Avec Shia Labeouf.
Un clair-obscur tamisé dévoile le visage indécis d’une femme. Les traits marqués par le temps et le doute, elle décroche le combiné d’un téléphone fixe. « Ton père est malade. Il est très malade et refuse de se rendre à l’hôpital. Tu sais comment il est. […] Je t’aime. Peu importe ta décision, je t’aimerai toujours ».
Et puis, un fondu au noir, lequel révèle la silhouette à demi recroquevillée de Robert Downey Jr., invité à faire une lecture publique d’un extrait de son dernier livre, Il était une fois dans le Queens (ce qui est une affreuse traduction de l’intitulé original, A Guide to recognizing your Saints, mais ons).
L’ouvrage en question, c’est celui de l’auteur, scénariste et désormais cinéaste Dito Montiel. Avec ce tout premier age derrière la caméra, celui-ci propose au spectateur la transposition par le fond, mais aussi par la forme de sa propre autobiographie, et canonise ce faisant le récit de son propre vécu.

« Mon nom est Dito, et je vais quitter tous les gens de ce film »
« J’ai écrit ce livre parce que je n’avais pas d’autre choix », s’est ainsi justifié l’auteur aux colonnes de Script Magazine. Mais coucher sur le papier une poignée de mots ne suffit pas à l’auteur ; alors que son ouvrage investit les librairies nord-américaines en 2002 sous l’égide de Da Capo Press, Montiel envisage déjà de transcender le médium et de porter son expérience à l’image.
N’ayant jamais posé le pied sur un plateau de tournage, le bougre entreprend la chose à tâtons. Accompagné de son ami et futur monteur Jake Pushinsky, l’auteur s’arme d’un caméscope bon marché et pèlerine jusqu’à son New York natal. Sur place, les deux comparses multiplient les essais et aboutissent à une série de très courts-métrages plus ou moins expérimentaux.

Au vu de l’entre-soi intrinsèque au paysage hollywoodien, le fantasme aurait bien pu prendre fin là, quelque part entre deux rues du Queens ; mais par un heureux hasard, il se trouve que Montiel compte dans son répertoire le numéro d’un certain Robert Downey Jr., lequel est encore libre des abysses marveliennes où il s’est par la suite enfoncé, coulé par le poids de plusieurs millions de billets verts.
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Je ne gagne pas assez d’argent pour pouvoir prendre un abonnement mais je vous remercie de faire un article sur ce film ! Une des meilleures performances de RDJ et pendant quelques temps un de mes films préférés (surtout grâce à sa perf)