En 2016, le "S.O.S. Fantômes féminin" a tellement excité les esprits qu'on avait l'impression qu'il y aurait un avant et un après dans l'histoire de l'humanité. Presque 10 ans après, que retenir de ce cas d'école hallucinant ?
En 2016, Hollywood a offert quelques blockbusters de qualité, comme Suicide Squad, X-Men : Apocalypse, Independence Day : Resurgence, Tarzan, Assassin's Creed et Alice de l'autre côté du miroir. Mais le vrai film dangereux et problématique, c'était S.O.S. Fantômes. Selon l'internet de l'époque.
- À écouter : notre podcast sur les "legacyquels" (S.O.S. Fantômes, Star Wars, Scream, Jurassic World...)
Presque 10 ans après, la saga S.O.S. Fantômes a continué sa route, avec S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace en 2024, comme si de rien n'était. Le S.O.S. Fantômes de 2016 a été un bide (même pas 230 millions au box-office pour un budget officiel de 144), mais l'affaire du "S.O.S. Fantômes avec des meufs" semble encore plus ahurissante avec le recul.
Que s'est-il é exactement ? Quelles sont les véritables raisons de la colère ? On retrace l'histoire de ce cauchemar hollywoodien.
Notre critique de S.O.S. Fantômes : La Menace de glace
de S.O.S Fantômes 3 au reboot
Quand un nouveau S.O.S. Fantômes a finalement été annoncé en 2014, c'était après une vingtaine d'années de rumeurs, tentatives et échecs, en partie parce que Bill Murray n'était pas intéressé – et le studio ne voulait pas faire de suite sans lui. Un Ghostbusters 3 : Hellbent a failli être lancé à la fin des années 90, le succès du jeu Ghostbusters: The Video Game en 2009 a remotivé tout le monde, et dans la foulée un nouveau scénario a été écrit. Le but : ramener la bande originale, et de nouveaux chasseurs de fantômes à leurs côtés.
Là encore, c'est Bill Murray qui a refusé, si bien que l'idée de reboot ou remake avec une nouvelle équipe a commencé à devenir la seule option, comme l'évoquait en 2012 le réalisateur des deux premiers films, Ivan Reitman. Dan Aykroyd et lui ont commencé à plancher sur un scénario pour assurer la continuité. Mais la mort de Harold Ramis (coscénariste et Egon Spengler à l'écran) en février 2014 a tout changé. Ivan Reitman a perdu l'envie de réaliser un Ghostbusters, et Columbia et Sony ont cherché la relève.
Ça n'a pas pris longtemps puisque Paul Feig a été annoncé en août 2014. Le créateur de la série culte Freaks and Geeks avait une idée : une équipe féminine. Logique puisqu'il sortait des cartons de Mes meilleures amies et Les Flingueuses, et que son nouveau film Spy allait sortir en 2015, toujours avec Melissa McCarthy.
Les producteurs voulaient de toute évidence reproduire cette formule, et Paul Feig a fait ce qu'il savait faire : une comédie avec des actrices, de préférence venues du stand up et du Saturday Night Live (un peu comme... l'équipe du premier film). Sa coscénariste Katie Dippold (Les Flingueuses, Spy) l'a ret.
Début 2015, Kristen Wiig et Melissa McCarthy (ses actrices de Mes meilleures amies) étaient annoncées au casting, aux côtés de Kate McKinnon et Leslie Jones (ées par le Saturday Night Live, comme Wiig). Emma Stone, de son côté, avait gentiment refusé.
Hasard ou destin : alors que S.O.S. Fantômes déclenchait déjà la colère d'une partie du public, la productrice Amy Pascal était impliquée dans la vaste affaire des mails piratés de Sony. Un scandale qui tournait notamment autour du sexisme (mais pas que). Elle sera remerciée/virée par le studio en mai 2015, quelques semaines avant le début du tournage.
