Séries

Love, Death & Robots saison 4 sur Netflix : on a classé les épisodes, de l’oubliable au plus trash

Par Ange Beuque
15 mai 2025
MAJ : 15 mai 2025

Remarquée pour l’implication de Tim Miller. Les précédentes saisons, concentrées entre 2019 et 2022, oscillaient entre coups d’éclat artistiques et pastilles redondantes : les trois années écoulées depuis l’annonce de cette fournée ont-elles été mises à profit pour renouveler un peu la formule ? Notre classement des dix épisodes de la saison 4.

© Netflix

10. Le Grand autre

Un chat maléfique, un robot crédule, des humains détestables : Le Grand autre, réalisé par Patrick Osborne (animateur sur Raiponce et Les Nouveaux héros), ânonne les totems de la série dans un récit bien trop court pour proposer quoi que ce soit de consistant.

Love Death & Robots nourrit une obsession pour les félins félons depuis ses Trois Robots envoyés en touristes sur une Terre dévastée dans la première saison. Hélas, son Garfield vénère se révèle presque aussi exaspérant que ses propriétaires et l’histoire s’arrête pile au moment où la convergence des luttes technologico-animale commençait à devenir intéressante. Sitôt vu, sitôt oublié.

Gar-fiel

9. Golgotha

On aurait aimé que Golgotha marque un jalon dans les vertiges du photoréalisme, ce qui aurait donné une bonne raison de s’en souvenir. Mais Tim Miller (Deadpool, Terminator : Dark Fate) ose un épisode en prises de vue réelles, qui demeure bien timide dans sa narration malgré un postulat gentiment absurde que ne renierait pas Douglas Adams. Très anecdotique.

Salut, et encore merci pour le poisson

8. Le Complot des objets connectés

Des objets connectés témoignent, face caméra et en plan fixe, de leur quotidien désabusé. Si cette pastille humoristique n’est pas si originale et que son rendu « pâte à modeler » est un peu gadget (non sans ironie), ses punchlines arracheront peut-être quelques sourires aux fans d’humour régressif : oui, un vibromasseur et une litière autonettoyante font partie des « intervenants ». Black Mirror a de quoi voir venir.

On aurait préféré le jeu du calamar

7. Le Cri du tyrannosaure

Ce lointain cousin de L’Avantage de Sonnie se montre trop fier de ses mots-clés (dinosaures génétiquement modifiés, station spatiale, gladiateurs) pour ne pas se reposer dessus. L’épisode prend la forme d’un let’s play hybridant Dead or Alive, Dino Crisis et Gran Turismo.

Le Cri du tyrannosaure drague de surcroît les viewers du champion de YouTube, le bien nommé MrBeast, qui donne de la voix pour le commentateur. Le récit terriblement convenu e par pertes et profits : attention, le boss de fin ne va pas vous surprendre. Distrayant, mais il y avait manière à faire tellement plus.

Je compte jusqu’à 100.000

6. Conversion en altitude

Dans un style BD, Conversion en altitude, réalisé par Diego Porral (primé en 2018 pour le court-métrage Un jour au parc), nous assure une généreuse lampée de gore. Après le bombardement des nazis sataniques, on se régale de ces aviateurs décimés en plein vol par une abomination à tête de chérubin doré tout droit échappée de Bayonetta.

Fuck Danny

5. Can’t Stop

Ancien réalisateur de clip, David Fincher renoue avec ses premières amours en reconstituant le concert des Red Hot Chili Peppers à Slane Castle en 2003 en CGI… en modélisant les chanteurs sous forme de marionnettes. Un sacré kamoulox conceptuel qui tranche radicalement avec sa proposition lovecraftienne de la saison 3.

Pas de twist fantastique ici : Fincher capture l’énergie indomptable du groupe, s’autorise quelques fantaisies (la lévitation) et honore leur irrévérence, puisque le plan final salue leur créativité pour absorber la transpiration pénienne avec les moyens du bord.. Quel rapport avec l’amour, la mort et les robots ? On le cherche encore, mais Can’t Stop a le mérité d’être suffisamment incongru pour rester en tête. David Fincher use de Love, Death & Robots comme d’un jouet, et c’est aussi pour sa décomplexion qu’on l’apprécie.

