Superman : Dossier complet sur l’homme de Krypton

Par Patrick Antona
1 juillet 2013
MAJ : 21 mai 2024
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« It's a bird, it's a plane, it's Superman ! »

 

Qui aurait crû qu'un simple personnage de bande dessinée devienne en l'espace de quelques années un des mythes les plus récurrents générés au cours du 20ème siècle, et encore vivace en ce début de 21ème siècle, symbole de la toute-puissante Amérique et parfait succédané des héros mythologiques de la période antique. C'est d'ailleurs en s'inspirant d'un personnage de la bible, en l'occurrence de Moïse, que le scénariste Jerry Siegel et le dessinateur Joe Shuster, deux immigrés juifs installés à New-York (Siegel est né dans l'Ohio, Shuster au Canada), créent Superman en 1938, dont l'apparition dans le magazine Action Comics N°1 reste un des moments mémorables du 9ème Art. Les années 30 ont déjà connu l'avènement de héros de papier qui peuvent entrer dans la catégorie de super-héros, comme Buck Rogers, Flash Gordon ou venant directement du pulp, The Shadow et Doc Savage (à qui Siegel et Shuster emprunteront la « Forteresse de Solitude »). Mais le dernier fils de Krypton saura vite se distinguer des autres par un background et des possibilités plus riches : ses origines kryptoniennes, ses super-pouvoirs hérités de notre Soleil, son identité terrienne de Clark Kent employé du Daily Planet (Daily Star en 1938), ses relations avec la pétillante journaliste Lois Lane ainsi que l'irrésistible besoin de défendre, à tout prix, la veuve et l'orphelin. Dans ses premières aventures dessinées, Superman intervient non seulement pour mettre en prison bandits et autres malfaiteurs (quitte aussi à tuer ce qui se verra très peu par la suite) mais aussi pour se poser comme référence morale, prompt à lutter contre les trafiquants d'armes (la seconde Guerre Mondiale n'est pas loin) ou à inculquer aux dictateurs récalcitrants les vertus démocratiques à coup de poings.

L'extraordinaire succès de la BD entraînera un engouement qui ne s'est pas démenti depuis pour les super-héros, dont les autres fleurons Batman ou encore The Flash émergeront les mois suivants, faisant la renommée de la compagnie DC Comics et éveillera très vite l'intérêt des producteurs de cinéma. Déjà vedette d'un programme radiophonique, une première tentative d'adaptation sur grand écran sera menée par la compagnie Republic, spécialiste du serial à succès (Fighting Devil Dogs, Mysterious Dr Satan). Mais préférant se reporter sur un autre super-héros alors en vogue, Captain Marvel, Republic laissera le champ libre aux frères Max et Dave Fleischer, créateurs de Betty Boop et de Popeye et animateurs de talent, sollicités par la Paramount. Au final, ce sont 17 cartoons de 7 minutes qui sont produits entre 1941 et 1943, pour ce qui demeure la série animée la plus onéreuse de l'époque, où Superman affrontent savants fous, androïdes, saboteurs japonais (les USA sont en pleine Seconde Guerre Mondiale) et dinosaure survivant de la préhistoire. Fluidité de l'animation, découpage de l'action et stylisation « iconique » caractérisent le travail des frères Fleischer qui font de cette série Superman une des meilleures représentations du super-héros emblématique des USA. D'ailleurs Bryan Singer dans Superman returns rend visuellement hommage au travail visuel des animés des Fleischer, par le biais de quelques plans parmi les plus aboutis du film.

Il faut attendre 1948 pour que Superman soit enfin adapté dans un film d'action live, à savoir dans le serial au titre éponyme produit par la Columbia et l'ineffable producteur Sam Katzman, à la radinerie proverbiale. Interprété avec conviction par Kirk Alyn, un danseur de formation, Superman affronte la blonde Spider-Lady qui n'hésite pas à utiliser la kryptonite contre lui (tout comme le ferait Lex Luthor), y côtoie Lois Lane, Perry White et Jimmy Olsen au sein du Daily Planet et utilise la pleine foultitude de ses pouvoirs : la super-force, l'invulnérabilité aux balles, l'ouïe hypersensible, le souffle réfrigérant et le fait de voler (auparavant Superman ne faisait que des « sauts »). Bien que la réalisation de Spencer Gordon Bennett (un des grands spécialistes du serial) manque cruellement de rythme, et que les séquences de vol du super-héros sont en fait des animations (budget limité oblige), Superman est un énorme succès et engendrera une suite en 1950, à nouveau un serial, Atom Man versus Superman. Avec la même équipe et le même casting à l'affiche, cette fois-ci Superman affronte sa Nemesis, Lex Luthor, interprété par Lyle Talbot, un habitué du serial et de la série B. Machine à téléporter, kryptonite de synthèse, missile et rayon de la mort sont les périls auxquels le protecteur de Metropolis est confronté tout au long de 15 chapitres, bien plus amusants et ionnants que ceux de 1948. Mais après la bande dessinée et le cinéma, c'est un nouveau média en plein essor qui allait contribuer à la renommée de plus en plus grande du super-boyscout américain, la télévision.

