Cate Blanchett, arrive déjà en VOD. Et le film a malheureusement fait un bide en salles.
Double ration de Steven Soderbergh au cinéma en 2025. En l’espace de quelques semaines, le réalisateur Palmé à Cannes pour Sexe, mensonges et vidéo, oscarisé pour Traffic et célébré avec Ocean’s Eleven et bien d’autres succès, a occupé les écrans de cinéma avec deux films : les fantômes de Presence, sorti le 5 février en , et les espions de The Insider, sorti le 12 mars.
Presence était un tout petit film quasi expérimental (la caméra comme point de vue du fantôme, qui observe les événements), pourtant il a rencontré un joli succès en salles. The Insider ressemblait donc à une opération facile avec son histoire d’espions menée par Michael Fassbender et Cate Blanchett.
Sauf que non. Sorti en toute discrétion, le trente-sixième film de Steven Soderbergh a été un sacré échec au box-office. C’est sûrement pour ça qu’il débarque déjà en VOD aux États-Unis… mais pas de (gros) problème : ça fait partie du plan du studio.
LE PRIX DES ESPIONS
The Insider (Black Bag en version originale) n’avait pas démarré du feu de dieu aux États-Unis, territoire important où les studios récupèrent le plus sur les recettes du box-office. Avec 7,6 millions, le film s’est retrouvé en deuxième place pour son week-end de sortie, derrière la comédie d’action Novocaïne qui avait encaissé près de 9 millions.
Et c’est là le premier problème. Novocaïne a coûté 18 millions, alors que le budget de The Insider s’élève à 50 millions, selon Variety. C’était donc mal parti pour la clique d’espions de Steven Soderbergh.

Avec un tel budget, The Insider avait besoin de beaucoup plus. Or, aux États-Unis, le film a vite disparu des radars. Pour son deuxième week-end, il était derrière le nouveau Blanche Neige de Disney avec seulement 4,2 millions, avant de dégringoler en huitième place pour son troisième week-end, avec environ 2 millions. Autant dire que sa carrière au box-office domestique est quasiment déjà terminée. Et avec même pas 20 millions, c’est une douche froide.
Dans le reste du monde, ce n’est pas mieux. Au total, le thriller a donc cumulé dans les 32 millions de dollars, soit loin du score nécessaire pour un budget estimé à 50 millions. A titre de comparaison, Presence avait encaissé dans les 10 millions au box-office mondial… mais avec un budget de 2 petits millions.

LA VOD POUR SAUVER LES « PETITS FILMS » ?
The Insider a débarqué en VOD aux États-Unis le 1er avril, avant la sortie en Blu-ray et DVD le 13 mai. Pourquoi le rendre disponible en ligne même pas trois semaines après sa sortie au cinéma ? Parce que la VOD est un vrai marché à part entière, qui peut rapporter très gros. Et le studio Universal en est un très bon exemple.
En 2023, un article de The New York Times expliquait que la VOD représentait chez eux une belle source de revenus additionnels : 75 millions supplémentaires pour le film Super Mario Bros., 50 millions Jurassic World 2, Les Croods 2 et Tous en scène 2, et 25 millions pour M3GAN. En trois ans à peine, Universal avait ainsi amassé un milliard de dollars grâce à ce secteur.
Ce modèle a été largement confirmé par le succès de Wicked, qui a rapporté environ 100 millions en VOD. Peter Levinsohn, un boss de NBCUniversal, a expliqué cette stratégie au CinemaCon en avril 2025 :
« Nous sommes avant tout une compagnie de cinéma. La sortie cinéma est le fondement, c’est la base de chaque chose que nous faisons. C’est là que la marque est créée, et c‘est qui apporte de la valeur à toutes les fenêtres auxiliaires. Mais nous devons être avec les consommateurs, et le consommateur ne va pas aller voir chaque film au cinéma. »
Universal a donc affiné sa stratégie ces dernières années, jonglant entre les salles de cinéma et la VOD, qui coûte généralement 19,99 dollars pour la location et 24,99 dollars pour l’achat. Pour rappel, un studio récupère plus d’argent sur une vente ou location en VOD (environ 80% du prix), que sur un ticket de cinéma (dans les 50% au mieux, le reste revenant naturellement aux exploitants).
« C’est plus rentable pour nous, particulièrement pour les films petits ou moyens… ce qui nous a permis de faire davantage de films. Et c’est évident que nous avons, de loin, le plus gros catalogue dans l’industrie. Nous sommes capables de faire ça uniquement grâce à cette économie améliorée. »

Avec son budget de 50 millions, The Insider rentre dans cette catégorie de films « petits et moyens », loin des blockbusters Universal comme Super Mario Bros., le film (100 millions), Wicked (150 millions), Twisters (155 millions), Jurassic World 3 (265 millions), ou encore Fast & Furious 10 (près de 380 millions bordel). Il se place plutôt aux côtés de Nosferatu (50 millions) et Nope (environ 70 millions).
La VOD serait donc une deuxième chance pour limiter la casse, et atteindre un public souvent noyé par la surmédiatisation des superproductions. En d’autres termes : plein de gens auraient pu avoir envie de voir The Insider mais ne savaient pas que le film était en salles, ou avaient la flemme.
C’est tout ce qu’on espère pour Steven Soderbergh, même si le bougre n’en est pas à son premier échec au box-office. Notamment avec ce duo d’acteurs puisque Piégée (2011) avec Michael Fassbender et surtout The Good German (2006) avec Cate Blanchett n’avaient pas rencontré leur public au cinéma. Il prépare dans tous les cas son prochain film : la comédie The Christophers, avec Ian McKellen, Michaela Coel, James Corden et Jessica Gunning (la révélation de Mon petit renne).
Dans le genre, il faut plutôt, par exemple, revoir Les 3 jours du Condor avec Robert Redford ou plus récemment La Taupe. Il y aussi l’excellente série que j’adore avec Gary Oldman (qui joue aussi dans La Taupe) : « Slow Horses » avec ses agents du MI5 déclassés
Pas terrible en effet. Un film d’espionnage sans action avec beaucoup de bavardage. L’histoire n’est pas très palpitante et les personnages ne dégagent rien. Personnellement, je me suis ennuyé. Heureusement, il ne dure pas longtemps
Je ne comprends pas pourquoi certains sont prêts à payer 20€ pour voir un film en location en VOD, sur un petit écran, alors qu’il sera dispo en VOD classique à 5€ trois mois plus tard, et même gratuit à l’emprunt en médiathèque environ 5 ou 6 mois plus tard (si on a la chance d’avoir une bonne médiathèque près de chez soi). Mystère absolu pour moi.
En tous cas j’ai adoré The Insider, une vraie bonne surprise pour cinéphiles à revoir plusieurs fois pour se régaler des innombrables détails.
The INSIDER un film d’espionnage sans cascade. Une impression de déja vu . Le FLOP de ce film prévisible.
C’est quand-même un film se ant beaucoup en huis-clos…