les Amérindiens, j’adorais les films de samouraïs, j’aimais toutes ces cultures. Et là, c’est notre moment. C’est notre chance. Il a fallu du temps pour en arriver là, j’ai dû attendre que ma carrière soit arrivée à ce moment, et attendre aussi qu’on sauve le cinéma avec Minecraft, pour pouvoir revenir et tout déchirer ! Tu vois ? Pour raconter l’histoire hawaïenne. Ça fait genre 25 ans qu’on prépare ça, et c’est juste hyper excitant. »

On appréciera le fait que Jason Momoa ait sauvé le cinéma grâce à Minecraft.

On retrouvera aux côtés de Jason Momoa : Luciane Buchanan (The Night Agent), Temuera Morrison (Star Wars : L’Attaque des clones et Le livre de Boba Fett), Te Ao o Hinepehinga, Cliff Curtis, Kaina Makua, Moses Goods, Siua Ikale’o, Brandon Finn, James Udom, Mainei Kinimaka, Te Kohe Tuhaka et Benjamin Hoetjes, acteurs qui sont pour la plupart d’origine polynésienne.

Les deux premiers épisodes de Chief of War seront diffusés sur Apple TV+ à partir du 1er août 2025, avec un rythme de diffusion hebdomadaire jusqu’au 19 septembre.