Lorsque le film Superman and the mole men est réalisé en 1951, il n'est en fait qu'un véhicule promotionnel pour la série télévisée qui va sortir quelques mois après et pour présenter au public la dernière personnification du dernier fils de Krypton, Georges Reeves un habitué des petits rôles (on l'aperçoit dans Ben Affleck dans le rôle de George Reeves.

En 1960, le pilote d'une hypothétique série TV The Adventures of Superboy est tourné mais ne sera jamais diffusé. Seule la bande dessinée demeure pour narrer les aventures et l'évolution du super-héros qui demeure le fer de lance de la DC Comics. Dans les années 60, qui resteront comme la décennie de l'esprit « camp », Broadway se lancera dans l'aventure d'une comédie musicale narrant les exploits chantés du kryptonien au collant bleu et à cape rouge avec It's a Bird, it's a Plane, it's Superman qui sera un énorme succès, au point de susciter une tentative d'adaptation au cinéma. Seule une version télévisée du show sera produite en 1975 mais il est à noter que les auteurs du livret ne sont autres que Bonnie & Clyde et qui seront du pool des quatre scénaristes des films de 1978 et 1980. Mais après tant d'essais infructueux vers le cinéma, la chance semble enfin sourire au super-héros le plus connu au monde (le terme Superman est devenu un mot du langage courant), une adaptation avec des moyens dignes d'un superproduction qui se respecte étant prévue pour la fin des années 70.

Après le grand succès remporté par le diptyque Superman sort en décembre 1978, le succès est immédiat et rapporte plus de 80 millions de dollars de l'époque au box-office US, Christopher Reeve devient une star et sera invité au Muppets Show.  Une suite est aussitôt mis en branle.

En fait, Richard Donner avait déjà tourné près de 70% du second métrage lorsque Les Salkind le remplace sans ménagement par Terence Stamp) et ses sbire, où les gratte-ciels et les panneaux publicitaires de Metropolis sont transformés en arène de combat entre les derniers survivants de Krypton. Superman II clôt aussi de manière brillante le drame inhérent à la dualité Clark Kent/Superman, le fait d'accepter son rôle de gardien de la Terre, quitte à sacrifier son amour pour Lois Lane, dans une scène de baiser qui est restée célèbre.

Quand Jeannot Szwarc, mais le four rencontré (et mérité) par le film dégoûtera à jamais les producteurs du film de super-héros, du moins au cinéma.

C'est la compagnie Cannon, qui a fait son trou au box-office des années 80 grâce à ses séries B mettant en vedette Superman IV est un naufrage presque complet, malgré la tentative de poser le super-héros comme remède à la course aux armements qui battait alors son plein. Le risible affrontement final contre L'Homme Nucléaire rappelle plus les serials des années 40 que les trois films précédents. Et les pathétiques scènes célébrant les retrouvailles de Christopher Reeve avec Margot Kidder sonnent le glas d'une série qui a perdu toute sa magie.

De leur côté les Salkind se sont retournés vers la télévision et mettent en chantier la série Superboy, qui retrace les aventures de Superman post-adolescent (il est étudiant à Capitol City en Floride) avec sa girl-friend de l'époque, Lana Lang (Stacy Haiduk). Le show télévisé durera 4 saisons, de 1988 à 1992, proposant 100 épisodes de 25 minutes chacun. Même si la série n'atteint pas les sommets à cause d'un budget réduit limitant les effets spéciaux, elle demeure un divertissement honorable qui permet de montrer les premières aventures du super-boyscout en costume. L'attrait premier de la série réside dans la présence de toute une galerie de super-vilains à laquelle les lecteurs du comics étaient habitués : Bizarro, Metallo, l'extra-terrestre Mxyzptlk et bien sûr Lex Luthor. A noter que Superboy sera interprété par deux acteurs différents, John Haymes Newton laissant sa place à Gerard Christopher en 1990.

