La scission au sein de l’équipe d’Écran Large est désormais une réalité. Alors que Didier et Laurent squattent au luxueux hôtel Royal, vidant le mini bar à une vitesse jamais vue encore dans l’histoire d’un établissement qui a quand même accueilli la fine fleur des acteurs américains dont une sacrée brochette d’adeptes de la bouteille ( notre photo de Forty shades of blue, étaient bien les consciencieux locataires du Royal qui avaient pris des forces en se jetant cette fois sur le gargantuesque buffet de l’hôtel. Bien leur en a pris tant le film d’Ira Sachs les a laissé de marbre. Didier abdiqua d’ailleurs au bout de 45 minutes et Laurent, qui n’avait pas encore réussi à digérer, décida qu’il était à la fois sage et professionnel de voir si on pouvait tirer quelque chose de l’histoire de cette jeune femme russe vivant avec un homme plus âgé qu’elle et dont la vie morne et sans ion va être bouleversée par la visite de son beau-fils.
Au vu de ce que Laurent nous a envoyé directement de sa chambre d’hôtel (le bougre s’est habitué au luxe et ne veut plus la quitter, usant du room service à tout va et ne quittant plus son peignoir, voir photos du bas), Didier a bien fait de partir avant la fin. Toutefois, il reste quelques moments d’émotions et de vérité qui se dégagent de ces êtres blessés. Le réalisateur sait se montrer juste sur la fin en dévoilant avec un certain tact et une vraie acuité la fragilité d’une femme qui voit s’écrouler son univers. Cela ne fait pas de Forty shades of blue un film recommandable (on ne compte plus les festivaliers ayant suivi l’exemple de Didier, premier à s’enfuir) mais c’est loin d’être aussi catastrophique que certaines personnes ont pu le dire.
La journée a été marquée par l’empreinte de Judy Garland une star pour l’éternité.
Journée calme pour Sandy qui a tout simplement renoncé à voir le moindre film (tout juste un petit coucou à Kirsten lors de la conférence) pour se consacrer à L’événement de la semaine deauvilloise : le match de foot entre La et L’Irlande. Il a donc écumé les supermarchés pour charger le frigo de bières et autres breuvages euphorisants.
Travaillant d’arrache pied (deux phrases à l’heure), Vincent continue de retranscrire les interviews des acteurs de Michael Moore), le film d’Andy Fickman propose une idée par plan, enchaîne les chorégraphies stimulantes, les chansons aux paroles hilarantes, rend hommage à tout un pan du cinéma américain (les films d’horreur en tête) tout en donnant furieusement envie de s’allumer ce petit t qui provoque tous les excès. On en reparlera plus longuement lors de sa sortie mais devant tant d’idées géniales portées par des comédiens tout simplement énormes, on a déjà pris rendez-vous avec le réalisateur pour une interview qui s’annonce mémorable.