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On a testé la Switch 2 (et Mario Kart World) : que vaut la nouvelle console de Nintendo ?

Par Antoine Desrues
3 avril 2025
MAJ : 3 avril 2025
© Nintendo

Ecran Large a pu tester la Switch 2 (et plein de jeux) lors de l’événement organisé par Nintendo ce 3 avril. Vraie nouvelle console ou upgrade trop cher ? Notre avis détaillé.

Il n’y a pas à dire, ils savent y faire chez Nintendo ! Après l’annonce de la Switch 2 lors d’un Direct en demi-teinte (peu d’exclus et de nouveautés au lancement, sans parler de son prix exorbitant à 469,99 euros), la firme japonaise a envahi le Grand Palais ce jeudi 3 avril. L’événement, à destination de la presse et des professionnels, a eu pour but l’opération séduction.

Nintendo devait démontrer que sa machine n’était pas qu’une Switch OLED++ avec supplément GameChat (qui n’a pas été montré d’ailleurs), mais bien une nouvelle console. Force est de constater qu’on est plutôt convaincus.

Insérer meme « COMBIEN ?! »

Around the (Mario Kart) World

Il faut dire que les organisateurs de cette présentation ont très bien pensé le circuit que devaient traverser les invités, afin de mettre progressivement en valeur les spécificités de la bécane et son catalogue de jeux. La première prise en main s’est donc logiquement faite sur Mario Kart World, le blockbuster de la Switch 2 et son console-seller le plus évident.

En mode télé, il faut bien ettre que le bond technologique est loin d’être flagrant, même si on reconnaîtra la fluidité du titre, désormais capable d’accueillir 24 compétiteurs pour toujours plus de chaos. C’est d’ailleurs le maître-mot de ce Mario Kart World : la fluidité. Chaque grand prix se compose cette fois-ci d’une seule grande course, qui mixe et enchaîne avec un sens de la transition très malin plusieurs « mini-courses » aux environnements variés (une prairie Meuh-meuh, une zone safari, les morceaux d’un bateau pirate en pleine mer…).

Perso, on n’a joué qu’avec la vache

La largeur accrue des routes peut d’abord rebuter, même si elle devrait épauler les nouveaux venus. Devant cette première démonstration de force, on sent que ce Mario Kart est plus que jamais pensé comme un party game. Au-delà de sa profusion de cadeaux toujours plus à même de rebattre les cartes (ceux qui avaient adoré les injustices de Mario Kart Wii devraient y trouver leur compte), tout y est plus permissif, à commencer par le hors-piste, qui offre l’opportunité de trouver de nombreux raccourcis ou chemins alternatifs.

La bande-annonce montrait des rampes et des câbles sur lesquels faire du deux-roues, ajoutant une nouvelle forme de verticalité à la formule. On doit avouer avoir eu du mal à les repérer et à les utiliser, mais là réside sans doute la promesse de ce Mario Kart : l’appel à l’exploration et à l’optimisation du parcours, qui devrait conquérir le cœur des gamers chevronnés et autres trickshoteurs de bananes.

On peut aller PARTOUT

La franchise s’est toujours reposée sur cet équilibre précaire entre ouverture aux néophytes et challenge exigeant pour ceux qui veulent s’y frotter. En testant Mario Kart World, on a un peu la sensation de voir la saga franchir une étape en matière d’accessibilité, comme si ces tracés plus larges faisaient office de petites roues, que chacun peut choisir d’enlever le moment venu en allant chercher d’autres voies.

En tout cas, le challenge est bien présent (et stressant), et Nintendo a tenu à le mettre en avant avec sa cerise sur le gâteau : le mode survie. Au travers d’une longue course faite de 6 manches, les 24 joueurs s’affrontent dans une sorte de Battle Royale. Le principe est simple : si vous êtes en dessous d’une certaine position dans le classement à certains stades de la course, vous êtes éliminés. C’est là qu’on perçoit le fun chaotique de Mario Kart World, où les objets, les pièces et les cris fusent à chaque virage et à chaque retournement de situation.

Le réchauffement climatique résumé en une grande course

La surprise du mode souris

Côté hardware, Mario Kart World a permis aux invités de constater les différences de la Switch 2. Joy-Con en main, on apprécie vraiment la grosseur des sticks, bien plus confortables et ergonomiques que ceux de la première version. On a pu ensuite tester un autre grand prix en mode portable, afin de profiter de la taille de l’écran et de son HDR. Rien de bien révolutionnaire pour ceux habitués au modèle OLED, mais l’éclairage et le niveau de détails en 1080p s’avèrent satisfaisants, surtout en comparaison d’autres machines du genre (le Steam Deck, à tout hasard).

La Switch 2 est-elle la version bigger, better, louder de sa grande sœur ? Oui, clairement, au point où on s’étonne d’ailleurs qu’elle ait réussi à conserver la même épaisseur, toujours pas très plaisante pour les mains quand il faut l’agripper pendant une longue session. Sur le principe, on avait du mal à voir comment Nintendo pouvait justifier une telle hausse de tarif.

La vraie trouvaille de la Switch 2 ?

Mais c’est là que l’événement au Grand Palais a sorti sa carte maîtresse insoupçonnée : le mode souris. Lors du Direct, tout le monde s’attendait à voir cette nouvelle feature – qui consiste à utiliser les Joy-Con comme des souris d’ordinateur avec la tranche des manettes – comme un gadget à peine exploité par une poignée de jeux. Nintendo a tenu à prouver le contraire par paliers. Le premier, ça a été Mario Party Jamboree et sa mise à jour à destination de la Switch 2.

