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Le film de guerre Kirsten Dunst a t-il été un succès à la hauteur des attentes, surtout après son beau démarrage au box-office ?
Alex Garland l'a dit, Civil War sera son dernier film en solo en tant que réalisateur – en tout cas, avant qu'il ne revienne sur sa décision. En trois films (Ex Machina, Annihilation et Men), le cinéaste et ancien scénariste de Danny Boyle (entre autres, sur Sunshine et 28 jours plus tard) avait déjà largement marqué les esprits, sans pour autant convaincre tout le monde à cause de ses choix esthétiques, voire scénaristiques.
Avec Civil War, il n'a pas échappé à la règle, son pamphlet sur le journalisme d'investigation en pleine guerre civile américaine ayant largement divisé.
- À lire aussi : Notre critique de Civil War
Cela dit, le film a marqué un changement d'échelle pour le cinéaste puisque son film a bénéficié d'un budget impressionnant de 50 millions de dollars (minimum). Avec une promotion massue s'appuyant très largement sur la promesse d'un thriller d'action spectaculaire, le film a quasiment été vendu comme un blockbuster, lui permettant d'exploser quelques scores au box-office et d'attirer un large public. Suffisant pour en faire un succès ? Rien n'est moins sûr.
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Une bataille gagnée...
Civil War a vraiment impressionné son monde avec son démarrage au box-office. En récoltant 25,5 millions de dollars dès son premier week-end domestique (États-Unis et Canada), le film a battu bien des records pour le studio A24 (qui produit et distribue le film).
Avec un tel score, il est devenu de très loin le plus gros démarrage de l'histoire d'A24, devant Hérédité et ses 13,6 millions. Et plus symboliquement, c'est le premier film du studio indépendant à avoir conquis la première place du box-office domestique (il a même conservé la tête lors du deuxième week-end).
Sans trop de surprise, et dans la continuité, Civil War est devenu le plus gros démarrage de la carrière d'Alex Garland, déant largement les 11 millions d'Annihilation et surant en seulement un week-end le box-office US total d'Ex Machina (25,4 millions) et Men (7,5 millions).
Même chose en évidemment, où le réalisateur n'a jamais fait aussi bien. Ex Machina avait cumulé 67 015 entrées durant toute son exploitation en 2015, et Men à peine plus (71 548 spectateurs) en 2022. Annihilation, lui, était sorti directement sur Netflix chez nous. De son côté, Civil War a accumulé un peu plus de 284 000 entrées dès sa première semaine.
Autant dire que sur le papier, Civil War a fait le boulot pour devenir un succès pour A24 et Alex Garland. En , le film affiche près de 600 000 entrées en cinq semaines quand il totalise environ 65 millions au box-office nord-américain au même stade (dans le top 10 de 2024).
Dans le monde, le film a encaissé près de 110 millions de dollars, le deuxième meilleur score de tous les temps pour A24 derrière Everything Everywhere All at Once (143,4 millions notamment portée par ses multiples récompenses). Et c'est actuellement le huitième plus gros box-office mondial de l'année 2024.
Rappel : notre petit guide pour comprendre le box-office
D'ailleurs avec 60,3% de ses revenus provenant du box-office domestique, c'est le deuxième meilleur ratio des films du top 20 de 2024 (juste derrière les 69,3% de part de marché de Mean Girls). Un chiffre qui a toujours son importance pour les studios, les revenus domestiques leur rapportant plus d'argent (après les nombreuses déductions avec les exploitants...).
Selon certains, Civil War devait déer les 100 millions pour devenir rentable pour A24. Le contrat semble donc rempli.
... mais pas la guerre ?
En vérité, tout n'est probablement pas aussi simple. D'abord, difficile d'imaginer que 100 millions de dollars suffisent réellement pour amortir le budget de Civil War.
Si le film a coûté environ 50 millions de dollars à produire, son marketing a dû nécessiter une jolie somme vu la campagne intensive (teasers, trailers, affiches, tapis rouge...). Et même si des affiches ont été générées directement par une IA (ce qui n'a pas dû coûter grand-chose), A24 a clairement mis les petits plats dans les grands pour faire de son premier "blockbuster" un succès, et préparer sa métamorphose.
Hérédité, Midsommar, The Lighthouse, Uncut Gems, The Green Knight, X, 90s, After Yang... A24 est devenu en moins de dix ans l'un des studios les plus prisés et remarqués du cinéma actuel. Sa première production cinématographique, Moonlight, avait remporté l'Oscar du meilleur film en 2017 (au nez et à la barbe du mastodonte La La Land). Et le studio a remis le couvercle en 2023 avec le couronnement d'Everything Everywhere All at Once (sept statuettes, dont meilleur film, meilleurs réalisateurs et meilleure actrice) devant Steven Spielberg, James Cameron ou Baz Lurhmann, rien que ça.
Le succès dans le viseur
A24 s'est donc fait une place de choix avec peu, mais le studio a, a priori, des envies de changements. En octobre 2023, selon The Wrap, Noah Sacco, le responsable des acquisitions d'A24, cherchait activement à se détourner un peu des "petits films d'auteur" qui ont fait le succès de la boîte. Objectif ? Trouver des films plus commerciaux pour engranger plus d'argent et aussi compenser les grosses pertes de certains projets (dont Beau is Afraid et ses 35 millions de budget pour un box-office mondial de même pas 12 millions de dollars).
