Eddington : un teaser qui met à feu et à sang l’Amérique pour le western horrifique d’Ari Aster

Emma Stone.

Grâce à la famille maudite de son Hérédité, son délire folk-horror solaire dans Midsommar et son cauchemar parano Beau is Afraid, Ari Aster s’est construit une grande réputation du côté du genre horrifique, devenant clairement un des rois du malaise au cinéma. Et il devrait continuer à déconcerter les spectateurs, en mêlant comédie, folie et inconfort, dans son quatrième long-métrage : Eddington. Ce western horrifique sera assurément l’un des plus gros événements du festival de Cannes 2025, où il concourra pour la Palme d’or.

Depuis l’annonce de la sélection du festival, A24 avait dévoilé une première image officielle du film et un synopsis teasant « la confrontation entre le shérif (Joaquin Phoenix) et le maire (Pedro Pascal) » dans la petite ville d’Eddington au Nouveau-Mexique en mai 2020 (donc en plein Covid) mettant « le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres ». Ce pitch promettait déjà un certain chaos et le premier teaser ne fait qu’accentuer cette sensation.

PANDEMINGTON

Assez habilement, le teaser d’Eddington en montre peu sur le film en lui-même. A24 semble préférer jouer la carte du mystères en dévoilant des images de la montée crescendo du cataclysme promis par le synopsis à travers une succession de posts Instagram. Les vidéos s’enchaînent ainsi entre une théorie du complot autour du Covid-19, de Wuhan et de Tom Hanks sur Fox News, puis la prise de parole menaçant du shérif de la ville sur la sécurité et les armes.

Par la suite, on voit le prêche du personnage d’Austin Butler exhortant les gens à « récupérer leur identité et retrouver leur esprit », une jeune influenceuse dansant après avoir lu La chambre de Giovanni de James Baldwin (abordant l’homosexualité et l’homophobie intériorisée) tout en ajoutant ACAB (All Cops Are Bastards) en description, une nouvelle théorie du complot autour de Michael Jackson et du 11 septembre, une vidéo de campagne pour lutter contre la pandémie du maire d’Eddington et enfin un reportage CNN où le shérif agresse des manifestants.

On découvre en fin de teaser que c’est le shérif de Joaquin Phoenix justement qui scrolle son fil Instagram et regarde tous ses posts. Avec ces premières images, impossible de savoir exactement ce que va bien pouvoir raconter Ari Aster dans le film. On peut supposer qu’il s’ama à décortiquer l’impact du Covid sur la folie grandissante du monde et en particulier des Etats-Unis, amplifiant sa réflexion sur la paranoïa de Beau is Afraid, mais jusqu’où ira-t-il ?

Explorera-t-il la pandémie de manière réaliste ou plongera-t-il progressivement dans le surréalisme ? Donald Trump sera-t-il cité explicitement durant le film ? Entre subversion et provocation, poussera-t-il la comparaison du Covid avec le sida ? C’est ce que suggère un peu l’affiche du film, directement tiré du diorama Sans Titre (Buffalos) de David Wojnarowicz, décrit comme une « analogie et critique acerbe, l’image incarne la tragédie de la pandémie [du sida, ndlr] et dresse un réquisitoire contre une nation en conflit avec elle-même », par l’Art Institute of Chicago.

L’avenir devrait nous en dire plus rapidement avec ce casting en or mené par Joaquin Phoenix, Pedro Pascal, Austin Butler ou encore Emma Stone (visible aussi dans le teaser). Eddington sera diffusé en compétition à Cannes en mai prochain et sortira dès le 16 juillet 2025 en .