Le constat est sans appel : au-delà de la précision du motion control, les mini-jeux présentés se sont révélés immédiatement addictifs (contrôler une voiture à friction, peindre des Bom-omb avec un spray…), ouvrant par la même occasion des possibilités de gameplay nouvelles. Certes, l’outil oblige à avoir une surface plane tout près de soi (pas sûr que ce soit toujours pratique), mais Nintendo tenait justement à montrer que la Switch 2 ajoute une énième ergonomie à son écosystème déjà riche, entre la console de salon et la console portable. Elle a maintenant la capacité de se rapprocher du « fonctionnement » d’un PC, avec le catalogue de jeux qui va avec.

Ça marche trop bien

Entendons-nous bien, les deux ne peuvent pas être mis à un pied d’égalité, mais l’un des stands était très fier de présenter Civilization VII avec ce maniement à la « manette-souris », et force est de constater que ça marche. Pareil pour Metroid Prime 4 (dont on reparlera plus en détail dans un autre article), qu’on peut aborder à n’importe quel moment au Joy-Con souris comme un FPS sur PC. Même pas besoin de prévenir la console de son maniement préféré, la seule position de la manette lui suffit pour le comprendre, ce qui nous a permis sur notre session de jeu dans la peau de Samus de er de l’un à l’autre. À vrai dire, c’est avec ce genre de diableries que la machine convainc, plus qu’avec certains de ses jeux dédiés à ce gameplay.

La douche froide de l’événement, c’était justement Drag x Drive, le Rocket League de handi-basket pensé pour le mode souris. Si les contrôles s’avèrent plutôt précis et réactifs, le gameplay général, aussi austère que ses décors en béton triste pseudo-edgy, devrait faire du titre un énième jeu gimmick très vite laissé au placard, à l’instar de 1, 2, Switch en son temps.

Ça roule Raoul

Le chouchou du salon : Donkey Kong

Nintendo a donc prouvé que sa machine en avait bien sous le capot, mais le Nintendo Direct a peu rassuré en matière d’exclusivités. On a pu mettre la main sur certaines des mises à jour « Switch 2 Edition » (Zelda : Tears of the Kingdom, Kirby et le monde oublié), qui ne sembleront indispensables qu’à deux types de personnes : ceux n’ayant jamais fait ces jeux, et ceux qui ne ent pas de er sous la barre des 60 FPS.

Pareil pour les jeux d’éditeurs tiers déjà sortis sur d’autres s (Hogwarts Legacy, Split Fiction, Street Fighter 6), dont la qualité technique ne s’est pas toujours montrée au rendez-vous. On a vu par exemple la version « définitive » de Cyberpunk 2077 cracher du sang après quelques coups de feu en zone ouverte. Pas sûr que ce soit la méthode optimale pour découvrir Night City.

Un jeu qui promet d’être cathartique

Pour autant, il faut bien avouer que la firme nippone avait un dernier atout dans sa manche : Donkey Kong Bananza. Pour sa nouvelle aventure solo directement inspirée du modèle Mario Odyssey, le gorille se la joue mineur de l’extrême avec ses gros poings capables de tout casser. Une fois la navigation en 3D appréhendée (on voit à travers le sol pendant qu’on creuse, mais il faut quand même éviter de se perdre avec la caméra), c’était tout bonnement l’expérience la plus fun et complète de l’événement.

Les décors peuvent être explorés de fond en comble, les mécaniques s’imposent très vite (attraper un bout de sol pour le jeter sur un ennemi, quel pied !), et les nombreux effets de destruction et de particules ne prennent jamais en défaut la console au niveau de la fluidité. Après une quinzaine de minutes de jeu, et le début d’exploration de la première zone ouverte, Nintendo semble avoir créé un bac à sable intuitif, rempli de secrets, de découvertes et d’expérimentations de gameplay. En bref, ce qu’on attend du savoir-faire du constructeur et éditeur.

La présentation de la Switch 2 est parvenue à rassurer sur le potentiel de son hardware, malgré un lancement qui s’annonce encore rachitique niveau jeux, excepté le mastodonte Mario Kart. Mais la sortie en juillet de Donkey Kong Bananza pourrait être un argument suffisant pour ceux qui voulaient vider leur PEL le plus vite possible. La Switch 2 sera disponible à partir du 5 juin 2025.

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Pseudo1
Pseudo1
il y a 1 mois

Un truc que je pige pas pour Mario Kart :
Les différents tronçons se jouent non stop, ou bien chaque tronçon = 1 niveau avec une fin et un recap de fin de niveau ?
Et surtout, y aura-t’il la possibilité de jouer des grands prix à l’ancienne sans ce système de dernier=eliminé ?

Hasgarn
Hasgarn
Abonné
il y a 1 mois

Elle sera mienne avec Mario Kart avant la fin de l’année.
Elle répond à mes attentes et je sais que je jouerai encore avec dans 10 ans (c’est le cas de ma Super Nes, ma GC et ma DS)

batmalien
batmalien
il y a 1 mois

🪦
Ci-gît :
Nintendo
1980 – 2006

DjFab
DjFab
il y a 1 mois

C’est préco ! 🙂