ANTI-HÉROS
Les événements de la série ont lieu de nos jours à Edda (baptisée du même nom que le recueil de poèmes compilant tous les récits folkloriques scandinaves), une petite ville fictive incrustée dans les montagnes norvégiennes où retournent Magne (Henriette Steenstrup) après plusieurs années d’absence.
Les deux adolescents et leurs nouveaux amis assistent alors aux signes annonciateurs du prochain Ragnarök, la prophétique fin du monde de la mythologie nordique, précipitée par une lutte finale entre les dieux et les géants que seul un puissant héros pourrait empêcher.
Jonas Strand Gravli) aux portes de l’Enfer
En s’inspirant de mythes riches en batailles épiques, quêtes héroïques, dieux guerriers et monstres féroces, tout en les ramenant vers leurs terres natales, la série était une promesse forcément alléchante, mais qui n’est malheureusement pas tenue. Si on l’imaginait généreuse en action, Ragnarök se révèle au contraire très avare en démonstration de force, combats surhumains, effets spéciaux de qualité et pugilats sanglants qu’on attendait légitimement compte tenu du matériau de base.
La série prend pourtant dès le départ la tournure d’une banale origin story de super-héros qui rappelle énormément le premier Sam Raimi lorsque le jeune Magne découvre ses nouvelles capacités physiques, comme déraciner des arbres à mains nues ou courir très vite. Les géants cruels et destructeurs des contes polythéistes ont quant à eux revêtu une apparence humaine et sont le parfait équivalent des sempiternels super-vilains qu’il convient de démasquer et d’arrêter au plus vite. Tous les éléments étaient ainsi réunis pour une revisite super-héroïque de la mythologie nordique comme l’avait déjà proposé Marvel. À défaut d’être originale, la série aurait donc au moins pu être divertissante.
Quand tu guettes attentivement les moments d’action
Mais Ragnarök a choisi de reléguer au second plan son aspect mythologique et héroïque pour se concentrer sur son versant dramatique. Avant le dénouement de la saison, la série étire un combat idéologique sans affrontement direct (hormis un malheureux bras de fer faussement symbolique) entre les forces du Bien et du Mal. Mais plutôt que de se concentrer activement sur cette lutte et ses enjeux, la série préfère lambiner et badiner autour de ses personnages adolescents, leur lycée qui sert de ring de boxe, leurs triangles amoureux ennuyeux, leur bal de promo pour une compil de tous les clichés, leurs cours d’histoire-géo qui permettent de rapidement aborder la mythologie (parce que c’est quand même l’argument de vente de la série) et enfin leurs règlements de compte à action ou vérité.
Les « super-pouvoirs » des protagonistes, leurs origines, leur double identité ou même les spécificités d’Edda restent très énigmatiques, au point d’en devenir accessoires, voire inutiles au scénario qui fait du surplace et peine à installer de la tension ou du suspense. Le seul point qui est à la hauteur des espérances est la beauté des fjords scandinaves qui ne laissent jamais indifférents quand la caméra s’attarde sur eux et qui offrent soit un décor aussi paisible et hors du temps que la narration, soit une mise en scène intelligente qui crée un contraste brutal entre la majestuosité des reliefs montagneux et la pollution urbaine qui ronge le paysage quelques kilomètres plus bas.
Règle numéro 1 : s’il n’y a pas de bal de promo, ce n’est pas une teen série
BASED ON A TRUE STORY
Avec une partie du casting issue de la série Sex Education l’a récemment fait sur Netflix.
Les personnages sont caricaturaux, mais malgré tout correctement interprétés, bien que High School Musical et que le froid les avait rendus beaucoup plus aigris.
Mais au-delà du traditionnel age à l’âge adulte et éveil sexuel, c’est plutôt la fracture entre les générations qui est disséquée de façon intéressante tout au long de l’histoire. Magne se sent progressivement trahi et incompris par les figures d’autorité qui l’entourent : sa mère, ses professeurs, ses médecins ou encore la police. Aucune ne perçoit ses réels troubles existentiels et n’accorde de crédit à ce qu’il raconte, préférant mettre ses récents changements d’humeur sur le dos des réseaux sociaux ou des jeux vidéo.
Herman Tømmeraas en bg taciturne
Plus important encore, les adultes de la série sont ceux qui minimisent voire ignorent la dégradation de l’environnement à laquelle participent activement les géants (qui deviennent ici des géants de l’industrie), contrairement à la jeunesse qui se préoccupe de plus en plus de ce que vont laisser les vieilles générations à leurs cadets. Ce traitement intergénérationnel très actuel et engagé donne l’impression d’écouter un discours enflammé de Greta Thunberg et quand on a été attiré en premier lieu par Thor et toute sa clique, c’est un peu une double peine.
Si l’affrontement entre les dieux et les géants est anti-héroïque, la fin du monde est tout aussi anti-spectaculaire, ce qui pour le coup paraît être une démarche beaucoup plus réfléchie et impactante. Quand on imagine l’apocalypse, on a tendance à penser à différents cataclysmes majeurs qui relèvent principalement de la fiction comme des tsunamis qui ravageraient les côtes, des séismes de magnitude 10 qui modifieraient la croûte terrestre ou encore les volcans du monde entier qui rentreraient simultanément en éruption pour embraser les continents.
