Rien n’est jamais irréversible, y compris l’art comique de Jim Carrey. Considéré à juste titre comme l’héritier spirituel de Buster Keaton, l’acteur a fait de son génie burlesque une marque de fabrique indéboulonnable, surtout avec le triplé The Truman Show, il enfonce encore le clou dans The Majestic.
Réalisé par Frank Darabont, qui s’accorde le droit cette fois-ci de ne pas adapter une œuvre de Stephen King, le film se plante hélas royalement au box-office en récoltant 37 millions de dollars de recettes, soit à peine la moitié de son budget. Autant dire que la déculottée est sévère pour le pape de la comédie américaine, encore tout en haut de l’affiche avec Le Grinch sorti peu de temps avant. Mais revoir The Majestic aujourd’hui, c’est déterrer un bijou rare et, accessoirement, l’anti-Truman Show par excellence.
Pourquoi cet air si sérieux ?
CARREY-MENT DIFFÉRENT
À bien y regarder, les rôles de notre Jim préféré ont presque toujours eu en eux quelque chose de schizophrène. Exemplairement, citons le héros de The Mask, mais aussi celui de Menteur, Menteur, et le plus évident d’entre tous, celui de Fous d’Irène. Oui, le comédien est devenu, avec les années, l’archétype même de la dissociation cognitive au cinéma. Alors, quand Darabont lui propose de laisser son sac à malices de côté, l’acteur doit s’arranger avec sa conscience, au même titre que ses personnages aux deux visages.
Là encore, aussi ironique soit-il, The Majestic offre à Carrey un double rôle. Le comédien incarne Peter Appleton, un scénariste "blacklisté" à Hollywood à cause de prétendues sympathies communistes. Cherchant à fuir le marasme de son existence, il prend le volant et roule vers une destination inconnue jusqu’à perdre connaissance à la suite d’un accident. Non seulement le jeune homme se réveille amnésique, mais tous les habitants de la petite ville de Lawson, dont son hypothétique père, Harry Trimble (Martin Landau), le prennent pour Luke, un héros de guerre disparu il y a neuf ans.
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Jim carrey fans le chiffre 23 est pas mal , le film moins
Un grand merci pour cet article intéressant. Jim Carrey était singulier dans ce film. Dommage qu’il ait autant floppé …