La télévision réussissant aux exploits de l'Homme de Fer, une nouvelle série est initiée par la Warner Bros en 1993 Desperate housewives), reporters au Daily Planet et jouant au jeu de la séduction. Au gré de ses 4 saisons, la série évoluera d'un simple démarquage des personnages tel que Richard Donner les a introduit dans le film de 1978 (qui reste la référence), avec une Lois Lane pleine de morgue envers son collègue et énamourée devant Superman, jusqu'à une relation plus intime entre les journalistes, Clark Kent étant moins le faux dégingandé créé par Christopher Reeve qu'un véritable yuppie alerte et bien dans sa peau, conscient de sa nature de sauveur de l'humanité. Côté audience, la série marche du tonnerre jusqu'à ce que l'union soit consommée lors de la 4ème saison entre les deux tourtereaux avec mariage à la clé, Clark Kent réussissant toujours à garder le secret sur sa double identité. Syndrome Clair de Lune, le public ne suit plus et ABC annule le show en 1997, au grand dam des fans et laisse en suspens l'ultime question : auront-ils un enfant ?

Parallèlement à la série live et grâce au succès de Superman : The Animated Series (Superman, l'Ange de Metropolis en VF) supervisé par Bruce W. Timm et Paul Dini. Véritable condensé de 60 ans de comics, la série évoque les origines kryptoniennes du super-héros, ses relations avec Lois Lane (uniquement platoniques ici), sa lutte contre son éternel nemesis Lex Luthor mais aussi contre tout le bestiaire imaginé par les différents dessinateurs qui ont œoeuvré sur Superman : Brainiac, Toyman, Darkseid (une création de Jack Kirby), Bizarro, Metallo, le Parasite, ainsi que ses rencontres avec les autres super-héros de DC Comics, The Flash et Batman (dans le diptyque Nec plus Ultra, sûrement le meilleur de la série). L'animation est un régal, alliant fluidité et sens du punch, le tout illustrant des scénarios ionnants où l'humour n'est pas absent, faisant de ce dessin animé le digne héritier des productions Fleischer des années 40. Après une pause d'un an, le concept évolue en 2001 vers une série entièrement dédiée à la Justice League of America, où l'alliance entre Superman et Batman aboutit à la création de la plus grande association de super-héros de la DC Comics, où viennent se greffer d'autres icônes tels que Wonder Woman, Aquaman ou encore Green Lantern. La série ne cesse d'évoluer et dée largement le cadre du divertissement pour enfants pour devenir une référence ultime pour tout fan de comics-book.

Après la tentative avortée de Tim Burton de relancer le dernier fils de Krypton au cinéma via le projet Superman lives en 1998, avec Nicholas Cage envisagé dans le costume bleu et rouge (le producteur Jon Peters préférant s'investir dans X-Files, le tout enrobé de hits musicaux à la mode. Mais le plus de Smallville réside surtout dans le développement en parallèle d'une intrigue tout à fait inédite dans l'univers de Superman : une possible amitié entre Clark Kent et Lex Luthor (Michael Rosenbaum), ce dernier cherchant à lutter contre sa funeste nature. Malgré une tendance soap-opera qui ampoule parfois cette série luxueuse ou le côté répétitif du « monstre de la semaine » qui fait de Smallville une véritable ruche de phénomènes de foire, la série évolue au gré des épisodes et propose une véritable relecture du mythe de Superman, de la découverte de ses pouvoirs à l'avènement inéluctable de sa destinée de justicier, tout en posant les bases de sa situation à venir, avec l'arrivée de Lois Lane (Erica Durance) à partir de la 4° saison. En plus de disposer d'une facture technique des plus abouties, le show bénéficie d'un élément positif de taille, à savoir la volonté des auteurs de rendre hommage au é de Superman au cinéma, avec comme exemples la dernière apparition à l'écran de Christopher Reeve dans le rôle du Dr. Virgil Swann (il est décédé le 10 Octobre 2004), des caméos de Margot Kidder ou la voix de Terence Stamp utilisée pour personnifier Jor-El ! Véritable carton télévisuel, diffusé sur tous les continents, Smallville atteint son maximum dans une superbe cinquième saison dont la conclusion voit le Général Zod s'incarner en Lex Luthor, alors que côté cinéma, après plus de  19 années de development hell,  l'ange de Metropolis semble prêt à de nouveau prendre son envol.

Après l'annonce d'un crossover Batman/Superman titré World's Finest scénarisé par Andrew Kevin Walker avec aux commandes Wolfgang Petersen en 2002 et d'un Superman: Flyby scénarisé par JJ Abrams, qui déclenchera les foudres des fans du fait des nombreuses entorses vis à vis de la BD d'origine, Bryan Singer est embauché en 2004 par la Warner Bros pour procéder au retour de Superman sur grand écran. La nouvelle est accueillie avec enthousiasme par tous les fans du comic book, car, au sortir des deux volets de Superman II , mais pas celui de Richard Lester sorti en 1980 mais plus proche de la version de Donner visible en vidéo depuis 2006.