Le S.O.S. Fantômes reboot-remake au cinéma
LA GUERRE sur twitter
À partir de l'été 2014, ça a été la guerre. Sur internet. Surtout sur Twitter. Très vite, il n'y avait plus que deux options : on défendait le film, ou on voulait l'abattre. Officiellement parce que c'est interdit de toucher à une saga si culte uniquement pour se faire de l'argent – une idée inédite à Hollywood. Officieusement parce que choisir un casting féminin était apparemment un ticket d'entrée pour l'enfer. Un remake-reboot, c'est déjà non, mais si c'est en plus avec des femmes, c'est triple non.
Twitter est devenu un champ de bataille. Paul Feig a fini par répondre avec violence à quelques haters pour défendre ses actrices attaquées sur leur physique, en particulier Melissa McCarthy (trop grosse, trop vulgaire, pas assez drôle) et Leslie Jones (trop noire, trop vulgaire, pas assez drôle).
Les anti-S.O.S. Fantômes pensaient qu'on leur ordonnait de soutenir le film pour prouver qu'ils n'étaient pas sexistes, alors qu'en réalité personne ne comprenait leur acharnement qui contribuait à créer "une affaire".
(Paul Feig à une personne dont le compte a depuis été suspendu) "Tu t'énerves sur moi et mon casting avec de la misogynie et des insultes depuis des mois. Donc va te faire foutre. Bonne nuit" (septembre 2015)
You've been ranting at me and my cast for months with misogyny and insults. So go fuck yourself. Goodnight. #enough https://t.co/r3XNfWP68c
— Paul Feig (@paulfeig) September 23, 2015
"Les haters, attaquez-moi autant que vous voulez, mais quand vous attaquez et insultez mon casting, vous déez les bornes. Grandissez et laissez-les tranquilles" (mars 2016)
And haters, attack me all you want but when you attack and insult my cast, you've crossed the line. Grow up and leave my cast alone.
— Paul Feig (@paulfeig) March 8, 2016
Le casting de Chris Hemsworth, annoncé en juin 2015 pour jouer la version moderne de la secrétaire Janine, a évidemment énervé ceux qui craignaient la domination féminine. Ce féminisme n'avait qu'un but : réduire et ridiculiser l'homme face à la femme. Prendre le totem de virilité de Marvel pour en faire un réceptionniste (en miroir avec le personnage d'Annie Potts dans les premiers films) était la goutte d'eau. Apparemment.
Our receptionist. #whoyougonnacall pic.twitter.com/wGTzs8KdUs
— Paul Feig (@paulfeig) June 10, 2015
S.O.S. RACISME
Des années après, Leslie Jones a raconté qu'elle avait reçu des menaces de mort, parmi beaucoup de messages extrêmement violents. Jack Dorsey, cofondateur et PDG de Twitter à l'époque, l'avait même ée pour l'aider à gérer ce cauchemar. Il avait missionné quelques personnes de son entreprise pour surveiller le compte de l'actrice.
En juillet 2016, Twitter a banni Milo Yiannopoulos, jugeant qu'il était largement responsable de la campagne de harcèlement contre l'actrice. Le monsieur s'était défendu dans les médias, chez Nightline : "Faire le troll c'est très important. J'aime penser que je suis un troll virtuose. J'œuvre au nom de Dieu". Mais à part Jésus et la liberté de rigoler, et entre deux attaques contre Lena Dunham et Amy Schumer, il défendait de sérieuses convictions : "Ce qui me révolte, c'est l'idée que maintenant on peut dire aux femmes qu'elles seront en bonne santé avec n'importe quel poids. On dit aux femmes qu'elles peuvent être grosses et pas attirantes et heureuses quand même. C'est un mensonge".
En août 2016, le compte de Leslie Jones a été piraté. Des captures d’écran de son permis de conduire contenant des informations personnelles, des photos dénudées et une vidéo de gorille ont été publiées. Ce qui avait été célébré comme une victoire sur certaines parties de Reddit et 8chan.
Dans son autobiographie Leslie F*cking Jones, sortie en 2023, Leslie Jones racontait : "On m'a clairement fait comprendre que j'avais déjà de la chance d'être dans ce film". Elle expliquait avoir dû se battre pour avoir un salaire de 150 000 dollars, qui restait une fraction de celui de Melissa McCarthy et Kristen Wiig (qui sortaient du succès et des nominations aux Oscars de Mes meilleures amies).
