Séries

Sonic Prime : critique Into the Sonic-Verse sur Netflix

Par arnold-petit
19 décembre 2022
MAJ : 10 août 2023

Après Sonic Prime, une nouvelle série d’animation. Et ce nouveau dessin animé produit par la plateforme, Sega et Man of Action (Ben 10, Generator Rex, Ultimate Spider-Man) est une adaptation plus réjouissante qu’il n’y paraît.

Sonic Prime : photo

LE RETOUR DE L’ÉCLAIR BLEU

Adapter un jeu comme Sonic n’est pas simple, et la longue histoire du personnage à la télévision l’a clairement prouvé. Depuis son apparition en 1991, le hérisson bleu a eu six séries d’animation qui lui ont été consacrées, et si Sonic le hérisson ou Sonic X se sont distinguées pour leur surprenante intelligence ou leur créativité, la plupart étaient médiocres, voire carrément désastreuses.

Chacune, à sa manière, a plus ou moins essayé de se réapproprier le personnage de Sonic et les codes de son univers, pour le meilleur comme pour le pire : en le transformant en cartoon inable et en valeureux Combattant de Liberté, en le mettant dans un groupe de rock avec un frère et une soeur, en l’envoyant sur Terre ou en lui faisant vivre des aventures stupides et épisodiques de dix minutes dans un monde atroce en 3D.

 

Sonic Prime : photoS.O.N.I.C, GO !

 

Alors, quand un nouveau dessin animé autour de Sonic a été annoncé par Netflix et Sega, le projet était pressenti comme un autre massacre de la franchise ou un produit dérivé préfabriqué pour prolonger la renaissance du personnage après ses deux films au cinéma et son dernier jeu. Les premières images ont ensuite montré que, contrairement aux précédentes séries d’animation, qui osaient proposer une vision originale de l’univers de Sonic, celle-ci allait jouer la carte de la facilité et de la nostalgie en reprenant l’esthétique des jeux.

Pourtant, contre toute attente, Sonic Prime est une agréable surprise, et le fait d’assumer et d’exploiter pleinement cet héritage vidéoludique est la plus grande force de cette nouvelle adaptation. L’histoire débute alors que Sonic et ses amis affrontent le Dr Eggman pour l’empêcher de mettre la main sur une nouvelle pierre magique très puissante appelée le Prisme du Paradoxe. En voulant stopper son ennemi juré, le hérisson détruit la pierre par inadvertance et se retrouve propulsé dans une dimension parallèle de Green Hill, un univers dystopique baptisé Néo Yoke City où des versions alternatives de ses amis mènent la résistance face à cinq variantes du Dr Eggman.

 

Sonic Prime : photoGreen Hill version futuriste

 

CHILI-DOGS POUR TOUT LE MONDE

Sonic Prime a clairement été pensée comme l’adaptation la plus fidèle possible. D’emblée, l’atmosphère de la série est légère, dynamique et bienveillante, typique d’un dessin animé s’adressant aux enfants. L’environnement paradisiaque de Green Hill est véritablement représenté comme un monde tranquille fait de plates-formes, de palmiers, de plages et de plaines verdoyantes qui contrastent avec le monde sombre et désespéré de Néo Yoke City. Le design de Sonic, Tails, Amy, Knuckles, Rouge, Big et des autres est calqué sur celui des jeux et les couleurs, les proportions ou les expressions des personnages sont parfaites.

 

Sonic Prime : photoShadow, jamais content, comme d’habitude

 

Au-delà de l’esthétique, la façon dont la série intègre des mécaniques des jeux est particulièrement maligne et les références se multiplient à chaque épisode. Le son quand Sonic ramasse des pièces, le fait qu’il les perde quand il se prend un mur ou un coup, son attaque qui lui permet de rebondir d’une cible à une autre, le bruit quand il se met en boule pour accélérer ou les ages en 16 bits sont autant de petits détails jouissifs qui prouvent l’amour et la ion des créateurs pour cet univers.

Que ce soit dans sa direction artistique, son récit ou ses scènes d’action, la série fait preuve d’une impressionnante générosité et emprunte également à d’autres oeuvres et segments de pop culture pour le plaisir, de Naruto à New York 1997 en ant Star Wars, les personnages et les films de Marvel ou encore Mad Max : Fury Road.

 

Sonic Prime : photoQuand le gentil Tails devient Nine, le renard aigri à neuf queues

 

La structure narrative s’articule exactement comme un jeu : pour retourner dans son monde, Sonic doit rassembler les fragments du Prisme qui sont éparpillés dans les différentes dimensions d’un multivers nommé « Para-verse ». L’histoire est on ne peut plus simple et repose encore et toujours sur l’affrontement entre Sonic et le Dr Eggman, mais la série lui donne une dimension (vidéo)ludique stimulante.

