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Ridley Scott. Et il explique pourquoi.
Gladiator 2 était l’un des films les plus attendus et les plus « risqués » de cette fin d’année 2024. Vingt-quatre ans après le triomphe de Paul Mescal dans le rôle du gladiateur révolutionnaire.
Mais cette fois, l’arène était loin d’être remplie. Le blockbuster a jusque là encaissé 416 millions de dollars dans le monde, soit un score très inférieur au premier Gladiator, alors qu’il a coûté bien plus cher – au moins 250 millions de dollars de budget, hors marketing, sachant que la rumeur parle de beaucoup plus. De quoi y voir l’un des derniers gros bides de 2024, vu les sommes en jeu.
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Gladiator 2 ne devrait pas non plus pouvoir compter sur un boost avec les Oscars, puisque seul Denzel Washington en meilleur second rôle devrait être convié à la fête parmi les nominations importantes. Mais puisque le film est un événement et Ridley Scott un cinéaste très respecté, Gladiator 2 avait été défendu par Christopher Nolan. Et c’est au tour d’Oliver Stone de donner son avis… beaucoup moins doux.
LE PROBLÈME DE GLADIATOR 2
Invité dans le podcast PBD en décembre 2024, Oliver Stone a été interrogé sur Gladiator 2. Et il n’a pas mâché ses mots pour exprimer son avis :
« C’est tout à fait regardable. C’est bien fait, solide comme d’habitude avec Ridley, mais je m’en fichais des personnages. Je n’étais pas intéressé. Le premier était un classique. Le deuxième, c’est des calories vides, comme un produit commercial. »
Un verdict qui devrait être partagé par beaucoup de monde, Gladiator II ayant été accueilli avec un enthousiasme très relatif, côté presse et public.
Ce n’est pas la première fois que le réalisateur de JFK, Tueurs nés et U-Turn tacle son camarade. En 2020, en interview avec Les Inrockuptibles, Oliver Stone avait ainsi comparé sa carrière à celle de Ridley Scott :
« Ridley Scott continue à travailler parce qu’il ne met pas beaucoup de politique dans ses films. Moi, j’ai fait des documentaires politiques dont je suis très fier : sur Castro, sur Chavez, sur Poutine et Une autre histoire de l’Amérique. Mais ils sont très impopulaires chez moi. Mes compatriotes ne veulent pas les voir, ils ne veulent pas voir la vérité en face. »
GLADIATOR 2 VALIDÉ PAR CHRISTOPHER NOLAN
Ridley Scott pourra dans tous les cas se consoler dans les bras de Christopher Nolan, lequel avait défendu Gladiator 2 chez Variety, en décembre 2024 :
« Scott sait que nous ne sommes pas là pour avoir un aperçu de la culture romaine, mais pour voir nos propres désirs sombres se réaliser à distance. C’est un réalisateur bien trop expérimenté pour se laisser surprendre à faire des parallèles avec notre époque. Il laisse le monde de Gladiator 2 parler de lui-même, nous montrant une fois de plus qui nous sommes simplement en nous invitant à profiter d’une aventure folle qui va toujours plus loin.
Pourquoi y a-t-il des requins dans le Colisée ? Parce que nous les exigeons, et Scott nous les donne magistralement. Alors qu’il révèle comment les jeux sont utilisés pour manipuler l’opinion publique, nous ne pouvons nous empêcher de voir les ombres de notre propre arène publique projetées sur le sable. »
Le soutien de Christopher Nolan ne lui fera pas de mal après les échecs successifs de ses récents films. Depuis Seul sur Mars en 2015 (653 millions au box-office), le réalisateur culte d’Alien et Blade Runner a enchaîné les bides, ou du moins n’a pas retrouvé de véritable succès.
En 2017, Alien : Covenant a été une douche froide comparé au score de Prometheus, et Tout l’argent du monde s’est royalement planté. En 2021, Le Dernier Duel a été un bide monumental, et House of Gucci un succès plus que relatif. Et en 2023, Napoleon a échappé en partie aux analyses classiques du box-office en tant que production Apple TV+ – dont la carrière était ainsi construite pour la SVoD.
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Même si Gladiator 2 (actuellement à 416 millions) est mathématiquement le troisième plus gros score de toute sa carrière, derrière Seul sur Mars (653 millions) et Gladiator (465 millions), et devant Prometheus (402 millions), c’est bel et bien une gamelle. En prenant en compte son énorme budget (l’un des plus élevés de la carrière de Ridley Scott) et l’inflation, c’est évidemment loin d’être une réussite commerciale.
Mais Ridley Scott est déjà ailleurs. Il prépare le film de science-fiction The Dog Stars avec Paul Mescal, et un biopic sur les Bee Gees. Et il ne manquera probablement pas d’envoyer balader Oliver Stone à la première occasion, fidèle à sa réputation.
Tout à fait d’accord avec Oliver Stone. Même son Alexandre de 2004 a plus de sincérité, de personnalité et de vie que Gladiator 2 ! Et la version longue d’Alexandre en a fait un très bon péplum. Stone peut donc se permettre de tacler Ridley.
Ceci dit, il est de mauvaise foi (et sûrement un peu jaloux du maître hollywoodien) quand il dit que Scott met peu de politique dans ses films. C’est vrai qu’il ne fait pas de documentaires engagés comme Stone, mais Le Dernier Duel est quand même une belle charge contre la religion et l’absurdité de la justice au Moyen-âge. De plus c’est un film féministe.
Et même dans ses gros films grand public récents, il y a toujours des coups de semonce bien sentis contre les puissants et les chefs religieux : les rois de Exodus, le Peter Weyland mégalo des prequels Alien, la cupidité de la couronne d’Angleterre dans Robin des Bois, le despotisme de Napoléon… Scott a toujours mis ses convictions politiques dans ses films.