Adaptation très libre de Christopher Nolan en pur blockbuster musclé. Un pari fou qui fonctionne totalement.
En décembre 2008, le réalisateur tamoul A. R. Murugadoss signe son tout premier film hindi avec Ghajini. Sur le papier, il s’agit d’un remake considérablement amélioré de son propre film kollywoodien éponyme sorti en 2005. Notons au age que la réadaptation d’œuvres indiennes d’une industrie régionale à l’autre est une pratique extrêmement répandue.
Ce qui rend le projet bien plus unique en revanche, c’est qu’il s’inspire très librement d’un classique du cinéma américain :Memento de Christopher Nolan. La démarche pouvait sembler suicidaire. Comment transformer un thriller psychologique tendu et sobre en pur spectacle bollywoodien ? Comment ne pas sembler ridicule dans une comparaison qui semblait perdue d’avance ? Explorons tout ce qui fait de Ghajini une franche réussite qui parvient à s’émanciper de son illustre modèle.
Guy Pearce n'a qu'à bien se tenir
SAME-SAME BUT DIFFERENT
Le premier coup de génie de A. R. Murugadoss est de s’éloigner le plus possible du modèle que représente Memento. Seul le concept de base sera conservé dans cette relecture. Ainsi, on suivra bien un personnage principal souffrant d’amnésie antérograde, les tatouages et les polaroids le guident également dans une quête de vengeance… et c’est à peu près tout.
Pour le reste, tant dans la narration que dans la mise en scène, Ghajini va explorer un univers artistique radicalement différent.
Guy Pearce dans Memento
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