Nanti du budget pharaonique de 260 millions de dollars (incluant tous les travaux de préproduction des projets précédents il est vrai), de Kevin Spacey dans la peau de Lex Luthor, de prises numérisées de Marlon Brando en Jor-El et d'un score de John Ottman reprenant les thèmes de John Williams, Batman Begins en 2005. Malgré de superbes moments (dont le sauvetage du jet ou le tremblement de terre frappant Metropolis) et une volonté de lyrisme qui renoue avec un certain standard hollywoodien qui semblait perdu, Superman returns souffre d'un scénario erratique et d'un manque de punch, surtout dans sa dernière partie qui n'est qu'une redite des péripéties du premier Superman, rebutant un jeune public qui n'adhère pas un film ressemblant plus à une oeuvre des 70's qu'à un actioner survitaminé des années 2000.

 

Du côté de la télévision, les choses se ent beaucoup mieux pour le show Smallville qui enchaîne les saisons avec régularité et puise avec bonheur dans le réservoir des comics book, incluant les persos d’Oliver Queen aka Green Arrow, Kid Flash, Cyborg et Aquaman allant jusqu’à élaborer un embryon de Justice League adolescente. Le bestiaire des ennemis de Clark Kent s’élargit aussi avec Doomsday, Brainiac, Metallo, Bizarro et même la Légion des Super-héros venue du futur fera quelques apparitions. Cette volonté de converger au plus près de la mythologie de DC Comics lui permettra d’intégrer l’organisation Checkmate, et ses velléités liberticides envers les tenants de super-pouvoirs, et culminera avec l’épisode Absolute Justice qui verra la résurrection des super-héros du Golden Age de la Justice Society of America diffusé lors de la saison 9. Ayant désormais son mot à dire dans la tenue de la série, le comédien Tom Welling, devenu producteur exécutif et réalisant quelques épisodes au age, attendra le tout dernier épisode en mai 2011 pour revêtir la combinaison bleue et la cape rouge et s’affirmer en tant que Superman, à la TV tout du moins.

Au cinéma, après la relative déception du Superman Returns et malgré l’annonce d’un Superman Unleashed avec toujours Bryan Singer aux commandes, le couperet tombe en 2008 après le carton du Avengers de Joss Whedon.

De plus, des difficultés juridiques viennent s’ajouter aux déboires de production : si Warner Bros ne veut pas perdre définitivement les droits sur la franchise, le tournage d'un nouveau Superman doit démarrer avant 2011. Et pour parachever le tout, les héritiers de la famille Siegel ont intenté une action pour récupérer l’intégralité des droits de propriété de Superman. Devenu le parangon de la réussite du film de super-héros et de SF pour la Warner Bros, après les cartons planétaires de Dark Knight et Inception, Christopher Nolan est nommé producteur du projet du reboot en 2010, avec son habituel collaborateur, le réalisateur-scénariste David S. Goyer qui s’est essayé quasi-exclusivement à redéfinir les origines de nombre de super-héros de la Marvel et de DC, de Blade à Batman en ant par Ghost Rider. Si les noms de Ben Affleck et de Darren Aronofsky en tant que réalisateur sont évoqués, c’est le vibrant Zack Snyder, autre abonné de l’adaptation de bande dessinée (Man of Steel est envoyé en août 2011, le mot Superman étant jugé trop peu attractif par les cadres hollywoodiens.

 

En capitalisant sur une tonalité  réaliste et sombre, proche des Batman élaborés par Nolan,  tout en faisant le pari de faire interpréter le dernier fils de Krypton par un comédien relativement peu connu (Henry Cavill, star des Tudors et interprète de  Thésée dans Les Immortels),  Warner semble avoir partie gagnée. Depuis sa sortie le 19 juin 2013, Man of Steel a engrangé plus de 520 millions de dollars au box-office mondial. Malgré une critique qui regrette le côté majestueux et boyscout de la période Christopher Reeve, la machine est lancée et on parle déjà du futur Man of Steel 2 sur lequel Snyder et Goyer ont d’ores et déjà commencé à travailler. Mieux, le succès aidant, Warner semble enfin prêt à accélérer (vraiment) sur l'adaptation tant attendue de la Justice League. Soit les promesses de la concrétisation d’un univers DC cohérent qui aura mis son temps avant d’arriver sur grand écran. 

