La chasse aux interviews continue et rapporte enfin. Cinq (pour Moi, toi et tous les autres) dans la même journée, un record ! Pour les lecteurs qui se demandent pourquoi nous n’en avons pas plus proposé ces derniers jours, une explication s’impose. Si aux États-unis les sites internet professionnels sont respectés à leur juste valeur – des médias à part entière – en c’est une autre histoire (seul notre sympathique confrère Allo-ciné n’a pas à se plaindre). Heureusement des attaché(e)s de presse vivent avec leur temps et nous considèrent avec sympathie et respect mais il faut aussi se coltiner ceux qui se prennent pour les stars dont ils s’occupent, des hystériques, des mal-baisé(e)s, des mythos et des bitches star fucker (« Ahhh, Viggoooooo, quel super coup ! »)… Certain(e)s font même très fort et présentent toutes ces particularités à la fois ! N’allez pas conclure pour autant que Viggo est un mauvais coup mais vous pouvez le constater, la jungle des attaché(e)s de presse regorge de tout et de n’importe quoi, comme partout ailleurs et peut-être plus encore.
Didier, qui s’embourgeoise sans peine à lire Le Figaro en prenant un petit déjeuner non alcoolisé au Royal est à la surprise générale le premier à se lever pour aller à la projection de presse du déroutant Mary d’Abel Ferrara. Transporté par l’aura mystique d’un réalisateur unique en son genre, il en ressort habité par la foi (laquelle, on ne sait toujours pas), très impressionné par les performances de Forest Whitaker et de ses partenaires, sublimés par la mise en scène souvent inspirée de Ferrara. Si Bad Lieutenant en avait choqué plus d’un dans sa quête de la rédemption, Mary prouve avec le même thème traité différemment que son auteur s’est assagi – pas de scandale en vue – et qu’il est plus efficace que dans ses précédents films, même s’il lui arrive de tomber dans le ridicule pour se relever aussi vite. « Mary gagnera, vous verrez. » ne cessa-t-il de répéter toute la journée. On apprendra plus tard qu’il parlait de la demi-finale de Mary Pierce à l’US open et non de Venise. Décalé mais prémonitoire.
Laurent et Sandy ont préféré prendre leur temps et redre Didier à 11h à la projection d’Moi, toi et tous les autres qu’il critiquera très prochainement.
Après avoir rencontré le metteur en scène de Keane et son acteur principal, Stéphane a décidé de quitter les planches et de suivre Vincent, qui pensait s’entretenir à Paris avec Michael Haneke mais qui apprendra dépité sur place qu’il devra finalement patienter quelques semaines. Retour perdant. L’équipe est définitivement séparée et le Festival sent déjà la fin. Sandy choisit alors de se recueillir devant Mary à la projection nocturne pendant que Didier vide les réserves de cognac en Normandie pour préparer son interview avec Abel Ferrara, prévue samedi. Seulement, l’ombre de Venise plane et s’apprête à frapper… (à suivre)