Daniel Craig, pense que 007 doit rester un homme.
En 2021, Daniel Craig a déposé les armes de James Bond. Après George Lazenby (un seul).
Avec 774 millions de dollars au box-office, Mourir peut attendre est resté en-dessous de Spectre (880 millions) et n’a pas atteint le record de Skyfall (1,1 milliard), sûrement en partie à cause de la pandémie qui a compliqué sa sortie. Mais peu importe, la marque James Bond reste surpuissante, et l’agent secret imaginé par Ian Fleming reviendra bien évidemment.
Alors que les producteurs Barbara Broccoli et Michael G. Wilson préparent James Bond 26, tout le monde s’excite sur les candidats pouvant reprendre le rôle. Et face à l’éventualité d’un James Bond version femme, Gemma Arterton, James Bond girl de Quantum of Solace, répond : absolument pas.

JAMES BOND DOIT RESTER UN HOMME
Elle ait en coup de vent dans Quantum of Solace réalisé par Marc Forster, qui est par ailleurs resté comme l’un des pires James Bond de l’ère Daniel Craig – en partie à cause de la grève des scénaristes qui a rendu le tournage infernal. Mais Gemma Arterton a marqué les esprits, notamment avec la scène de sa mort en hommage à Goldfinger.
De quoi permettre à cette James Bond girl #2, derrière la James Bond girl #1 incarnée par Olga Kurylenko, d’être un peu plus mémorable que Caterina Murino dans Casino Royale ou Bérénice Marlohe dans Skyfall.

Gemma Arterton a depuis été vue dans Byzantium, Hansel et Gretel : Witch Hunters, Gemma Bovery, The Voices et The Last Girl, mais tous les chemins la ramènent à James Bond. En interview avec The Times en décembre 2024, l’actrice a donc évidemment été interrogée sur le futur de la saga, et l’option d’une femme pour incarner 007 :
« Est-ce qu’un James Bond féminin, c’est pas comme Mary Poppins joué par un homme ? Ils en parlent, mais je pense que les gens trouveraient ça scandaleux. Parfois il faut juste respecter la tradition. »
La productrice Barbara Broccoli a le même avis, comme elle l’expliquait à The Guardian en 2018 :
« Bond est un homme. C’est un personnage masculin. Il a été écrit comme un homme et je pense qu’il restera probablement un homme. Et c’est bien comme ça. Nous n’avons pas à transformer les personnages masculins en femmes. Créons plutôt des personnages féminins et faisons en sorte que l’histoire s’adapte à ces personnages féminins. »
C’est là qu’on rappelle que le film centré sur Jinx (Halle Berry) après Meurs un autre jour avait été finalement annulé.
« J’étais dans le film seulement 5 minutes »
Gemma Arterton en a également profité pour dire qu’elle était un peu déée par la mémoire du public des films James Bond, vu qu’elle tenait un rôle minuscule dans Quantum of Solace :
« Je ne regrette pas d’avoir fait un James Bond, mais je suis perplexe en voyant que ça m’a suivie comme ça. J’étais dans le film seulement cinq minutes. »
Cinq minutes qui ont suffi à lancer sa carrière internationale, comme beaucoup d’autres James Bond girls avant elle. Elle a notamment enchaîné avec quelques blockbusters comme Le Choc des titans (2010) et Prince of Persia (2010), avant de rouvrir les yeux et se concentrer sur des films un minimum intéressants, comme La Disparition d’Alice Creed, Tamara Drew réalisé par Stephen Frears et Byzantium réalisé par Neil Jordan.