S.O.S. schizo
Sans surprise, la promo de ce S.O.S. Fantômes a reflété ce chaos. En juillet 2015, après des clichés volés par les paparazzis sur le tournage, Sony a dévoilé la toute première photo officielle de Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon et Leslie Jones. Rien d'incroyable, mais suffisamment pour alimenter les débats enflammés et les paris sur le désastre programmé.
#whoyougonnacall pic.twitter.com/hnrSjhCqSl
— Paul Feig (@paulfeig) July 10, 2015
En août 2015, les retours de Bill Murray et Dan Aykroyd étaient confirmés, tout comme Sigourney Weaver, Annie Potts et Ernie Hudson, annoncés dans la foulée. Sauf que personne n'allait reprendre son rôle des films originaux. De quoi entretenir la confusion entre remake, reboot et suite, et énerver encore plus les gens déjà bien énervés.
En décembre 2015, une série d'affiches relativement sobres, en noir et blanc, donnait presque l'impression que ce n'était pas une comédie...
Check out the official #Ghostbusters character posters and see them in theaters summer 2016! pic.twitter.com/QWgu6Ek6Wc
— Ghostbusters (@Ghostbusters) December 18, 2015
... et quatre mois après, en avril 2016, des affiches complètement différentes semblaient désespérément crier : "Ceci est une comédie".
la bande-annonce de GHOSTHATERS
En mars 2016, la première bande-annonce du film a sans surprise ouvert pour de bon les festivités. Visionnée 24 millions de fois en 24 heures et 60 millions en quelques jours, la vidéo a été massivement détestée. Rapidement, la bande-annonce est devenue "la plus détestée de l'histoire de YouTube", selon le nombre de dislikes (plus de 600 000).
La bande-annonce elle-même n'a pas aidé à dissiper les doutes sur la nature du film puisque tout commence avec un rappel des premiers épisodes pour arriver à une "nouvelle équipe", le logo bien connu, un remix du thème culte, un véhicule légèrement familier, une suite de gags faciles, beaucoup de CGI, et pas grand-chose d'autre.
La première bande-annonce
Melissa McCarthy sera la première à critiquer cette bande-annonce, chez The John, Jay & Rich Show, en mai 2016 : "C’est un reboot, pas un remake. Je sais que c’est bizarre de dire au début de la bande-annonce, ‘Il y a 30 ans…’, alors que dans l’histoire, c’est comme si l’original n’était jamais arrivé. (...) Je trouve ça très déroutant. J’ai posé la question, mais on m’a fait savoir que ce que j’en pensais n’avait aucune importance."
En octobre 2016, Paul Feig racontait à The Hollywood Reporter : "Est-ce que c'était la meilleure bande-annonce du monde ? Non, ça ne l'était pas, et nous avons eu quelques accrochages à ce propos avec le studio. Mais en même temps, je ne pense pas que ce soit la pire bande-annonce jamais faite dans l'histoire de l'humanité".
En cours de route, le studio a d'ailleurs ajouté le sous-titre Answer the Call. Paul Feig expliquait en septembre 2016 : "En gros, c'est le studio qui a réalisé que pour les catalogues vidéos, ce genre de choses, il y aurait deux films Ghostbusters. Et je ne voulais pas que ce soit Ghostbusters 2016". Il ne voulait pas d'un sous-titre, mais a accepté que ça apparaisse uniquement à la fin du film, lors du générique, ainsi que dans la promo.
La deuxième bande-annonce
la sortie catastrophique de S.O.S. Fantômes
Ce triste bordel a évidemment eu des conséquences sur tout le film : son équipe, la promo et le tournage. En 2016, Paul Feig confirmait qu'ils avaient bien ajouté une blague en "hommage" aux attaques contre eux. La coscénariste a imaginé un commentaire ("Ain't no bitches gonna hunt no ghosts") qui résumait bien les choses, et Paul Feig l'a validé. Il racontait à The Hollywood Reporter après la sortie : "Dès que je l'ai entendue, j'ai dit, 'OK c'est notre revanche'. Et on est é à autre chose".
