Avant même que Sonic 4 est déjà confirmé par Paramount, qui plus est avec une fenêtre de sortie.
Gotta go fast ! Sorti début 2020 juste avant la crise sanitaire, le premier Sonic a pu se vanter d’être l’un des derniers succès du box-office avant la pandémie de Covid-19. À peine deux ans plus tard, en mars 2022, sa suite a débarqué sur les écrans du monde entier, et a continué de grimper les échelons avec 405 millions de dollars au box-office mondial (contre 319 pour le premier).
Sonic 3 poursuit ce rythme effréné en étant l’un des blockbusters familiaux pour la fin de 2024. Si les nouvelles aventures du hérisson bleu nous ont pas mal déçus, le film de Jeff Fowler, cette fois porté par Keanu Reeves en Shadow, est bien parti pour être un succès. Aux États-Unis, le long-métrage sort ce 20 décembre, en face de Mufasa : Le Roi Lion. Les estimations les plus optimistes le voient vainqueur de ce week-end face au retour des félins en CGI, pour un démarrage entre 60 et 70 millions de dollars (le premier Sonic avait débuté à 58 millions, le deuxième à 72). Cette stabilité de la franchise explique sans doute pourquoi Paramount a déjà validé Sonic 4.

Sonic 4 fois trop vite
En effet, Variety a confirmé ce 19 décembre que Sonic 4 était déjà dans les tuyaux, avant même la sortie du troisième opus. C’est dire la confiance que Paramount a dans le potentiel du film et de sa franchise en général, d’autant que les retours de la presse américaine se montrent plutôt enthousiastes sur Sonic 3 (allez comprendre…).
On ne peut pas non plus dire que l’on soit très surpris. Avec ses sorties régulières qui ajoutent à chaque film de nouveaux personnages du bestiaire de Sega, les adaptations du hérisson bleu ont trouvé leur rythme de croisière. Sans rien spoiler, il est bon de préciser que Sonic 3 comporte, comme ses prédécesseurs, une scène post-générique pensée pour amorcer une suite. On en vient même à se demander si une nouvelle trilogie n’est pas déjà dans les tiroirs de la Paramount.

D’ailleurs, en parlant de rythme de croisière, Sonic 4 a déjà une vague date de sortie, à savoir le printemps de 2027, confirmant l’écart de deux ans à deux ans et demi entre chaque épisode. Le film risque d’avoir une sacrée concurrence, à commencer du côté de Marvel, où Avengers : Secret Wars sortira début mai. En attendant, pour découvrir ce que vaut Sonic 3, il faudra se rendre dans les salles françaises à partir du 25 décembre.
Tonique 3
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On est toujours au delà des a priori négatifs avec cette série de films « Sonic », par le sympathique artisan Jeff Fowler :
S’assumant comme des divertissements semi-cartoonesques (on ne rationalise pas ces créatures d’un autre monde, arborant donc des grands yeux et des gants blancs), où le mélange avec les éléments réels atteint une juste harmonie…
Comédie Pop et geek, avec des personnages archétypaux (le vantard au grand cœur, le petit geek, le bourrin à la Drax le Destructeur, les humains faire-valoirs), plus avides d’affection que immatures – ça n’empêche pas les nombreuses ruptures de ton comiques pendant les deux tiers du film…
Adaptations très fidèles du lore des jeux vidéos, avec ce petit plus VF (la voix de Malik Bentalha renforce le côté « gamin sensible » de Sonic, le rendant moins irritant)…
Très généreux en scènes d’action et autres money-shots – même si ici on va mettre plus l’emphase sur la baston que sur les effets de vitesse.
Et un enthousiasme innocent, qui maintenant va s’autoriser à faire surgir plus d’émotion et de surréalisme.
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Grâce en soit rendu à Shadow, enfin un antagoniste plus complexe, plus tragique, qui charrie avec lui toute une thématique sur les expériences sur les animaux, la défiance envers les institutions militaires, la trahison, la vengeance et le nihilisme…
Dans les limites d’un film d’action pour enfants bien sûr : tout y est compréhensible, mais tout est simplement exposé, sans être traité plus en profondeur – l’étrange gémellité inversée de Sonic et Shadow, l’absence de réactions de Ivo Robotnik par rapport à Maria…
D’ailleurs il faut 25 minutes pour installer toutes les situations principales : éveil de la menace, présentation du quotidien équilibré des héros, première attaque (qui dépote et nous donne une jolie carte postale japonaise), nouvelles alliances… Par rapport au précédent film, qui digressait trop avec les personnages secondaires (le mariage de Rachel etc), là c’est un peu précipité pour ce que ça veut raconter.
On reconnaît aisément ce type de rythme, fait pour les personnes (enfants ou non) qui veulent que ça aille direct à l’essentiel.
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Mais dès le moment où Shadow et les Robotnik sont réunis, le film décolle.
L’un, au premier degré absolu (normal, c’est Keanu Reeves en VO), apporte la touche de gravité qui sert d’enjeu émotionnel principal, dans une histoire qui ne triche pas trop avec la mort…
Tandis que du côté de Jim Carrey on franchit un nouveau pallier dans l’art de l’acteur, lequel nous gratifie d’une nouvelle double performance mais simultanée cette fois (Eggman et son grand-père), mêlant histrionisme et Méta. Le tout avec une fluidité ahurissante – et ultra jouissive. Rien que pour lui, ça vaut déjà le coup d’y aller.
Quand à l’action, elle augmente petit à petit, jusqu’à lorgner ouvertement sur du Dragon Ball Z (Super Saiyans et Apocalypse)… et ne plus donner l’impression d’être devant un opus trop inoffensif pour susciter le moindre intérêt.
Et même en zappant les scènes post-générique, mettant en place de futurs films basés sur des histoires bien connues, cet épisode là est déjà suffisamment contenu et généreux pour créer de la satisfaction.
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(Seul) produit d’appel à la gloire de Sega, sans la moindre parcelle créatrice, ça reste tout de même un très bon moment à er.
Contrat rempli, heureux sont.
On ne peut pas écrire à propos de « Mufasa… » et « Sonic 3″…
Censure ?