Qui n'a jamais rêvé de manger du foie cru emmitouflé dans une peau d'ours en haute montagne ? Quarante ans avant que Leonardo DiCaprio ne s'y essaie dans Jeremiah Johnson, trappeur amateur qui terrorisait les Indiens d'Amérique.
2012. L’ouragan Sandy dévaste la côte Est des États-Unis. Un typhon ravage le sud des Philippines… Les Mayas nous l’avaient bien dit : le monde s’arrêtera de tourner rond le 21 décembre. C’est dans ce contexte pré-apocalyptique qui essaime sur les réseaux sociaux un mème à la viralité contagieuse. On y voit un homme, engoncé dans des frusques d’un autre temps, opiner du chef. À l’arrière-plan se distingue une forêt enneigée. La bonhommie du personnage associée à une barbe particulièrement bien fournie méconduit les internautes, persuadés d’identifier Zach Galifianakis. D’où provient donc ce « nod of approval » ?
Sept ans après avoir survécu à la fin du monde, un certain Nick Martin identifie à sa grande surpriseSydney Pollack a notamment nourri la genèse de The Revenant d’Alejandro González Iñárritu. Premier western projeté en compétition au Festival de Cannes, Jeremiah Johnson, biographie romancée d’un mangeur de foie humain, brosse sous ses atours méditatifs le portrait de la fin d’un monde utopique inéluctablement contaminé par la violence.

Le mangeur-de-foie qui était zen
« En quelques années, le western s’est considérablement renouvelé. L’ordre de ses préoccupations s’est élargi au point de ne plus être la simple exaltation sans cesse reprise de la conquête de l’Ouest, mais plutôt une tentative de reconsidération critique de la civilisation américaine », note Jean Gili dans la revue Cinéma, en 1971. Tandis que John Wayne perpétue piteusement le mythe de la Frontière, une tripotée de cinéastes en colère dynamite cette même légende moribonde dans un grand nuage de poudre quand l'Amérique tourne la page des années 60.
L’un d’eux, John Milius, transfuge de l’école Roger Corman, reçoit commande à l’époque d’adapter un livre biographique récemment acquis par Warner Bros, Crow Killer: The Saga of Liver-Eating Johnson. Ses auteurs, Raymond W. Thorp Jr. et Robert Bunker, retracent le destin rocambolesque de John Johnson, dit « le tueur de Corbeaux », soldat reconverti en trappeur dans les Rocheuses au milieu du XIXe siècle. En guerre contre les Crows qui ont assassiné sa femme, amérindienne, le mountain man solitaire a consacré vingt ans de sa vie à une vengeance sanguinaire. La légende veut qu’il l’ait notamment exercée en dévorant le foie de ses victimes.
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Jeremiah Johnson est l’un des meilleurs films avec Robert Redford, qui a été au sommet de sa popularité au milieu des années 70. Cette décennie est incontestablement la meilleure période de la carrière de Robert Redford comme acteur, tant sur le plan artistique que sur le plan commercial. À cette époque, Il était l’une des vedettes américaines autour desquelles il était raisonnable de monter un projet. Les autres étant Paul Newman, Steve McQueen, Marlon Brando et Clint Eastwood.
Jeremiah Johnson est un western très atypique, qui annonce l’intérêt de Robert Redford pour les questions liées à l’écologie. Ce qui m’avait le plus marqué dans ce film, c’était la place accordée aux grands espaces, aux paysages enneigés. Je ne me souviens pas forcément de l’histoire dans ses détails. Finalement, c’est un film assez contemplatif dans mes souvenirs. Ce qui est plutôt typique des films des années 70. C’est sans doute l’un des meilleurs westerns des années 70 avec Josey Wales hors-la-loi, L’Homme des hautes plaines, John McCabe, Juge et hors-la-loi, Little Big Man, Les Cowboys, Pat Garrett et Billy le Kid, Mon Nom est Personne, Le Dernier des Géants.
Un des meme les plus utilisés du net.