Le boss de Pixar blâme Disney+ pour les bides de Soul et Luca, et leurs sorties sacrifiées

Selon Disney+.

L’état de Pixar est clairement en dents de scie. Malgré le succès énorme de Vice-Versa 2 en 2024 (1,7 milliard de dollars de recettes), seule cette suite assez évidente a réussi à attirer le public en salles ces derniers temps. L’âge d’or du studio d’animation est derrière lui, autant en matière de créativité que de réception publique. En attendant de voir si Elio saura raviver la flamme des productions originales, Pete Docter, le directeur artistique de Pixar et l’un de ses plus éminents réalisateurs (Monstres & Cie, Là-haut, Vice-Versa) a un avis sur le manque de souffle et de succès des films récents de la firme.

Il faut dire que Docter a une place un peu particulière au sein de Pixar, puisqu’il a accompagné la transition du studio vers Disney+, et le souhait de Disney d’investir toujours plus dans les suites de ses franchises installées. En 2021, le directeur artistique avait même expliqué pourquoi il était essentiel que Pixar fasse des suites comme Vice-Versa 2 ou Toy Story 5. Mais le problème n’est-il pas ailleurs ?

Finir Soul sur Disney+

En 2020, Pete Docter a également réalisé Soul, qui à cause de la crise sanitaire est sorti directement sur Disney+. Le film a même été le premier d’une petite liste, à laquelle se sont ajoutés Luca et Alerte rouge. Pour Pete Docter, si Soul a peiné à rester dans les mémoires (alors qu’on y parle avec émotion du monde des morts, et des choix de son existence dans une continuité logique de Vice-Versa), c’est à cause de cette sortie sacrifiée en streaming, comme il l’a dit à Indiewire en interview :

« Peu de gens parlent de Soul parce qu’il n’a pas eu l’impact d’une sortie cinéma. Il y a quelque chose d’indiscutable à propos de ça. […] Mais à l’époque, nous n’avions pas vraiment le choix. Ça a été une grande joie de travailler sur ce film, et je suis déçu qu’il soit sorti en étant jeté comme ça dans l’océan. »

Il est vrai que Soul, tout comme Luca et Alerte rouge, ont peiné à marquer les esprits, alors même que Disney a pointé du doigt la nature très personnelle des histoires racontées pour justifier cet échec. Pourtant, Bob Iger, le PDG de Disney, a fini par reconnaître que ces sorties en streaming ont amoindri le poids de la marque Pixar, qui en a souffert avec le bide de Buzz L’Éclair et le démarrage très compliqué d’Élementaire. Ils avaient habitué le public à ne plus attendre Pixar en salles.

Si Vice-Versa 2 a redressé la barre, il n’empêche que couper certaines sous-intrigues queer dans les créations de sa branche prestigieuse. Pixar a bien perdu de sa superbe, et on doute qu’Elio réussisse pleinement à sauver la mise. Mais on attendra sa sortie le 18 juin dans les salles françaises pour se faire une idée.