Ishiro Honda, est très ancré dans la culture cinéphile également. Et pourtant, trop peu savent que le cinéaste n’a probablement jamais pointé sa caméra sur Godzilla lors du tournage !
Ce privilège était entièrement réservé à un autre réalisateur, qu’on nommait alors « responsable des effets spéciaux ». Cet homme s’appelle Eiji Tsuburaya, et est responsable de la création d'une frange entière du cinéma populaire japonais : le tokusatsu.
Pour comprendre pourquoi le cinéma à effets spéciaux japonais (et notamment le kaiju eiga c’est-à-dire le film de monstres géants) se démarque tant du paysage audiovisuel international encore aujourd’hui, il faut donc nécessairement se pencher sur la vie et l’œuvre d’Eiji Tsuburaya.
Fun fact, le bâtiment que détruit ici Godzilla est celui de la Chambre des représentants du Japon.
Les premiers pas d'un géant
Puisqu’il naît en juillet de l’année 1901 à Sugakawa, dans la préfecture de Fukishima, le petit Eiji grandit avec les premiers balbutiements du 7ème art. Le cinématographe des frères Lumière fut introduit en 1897 au Japon, grâce à l’homme d’affaires Kyoto Inabata et aux prises de vues réalisées par l’opérateur français François-Constant Girel sur le territoire nippon.
En 1911, c’est précisément un film documentaire qui fait office de déclic pour Tsuburaya : à l’âge de dix ans, il observe une prise de vue d’une explosion volcanique et devient fasciné par l’aspect technique de la réalisation. Comment s’y prend-on pour capturer de telles images ?
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