Et hormis quelques exceptions comme The King’s Man : Première mission en 2021, elle s’est finalement installée dans le cinéma européen plutôt qu’américain, avec notamment Gemma Bovery d’Anne Fontaine avec Fabrice Luchini, Orpheline d’Arnaud des Pallières avec Adèle Haenel et Adèle Exarchopoulos, et My Zoé réalisé par Julie Delpy.
La première question que les producteurs de James Bond devraient se poser, c’est “qu’est ce qu’on a à dire et qu’est ce qu’on a à montrer en 2025 ?”.
Jusque dans les années 80, James Bond était quasi seul dans sa catégorie : le film d’action à grand spectacle.
Mais aujourd’hui, on a eu des Die Hard, des Jason Bourne, des John Wick, des Mission Impossible, des Fast & Furious… par dizaines (et je ne cite là que les plus grosses franchises).
Si je devais écrire le cahier des charges du prochain Bond, je commencerais par lui donner un caractère Hard Boiled (la séquence d’ouverture de Casino Royale est à ce titre exemplaire), je supprimerais les blagues à 2 balles façon Roger Moore ou Pierce Brosnan, j’éliminerais toute trace de sentimentalisme, puis du côté du shooting, j’irais mollo les CGI (après 20 ans de Marvel on frôle l’indigestion), et j’éviterais les montages trop hachés (une baston doit être une baston).
Moi ce que je n’imagine pas, c’est ce qu’ils vont bien pouvoir raconter de plus avec James Bond, que ça soit un homme ou une femme. La saga Craig est déjà un condensé (assez habile) de toute la vie de James Bond : les 3 premiers films sont une sorte de trilogie prequel qui raconte la jeunesse du personnage jusqu’à sa maturité (la mort de M), Spectre représente le James Bond qu’on a toujours connu, le super-agent qui enquille les missions en faisant le malin et des acrobaties improbables, tout en affrontant le Spectre… et No time to die raconte le crépuscule de 007. Tout est dit!
Si on doit à nouveau faire un reset complet du personnage, je ne vois pas l’intérêt.
Mais il a une fille maintenant… 😉
Petite rectification. A l’instar de Miss Moneypenny ou de « M », le personnage interprété par Olga Kuryleneko n’est pas une James Bond Girl car elle n’a pas eu de relation charnelle avec James Bond
James Bond c’est avant tout le fantasme de Ian Flemming, agent de bureau qui s’est emmerdé pendant toute la seconde guerre mondiale, et qui a casé tous ses penchants masculins pour l’alcool et les femmes, ainsi que ses désirs d’action non vécus dans son personnage de fiction. L’agent secret le moins discret du monde de l’espionnage.
Mieux vaut créer de nouveaux personnages féminins que vouloir à tout prix faire du gender swapping, quit à attribuer à une espionne le suffixe 00 et en faire un spin off.
Ripley, Catwoman, Trinity, Leia, Sarah, Lara, Buffy, Lagertha, Mulan, Xena, Beatrix, Kusanagi, Brienne, Lisbeth, Katniss, Furiosa… Les héroïnes ne manquent pas, nul besoin de travestir les personnages masculins.
« James » est un prénom Masculin… donc un James Bond au féminin ne peut tout simplement pas exister… on peut l’appeler Jessica Bond – 007, mais de fait, ça ne sera pas un James Bond.
ça laissera juste un peu plus de temps pour refaire un reboot masculin.
Bond est un homme. C’est un personnage masculin. Il a été écrit comme un homme et je pense qu’il restera probablement un homme. Et c’est bien comme ça. Nous n’avons pas à transformer les personnages masculins en femmes. Créons plutôt des personnages féminins et faisons en sorte que l’histoire s’adapte à ces personnages féminins. »
Personnellement, je suis d’accord avec la productrice. Il vaut mieux un personnage féminin pensé dès le départ comme personnage féminin, plutôt qu’un personnage masculin qu’on essaie de mal adapté en personnage féminin. Halle Berry ou Lashana Linch auraient mérité d’avoir un film. Rien que par leur charisme à l’écran.
Un James Bond féminin c’est comme un Mary Poppins masculin, et c’est comme un James Bond masculin ou Mary Poppins féminin aussi si on n’a rien à en dire. Parfois il faut juste s’abstenir.