Artus, va traverser l’Atlantique et aura la « chance« d’avoir droit à un remake made in America.
Personne ne l’avait vu venir. Sorti dans une indifférence polie, Un p’tit truc en plus a explosé le box-office en 2024. Avec plus de 10 millions d’entrées, la comédie d’Artus est devenue l’un des plus gros cartons du box-office français, se hissant dans le top 50 des films hexagonaux les plus rentables de tous les temps. Un succès populaire fulgurant, porté par le bouche-à-oreille et une sincérité qui a touché le public bien au-delà de son sujet.
Et comme tout phénomène français, le film n’a pas tardé à attirer les convoitises américaines. Après La Totale, Le Dîner de cons, Intouchables ou plus récemment Le Jeu de Fred Cavayé, et en attendant le remake américain du Comte de Monte-Cristo, c’est donc au tour d’Artus de er à la moulinette hollywoodienne.

Un p’tit truc en plus ou A little something extra
Selon les informations de Deadline, c’est Sony Pictures qui a racheté les droits d’adaptation d’Un p’tit truc en plus, pour en produire un remake, qui serait d’ores et déjà en développement. Au age, la firme a raflé les droits de distribution du film pour les États-Unis, l’Espagne, l’Amérique latine et le Moyen-Orient. On peut donc s’attendre à une tonne d’itérations locales du film d’Artus.
Sur le papier, la recette est simple. Concevoir une comédie basée sur l’histoire d’un duo père-fils qui infiltre une colonie de vacances pour personnes en situation de handicap, avec l’objectif d’offrir un cocktail mêlant Rain Man, Little Miss Sunshine et Champions. Mais le pari est loin d’être gagné.
Le charme d’Un p’tit truc en plus tenait en grande partie à son casting, composé en majorité d’acteurs en situation de handicap, à sa sincérité désarmante, et à un humour à la fois potache et bienveillant. Un équilibre subtil qu’Hollywood échoue régulièrement à reproduire (pour rester poli).

Sans mauvais esprit (ou juste un peu), on craint juste que Sony ne vienne lisser ce qui faisait la spécificité du film original. On imagine déjà un A Little Something Extra calibré pour les festivals, avec un duo d’acteurs bankables en tête d’affiche, un ton plus édulcoré, et une mise en scène propre sur elle. Le genre de remake qui coche toutes les cases de l’inclusivité marketing, sans jamais risquer le dérapage contrôlé qui faisait l’audace du film d’Artus.
Pire encore, le remake pourrait évacuer la dimension presque artisanale du film français, sa légèreté brute et sa tendresse naïve. Là où Un p’tit truc en plus parvenait à faire rire sans cynisme et touchait sans pathos, difficile de ne pas imaginer une version américaine qui pourrait sombrer dans le piège de la leçon de vie bien pensante, le tout sur fond de violons dégoulinants.
On repense à The Upside, version américaine d’Intouchables avec Kevin Hart et Bryan Cranston, qui a bien marché au box-office, mais qui reste un exemple clinique d’aseptisation : moins drôle, moins touchant, et surtout incapable de retrouver l’alchimie du tandem original.

Remake, elle est où ma caisse ?
Pour rappel, Bienvenue chez les Ch’tis devait aussi avoir droit à un remake américain, rebaptisé Welcome to the Sticks. Le film devait être produit par Warner Bros, avec Will Smith dans les parages pour superviser l’adaptation. Dany Boon avait même rencontré l’acteur et les studios, mais a fini par ref trois propositions de scénario, toutes jugées trop éloignées de l’esprit original. En définitive, le projet a été enterré, et le réalisateur a gardé les droits d’exploitation de son film.
Si les Américains ont abandonné, les Européens ont pris le relais. Un remake italien, Benvenuti al Sud, a vu le jour en 2010, et jouait sur les contrastes culturels entre le nord et le sud de l’Italie. Dany Boon y fait d’ailleurs un caméo. Les Pays-Bas ont aussi tenté leur propre version, Weg van jou, qui offrait une relecture locale avec l’actrice Katja Herbers dans le rôle d’une Kad Merad qui débarquait dans la campagne néerlandaise du Zeeland.

On souhaite évidemment à Un p’tit truc en plus un parcours plus proche de celui de La Famille Bélier, dont le remake américain CODA avait raflé l’Oscar du Meilleur Film en 2022. À ce stade, aucune information n’a filtré sur le casting ou la future équipe du film A Little Something Extra (ni concernant la flopée d’autres remakes en gestation) et aucune fenêtre de sortie n’a été annoncée. En attendant, Artus peut se féliciter puisque son film entre dans la grande famille des œuvres françaises cannibalisées par Hollywood. C’est peut-être une forme de consécration suprême, qui sait ?
Le JEU c’était pas plutot un remake d’une version Italienne deja lol ?
J’imagine bien un projet du genre:
Paul Rudd joue le père d’Adam Sandberg, deux employés qui détournent du matériel de bureau. Alors qu’ils se font courser par la sécurité qui vient de les griller, ils s’infiltrent dans le stage de sociabilité/team building reservé aux geeks de la boite et encadré par Anna Taylor-Joy. Durant le séjour Adam Sanberg découvre qu’il est un peu geek aussi et que les geeks c’est un peu cool quand même, tandis que Paul Rudd finis par s’attendrir et coache le plus associai pour qu’il avoue son amour à la comptable de la boite en rentrant du séjour.
On ajoute une intrigue secondaire à base du petit ami du perso d’Anna Taylor-Joy qui est le DG de la boite et une personne exécrable, mais au final elle se rend compte que Adam Sandberg est cool, largue l’autre en dénonçant ses magouilles, Paul et Adam sont réintégrés avec une promotion et Adam Sandberg finit par embrasser Anna Taylor Joy pendant les fiançailles du geek et de la comptable.
Future oscar (pas du tout politique) du meilleur film 2027. Coda grand film que personne n’a oublié! un grand parmi les grand, un classique pour toujours aux cotés d’autant en emporte le vent, du parrain, du retour du roi ou de parasite.