Red Pinocc’ Chili Peppers

4. Rose l’araignée

La contribution de Jennifer Yuh Nelson (Kung Fu Panda 2) déploie une histoire de vengeance hyper standard dans son déroulé (le deuil, les flashs mémoriels, la confrontation…), mais aux CGI chiadés. Au-delà de son univers cyberpunk efficace, de ses effets de particule somptueux et de sa caution mignonnitude (le chien-chien de l’espace), elle s’empare joliment de l’apesanteur pour dynamiser sa mise en scène. Cette belle vitrine technologique pâtit hélas de ne pas faire grand-chose des concepts qu’elle balance nonchalamment : les clones, l’hybridation génétique…

Stitch peut aller se rhabiller

3. Mini rencontre du 3e type

Après La Nuit des petits morts en saison 3, Robert Bisi & Andy Lyon poursuivent leur entreprise de miniaturisation des grands thèmes fantastiques ou science-fictionnels. Après les zombies, ils revisitent l’invasion alien via la filmographie de Steven Spielberg, basculant de Rencontre du 3e type à une Guerre des mondes saupoudrée du Burtonien Mars Attacks.

Logiquement, le dispositif recycle ses effets (le rendu « maquette », la distanciation rigolarde), toutes les vannes ne font pas mouche mais difficile de s’ennuyer devant, d’autant que l’épisode bénéficie, chose hélas rare dans cette saison, d’une vraie chute.

Pas si Smart, Christopher

2. Le Chat de Saint Luc

Déjà à l’œuvre sur Le Pouls brutal de la machine, l’un des segments les plus sensibles de la précédente fournée, Emily Dean s’empare des obsessions de la série (les chats) et de la saison (la foi) pour orchestrer la lutte opératique entre le diable et un minet obstiné qui tente de protéger son poète de maître.

Le Chat de Saint Luc s’inspire d’une nouvelle tirée de la vie de Christopher Smart (et son matou Jeoffry), qui écrivit à la gloire de Dieu depuis l’asile psychiatrique de Londres où ses problèmes mentaux l’avaient mené. Dean délaisse l’épure digne de la ligne claire de sa précédente contribution tout en préservant une forme d’hypnotisme alimenté par de grandioses mélodies classiques (le Lacrimosa du Requiem in D minor de Mozart).

Plus haute que ces montagnes de douleur

1. 400 Boys

400 Boys se distingue par son esthétique tranchée, ses lignes anguleuses et ses jeux de couleur (ici le bleu et le rouge rongés par les ombres). On reconnaît sans peine la patte de Robert Valley, déjà à la baguette d’un des meilleurs épisodes toutes saisons confondues : L’œuvre de Zima.

Sa guerre des gangs post-apocalyptique est, hélas, moins marquante d’un point de vue narratif, malgré le design d’ennemis qu’on croirait échappés de L’Attaque des titans. Malgré tout, ses qualités suffisent à l’élever au-delà d’une mêlée qui manque cruellement de coups d’éclat.

400 Boys, saison 4 Love, Death & Robots
Sortez les équipements tridimensionnels et visez la nuque

La quatrième saison de Love, Death & Robots est disponible sur Netflix depuis le 15 mai

Rédacteurs :
Résumé

La quatrième saison de Love, Death & Robots coche les cases de la castagne gore, des gags régressifs et de la variété des propositions graphiques. Pour l’audace narrative et le frisson de la surprise, on reera.

Tout savoir sur Love, Death & Robots – Saison 4
Vous aimerez aussi
Commentaires
Veuillez vous connecter pour commenter
4 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
oli
oli
il y a 16 jours

Pour moi aussi l’episode avec le chat est drole et bien realiser! Mais c est vrai un peu cours!
Par contre la course poursuite gladiator nu avec rendu plastique et animation rigide… pas d interet!

Nom utilisateur
Nom utilisateur
il y a 17 jours

Bonjour, pour le coup, j’ai trouvé que l’épisode avec le chat et le robot était l’un des meilleurs, avec aussi l’épisode avec les mini-aliens .
Mais pour le coup, j’ai trouvé que la plupart des épisodes étaient trop centrés sur la religion chrétienne/catholique, ce qui amène quelque chose de très plutôt inable lorsque l’on est pas croyant(je pense que ça a du être plus difficile pour ce qui croient en une autre religion).
Je comprend que les États Unis soient chrétiens, mais là, la plupart des épisodes nous disent littéralement : le christianisme est la bonne religion. J’ai trouvé que ça n’avait rien a voir avec les critères de la série.

adrock
adrock
il y a 17 jours

Je viens de commencer et je ne comprends pas pourquoi ça démarre avec un clip des Red Hot, j’ai même vraiment cru à une pub ou que je m’étais trompé de programme.
Je vois pas ce que ça vient foutre dans une anthologie de SF, ça fait vraiment fourre-tout à n’importe quoi.

batmalien
batmalien
il y a 18 jours

Je ne savais même pô qu’il y avait une saison 3…