Si Civil War a été tourné bien avant cette velléité de grandeur, on peut voir dans ce budget record d'A24 un premier test grandeur nature pour le studio. Et malheureusement, même si certains experts estiment que le film de guerre est une réussite sur le plan financier, pas sûr qu'A24 voit d'un si bon oeil ce résultat pour sa nouvelle stratégie potentielle. Il suffit de regarder un peu dans le rétroviseur pour le comprendre.
Attention aux mauvaises retombées
UNE TENDANCE A CONTRE COURANT ?
Même si Civil War est devenu le deuxième plus gros succès d'A24 au box-office mondial, le bénéfice à en tirer sera bien moins important que pour la plupart de leurs précédents films.
Exemple : La Main n'a rapporté que 92,2 millions de dollars (moins que Civil War), mais il affichait un budget de seulement 4,5 millions, soit 20 fois moins que son box-office total. Même chose pour Hérédité (10 millions de budget pour 82,7 millions de recettes), Lady Bird (10 millions de budget aussi pour 78,9 millions de recettes), Moonlight (4 millions pour 65 millions) ou encore Eight Grade (2 millions pour 14,3).
Le rapport sur investissement de Civil War semble donc moins intéressant pour A24 et pire, cela laisse presque penser que le studio fait fausse route. Sa possible stratégie de films plus commerciaux et, in fine, à plus gros budget, semble même carrément à contre-courant de la situation ambiante à Hollywood.
What kind of movie are you ?
Si les énormes blockbusters pullulent toujours (même si moins en 2024), les gros studios semblent avoir de plus en plus de mal à atteindre leurs objectifs au box-office. Outre les défaillances actuelles de The Fall Guy (dans les 110 millions en deux semaines, pour un budget de 150) et SOS Fantômes : La Menace de glace (moins de 200 millions récoltés pour un budget de 100 millions minimum), l'année 2023 a été catastrophique à de nombreux niveaux pour les studios.
Pour citer trois exemples frappants : The Marvels aurait fait perdre 237 millions de dollars à Disney, The Flash 155 millions de dollars pour Warner et Indiana Jones 5 plus de 143 millions dollars pour Disney.
Bien évidemment, il y a eu les incroyables phénomènes Barbie, Oppenheimer ou Mario, prouvant que les blockbusters pouvaient encore rapporter très gros. Toutefois, à une époque où le public semble bouder les salles, miser sur des films à plus gros budgets semble très risqué.
La meilleure stratégie à mettre en place encore dans la brume
Cela paraît d'autant plus vrai que les budgets plus modestes sont régulièrement de très bonnes affaires pour les studios (ou à défaut, de petits échecs). Si l'on évoquait La Main pour A24, Night Swim (15 millions de budget pour 54 au box-office), Five Nights at Freddy's (20 millions de budget pour 297) et Insidious 5 (16 millions pour 189) ont encore prouvé que la méthode Blumhouse pouvait être une mine d'or. Difficile donc de comprendre les envies d’A24, dont le modèle ressemblait beaucoup à son concurrent spécialisé dans le genre horrifique.
Reste un dernier élément et pas des moindres, à la fois pour A24 mais peut-être aussi pour le bilan financier de Civil War : le film d'Alex Garland sortira en Chine le 7 juin. L'Empire du milieu est devenu un marché majeur depuis quelques années pour Hollywood et jusque là, A24 ne l'avait jamais exploré. C'est donc la preuve qu'ils ont peut-être franchi un cap avec ce "blockbuster" à leur niveau.
A défaut d'être le phénomène commercial espéré, le plus gros succès de Civil War se trouve peut-être là : devenir un mètre étalon pour aider A24 à établir la meilleure stratégie à mener à l'avenir. Affaire à suivre...
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vu le week end dernier, j’ai vraiment adoré, c’est viscérale a chaque affrontement et ionnant à suivre.
Un film qui pousse les différences entre américains au max mais pas si éloigné de la réalité, glaçant!!
Mention spéciale à Wagner Moura (Narcos)
@Eomerkor, a tout dis.
Civil War : le film de guerre d’Alex Garland est-il vraiment un succès au box-office pour A24 ?
Vous avez 4 heures !
Chiffres mis de côté je pense que le film a été très mal vendu. Si il a pu plaire, la chute de fréquentation a quand même été brutale signe que le succès ne pouvait pas être au rendez-vous. Certains s’imaginaient aller voir un film d’action avec des interactions entre les camps concernés – grosso modo trumpistes d’un côté et liberals de l’autre. Même si il y a quelques scènes de guerre plutôt intenses on est loin d’un affrontement épique comme l’affiche et le thème, et les bandes-annonces, le laissaient penser. Au final on est dans un road movie de journaliste (ce qu’on ne voit pas explicitement dans les trailers), sans trop de précision sur le contexte politique, avec une succession de rencontres plus ou moins intéressantes voir même de saynètes (que dire de cette scène avec ce type un peu crétin qui répond Hong Kong à un raciste qui tire sur tout ce qui n’est pas américain… Hong Kong ! il ne pouvait pas pas dire San Francisco ou Los Angeles ?). A voir donc si le film aura une deuxième vie en VOD et en streaming et si le studio rentre dans ses frais.