 

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Flo1
Flo1
il y a 4 mois

– « Superman » (1948) puis « Atom Man vs. Superman » (1950)…
Des serials en 15 épisodes qui font office de chaînon manquant : Kirk Alyn (pas crédité) joue habilement le héros et son alter-ego, tord des barres de fer, retiens des voitures, bouge en accéléré – c’est cool.
Avec aussi Noel Neill en Lois (et ses chapeaux), Lyle Talbot en Luthor (et son propre alter-ego), et il y a Perry et Jimmy, et la kryptonite. Le tout en noir et blanc, avec les caractéristiques habituelles des personnages, un très touchant épisode 1 entièrement consacré à la fin de Krypton et la jeunesse chez les Kent (pas encore nommés Jonathan et Martha), beaucoup de sympathie, comme dans le feuilleton télé qui va suivre…
Et les effets de tirs et les phases de vol sont en animation, comme chez les frères Fleischer. Anticipant les doublures numériques du cinéma moderne, donnant régulièrement une allure spectaculaire et véloce – encore heureux, c’est du cinéma

– « Superman et les Nains de l’enfer »…
Quasiment le même générique que le cartoon des frères Fleischer, et début de l’ère du débonnaire George Reeves, toutefois entamée avec ce film (le tout premier de Superman donc) qui n’était pas inoffensif du tout : une espèce de Western moderne où une bande de bouseux, menée par un excité de la gâchette (le brave Jeff Corey), créent un incident diplomatique irréparable avec un groupe de créatures venues du centre de la terre. De simples personnes de petites tailles, pas jojos au départ, et puis qu’on finit par prendre en pitié à mesure que, effrayées et traumatisées, elles se prennent toute la haine du monde à la figure.
Qu’elles pensent à riposter, ou qu’elles décident de fermer définitivement tout accès à leur monde, on ne peut que les comprendre et en être dégouté de l’humanité. Même avec le sentencieux Superman pour arranger les choses.

– « Les Aventures de Superman »…
La série qui va installer DC longtemps à la télé, et George Reeves en visage officiel de Superman, au côté de Phyllis Coates puis (à nouveau Noel Neill)…
Encore un beau premier épisode sur les derniers instants de Krypton et chez les Kent (toujours pas les prénoms officiels)… avec cette fois la mention du cœur fragile du père. Et une autre à propos du pouvoir et des responsabilités, pré Spider-Man.
Pour le reste c’est la même routine que pour les précédents serials, avec peut-être moins de moyens, mais un age à la couleur dès la troisième saison qui va rehausser la qualité de la série…
Puis arrivera ce que l’on sait pour George Reeves. Malheureux.

Flo1
Flo1
il y a 4 mois

– « Superman », la série animée des frères Fleischer…
1941, à peine 3 ans après la première publication comics du héros… et c’est la meilleure adaptation jamais faite.
Sortie à une époque où les cartoons aient sur grand écran, il s’agit d’un blockbuster Paramount à gros budget, centré sur l’action et pas alourdi par la caractérisation des personnages (Lois se met en danger, Clark fait mine d’être à la traîne, Superman vainc splendidement , bien qu’avec quelques difficultés).
Ambiance Rétro, Pulp, Art Déco, couleurs magnifiques, proche des films noirs (ses ombres et cadrages dantesques !), de l’animation par rotoscopie, une fluidité ahurissante – l’action est puissante, et c’est là qu’ils ont remplacé les sauts de Superman par la capacité de voler dans les airs…
Et il y a la musique superbe de Sammy Timberg, garantissant un rythme effréné.
L’inspiration évidente de Bruce Timm pour ses futures séries autour de Batman, puis (évidemment) Superman… sans compter un tas d’autres artistes dans le monde.

Savants fous, criminels ingénieux, créature précédant « Le Monstre des temps perdus », un peu de Surnaturel.
Et la création du Globe du Daily Planet, du gimmick de la cabine téléphonique…
Trop ambitieux, les studios Fleischer (les grands rivaux de Disney) n’arrivent pas à survivre, sont rachetés par Paramount, puis renommés Famous studios… Avec un engagement ouvertement patriotique – beaucoup de saboteurs, un peu d’allemands, beaucoup de japonais, et la curiosité de voir Superman lui-même en faire autant chez les nippons (avec des morts assez évidentes, tout de même).
Mais même avec cette transition, et malgré un dernier épisode pas très cohérent (c’était Lois infiltrée en blonde ?) la série a réussi à ne pas devenir un truc honteux.

Le modèle parfait… que personne n’a jamais pu émuler, ni même essayer de le faire (incompréhensible !).
À moins que James Gunn..? – non lui il semble penser un peu trop aux années 90, mais sait-on jamais…