Mais Ragnarök a choisi de traiter l’extinction de l’Humanité d’une façon beaucoup plus terre-à-terre et réaliste. Les violents changements climatiques sont en réalité ceux que nous pouvons déjà observer au quotidien, à savoir la fonte rapide des glaciers, les hivers de plus en plus chauds, les intempéries de plus en plus diluviennes et la pollution irréversible des eaux. Et comme le sol ne s’éventre pas sous les pieds des habitants, chacun continue plus ou moins à vivre comme tel, tout en considérant les discours alarmistes comme des affabulations mal intentionnées.
Avec Ragnarök, on est donc loin de l’aventure épique que promettaient la mythologie nordique et ses figures légendaires, qui servent plus de toile de fond aux problèmes d’adolescents des protagonistes, leurs histoires d’amour et leurs inquiétudes face à un monde sourd et aveugle aux dérèglements climatiques. Les amateurs de contes scandinaves anciens seront probablement déçus, tandis que ceux qui préfèrent les romances lycéennes devraient y trouver de quoi er un bon temps, sans vraiment en garder un souvenir impérissable.
Ragnarök est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 31 janvier 2020
Tres mauvais article ! Tres mal orienté ! C est de la littérature mythologique ! Aucun sens critique objectif ! Il faut comparer ce qui est comparable .
Bonne série, qui souffre certes de son statut de série pour ado avec notamment une BO qui va du très bon au très très dispensable et quelques atermoiements amoureux dont on pourrait se er, mais un vrai respect du matériau d’origine à savoir la mythologie nordique. Contrairement à ce que vous dites ça grouille de références que, j’imagine, le spectateur norsk est plus a même de déchiffrer que nous.
Attention spoiler
On a bien sûr des runes, un impotent borgne (comme Odin, tient donc), … mais c’est surtout le personnage de Laurits qui attire l’attention. Car Laurits = Loki. Outre que dans notre imaginaire Loki est aussi brun que Thor est blond, ce qui serait un premier indice, je rappelle que ce dieu n’est pas le dieu du mal mais celui « de la malice, de la discorde et des illusions » (wiki). Et là, dans le genre fouteur de m… sympathique, Laurits tient la barre. « Loki est capable de métamorphose » (wiki, encore). Qui c’est qui se déguise en femme, figure d’autorité, géante à la fin?
A ben tient, aussi, on l’a dit Laurits est brun. Et sa mère a eu le béguin pour le père Jutul, qui est brun. Et Jutul est aussi un géant, et loki est le fils d’un géant, adopté par Odin. Vous me suivez?
Autre indice. Les géants dansent un truc bizarre qu’eux seuls maîtrisent. Sauf que Laurits sait, d’instinct, le danser.
Bref, en mettant bout à bout, ça devient évident.
Laurits, c’est 50% de l’intérêt de cette série.
Pour le reste je citerais un casting efficace, des décors sublimes, une intrigue simple mais parlante, le refus de tout sensationnalisme (pas les moyens surement, mais c’est finalement assez reposant que ça ne pète pas dans tous les sens), quelques scènes prenantes, une langue dépaysante (à voir en VO, donc, sinon vous perdez bien la moitié de l’authenticité du truc). Bref, je vous trouve bien dur. Ma femme et moi on a adoré en dépit, je l’et, des quelques scories teenage movie.
Et parmi les commentaires, combien de personnes l’ont vu? Parce que ça critique beaucoup mais sans le moindre argument, signe révélateur en général d’une opinion basée sur rien.
Bah, en même temps on est habitué…
En cours de visionnage (il me reste deux épisodes à voir): pas si mal, ça change un peu, le traitement est certes un peu décevant mais la série se rattrape par ses thématiques, ses décors naturels et cet exotisme de jeu/acteurs norvégiens. Avec un peu plus d’ambition et un traitement plus frontal de ses antagonistes le S2 (s’il y en a une) peut être grandiose!
Une série très moyenne, ça bavarde, ça bavarde
pspt et la bave du crapaud
M1pats : qu’est-ce que tu fous encore ici toujours à critiquer le contenu d’EL ? Casse toi si ça ne te plait pas.
@M1pats
Et il suffira de regarder nos critiques de Netflix, ou Marvel, pour constater le contraire 🙂
Dans nos tops séries 2019, il y avait plusieurs séries Netflix par exemple. Et on a défendu pas mal de Marvel, et été insultés pour ça.
Avec Netflix vous faites la même chose qu avec Marvel, quand vous faites une critique vous partez tout le temps avec un esprit négatif pour aborder les produits, ce qui est quand même extrêmement injuste
Pour les gens dans les commentaires HBO ça reste une chaîne pour l instant donc pas obligé de produire un paquet de séries originale par mois pour satisfaire leur abonnés, on verra ce qui en sera à partir de 2021
Toutes leurs productions récentes se ressemblent, il a l’air loin le temps ou les séries netflix rivalisées avec hbo .