De la même manière que les zones des jeux, chaque dimension possède son propre environnement et ses propres caractéristiques, qui obligent Sonic à s’adapter et à réfléchir au lieu de foncer tête baissée, et les personnages changent de tenue en fonction de l’univers où ils sont, comme des « skins » qui se débloqueraient au fur et à mesure.

Dans chaque monde, le héros croise des versions différentes de ses amis, qui lui font prendre conscience de son arrogance, de son impulsivité ou d’autres défauts. Au cours de ses aventures, le hérisson gagne en sagesse et en fin de compte, le voyage de Sonic à travers le Para-verse ressemble à celui d’un adolescent qui mûrit petit à petit, mais aussi d’un joueur qui acquiert de plus en plus de compétences et d’expérience à mesure qu’il progresse.

 

Sonic Prime : photoVous avez débloqué le trophée « monstre de vitesse »

 

ROBOTNIK SA MèRE

Sonic Prime est à l’image de son héros : elle est amusante, fidèle et pleine de bonne volonté, mais elle prend tout à la légère, et à force de courir dans tous les sens, elle finit par se perdre. Pour des raisons inexpliquées et inexplicables, le scénario se déroule sur deux temporalités, une avant que Sonic ne soit projeté à Néo Yoke City et une après, dans laquelle il vit ses aventures à travers le Para-verse. Seulement, la série ne sait absolument pas gérer sa narration non linéaire, ses transitions ou son rythme.

Les premiers épisodes apparaissent comme du remplissage et s’attardent inutilement sur l’introduction du contexte et des cinq Eggman avant que l’histoire ne commence réellement à la fin du troisième. Les suivants sont ensuite regroupés avec un arc narratif pour chaque dimension, mais la construction vidéoludique finit par être répétitive et les intrigues sur le multivers prennent tellement de place que la série n’a pas plus de temps à consacrer à ses personnages ou aux thèmes qu’elle aborde.

 

Sonic Prime : photo« Droit devant ! »

 

Sonic Prime imite à la perfection les jeux vidéos dont elle est tirée, mais n’a visiblement pas envie de jouer avec son univers (ou du moins, semble limitée dans ses gestes et ses ambitions). Hormis lors de quelques combats avec des mouvements de caméra ingénieux, la série n’exploite jamais pleinement le potentiel de l’animation numérique ou de son concept pour créer quelque chose de nouveau ou d’original, quelque chose qui n’a pas déjà été fait dans un jeu ou une autre série d’animation sur Sonic.

À travers Néo Yoke City et les mondes que traversent le Sonic, l’histoire met en avant des sujets comme la pollution, la déforestation, la tolérance ou le tout-puissant pouvoir de l’amitié contre la peur et l’oppression, comme Sonic le hérisson à l’époque, mais sans la profondeur ou l’inventivité du dessin animé des années 90. Une fois le concept de Multivers établi, le scénario se contente de changer le décor, les costumes ou les enjeux, et au moment où le scénario commence à explorer les personnages, Sonic est déjà dans une autre dimension. 

Le massacre narratif se confirme jusqu’au bout avec le dernier épisode qui, comme les autres, s’arrête brutalement sur un cliffhanger. Il a été annoncé qu’il y aurait 24 épisodes répartis sur trois saisons de 8 épisodes, mais cette fin incomplète souligne un peu plus les lacunes de la série au niveau de la narration et représente peut-être le meilleur moyen d’apprendre la frustration aux enfants.

Sonic Prime est disponible depuis le 15 décembre 2022 sur Netflix en

 

Sonic Prime : photo

Rédacteurs :
Résumé

Sonic Prime se contente du minimum et semble directement tiré d'un jeu vidéo la plupart du temps, mais la série animée compense son animation un peu trop lisse et son histoire classique et décousue par sa légèreté, sa générosité et son amour des jeux, qui se ressent continuellement.

Tout savoir sur Sonic Prime
Vous aimerez aussi
Commentaires
Veuillez vous connecter pour commenter
3 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Juju66120
Juju66120
il y a 2 années

@guihero c’est clair que er derrière sonic x est tres compliqué.
Elle a mis la barre tellement haute en terme de qualité.

Guihero
Guihero
il y a 2 années

C’est vrai que ça fait très jeux vidéo dans sa construction narrative, l’acquisition de compétences, connaissances, d’alliés, le changement de monde/dimension, les skins de sonic, les combats de boss.
Après pourquoi pas, ça reste cohérent qu’une adaptation de JV garde une construction narrative vidéoludique en un sens.

Par contre dommage que les différentes dimensions ne soient pas plus creusées que ça, au bout de 4 épisodes on sent que la série ne fait que survolée ces différents mondes qui semblent bien étroits, c’est plus des niveaux que des mondes parallèles à ce niveau là.

Reste qu’on e un bon moment avec ma fille, la série est loin d’être honteuse, sans être pour le moment au niveau de la très bonne série Sonic X.

@tlantis
@tlantis
il y a 2 années

si le nouveau jeu avait ete du genre sa aurait été bien