Le film est sorti en juillet 2016, avec d'un côté des critiques plutôt positives, et de l'autre un joli review bombing, histoire de continuer jusqu'au bout la division. Mais c'est le public qui a tranché.
Au box-office, S.O.S. Fantômes a commencé trop timidement et le bide a vite été confirmé. Le film a terminé sa carrière avec à peine 230 millions dans le monde, dont 128 côté domestique. Sachant qu'avant la sortie, Paul Feig avait dit qu'il devait atteindre les 500 millions au box-office pour avoir droit à une suite. En octobre 2016, il disait à The Hollywood Reporter qu'il aurait certainement mieux fait de se taire : "C'était très malin de ma part de balancer ça dans la presse".
The Hollywood Reporter et Variety estimaient à l'époque que le studio avait perdu au moins 70-75 millions sur le film. Sony avait rétorqué que c'était faux... en parlant des autres sources de revenus après l'exploitation en salles. Une manière de dire que ce Ghostbusters s'était bien planté au cinéma, et qu'ils avaient limité la casse à côté.
S.O.S. Fantômes a coûté trop cher
L'un des principaux problèmes du film est son budget officiel de 144 millions (hors marketing). En avril 2015, The Hollywood Reporter affirmait que le budget initial de 169 millions avait été validé par Amy Pascal, et que son successeur Tom Rothman avait tout fait pour le faire redescendre vers les 150 millions, sachant qu'une partie allait dans les salaires (14 millions pour Melissa McCarthy, plus de 10 millions pour Paul Feig).
En octobre 2016, toujours pour THR, Paul Feig commentait ce budget : "Une grosse partie est allée dans les droits et les accords de producteurs pour un projet qui a 30 ans, et avait tous ces bagages avec lui".
En 2017, Dan Aykroyd s'attaquait à Paul Feig sur le plateau de Sunday Brunch, justement au sujet du budget : "Les filles sont super. J'étais content du film, mais il a coûté trop cher. Et Sony n'aime pas perdre de l'argent. Il a récolté plein d'argent dans le monde, mais a juste coûté trop cher. (...) Le réalisateur, il a trop dépensé. Il n'a pas tourné des scènes qu'on lui suggérait et plusieurs scènes qui allaient être nécessaires. Et on a fait des projections-tests et ils avaient besoin de ces scènes. Dans les 30 à 40 millions de reshoots. Il ne reviendra pas chez Sony de sitôt".
Ce à quoi Sony s'est empressé de répondre officiellement : "Sony a une solide relation avec Paul Feig, et nous avons un grand respect pour son travail. Les reshoots ont coûté 3-4 millions de dollars".
Plus tard, Dan Aykroyd en a remis une couche, pour bien confirmer qu'il s'agit d'un problème de territoire et d'ego :"Paul a fait un bon film avec un superbe casting et beaucoup d'argent. On aurait juste préféré qu'il inclue davantage les initiateurs de la saga."
Un fantôme dans une bibliothèque, c'est original tiens
"c'est l'un des grands regrets de ma vie"
Paul Feig a plusieurs fois parlé de cet échec. En 2017, il disait à Vulture : "Je crois que ce qui nous a gênés, c'est que le film est devenu une sorte de cause pour les gens. Et qu'une partie de notre public n'était pas du tout là-dedans. (...) C'est l'un des grands regrets de ma vie que le film n'ait pas plus marché, parce que je l'aime beaucoup. Ce n'est pas un film parfait, aucun de mes films ne l'est, mais j'aime ce qu'on en a fait. Il n'avait pas d'autre prétention que de divertir les gens."
Le réalisateur citait aussi le climat chaotique des élections présidentielles avec Hilary Clinton et Donald Trump, où les débats entre les camps sont vite devenus infernaux.
En 2024, Melissa McCarthy revenait sur toute cette histoire chez ET Canada : "Toutes les histoires peuvent être racontées, et il y a tellement de reboots et interprétations différentes... dire que certains ont tort, vraiment je ne comprends pas. Je ne comprends pas cette bataille pour voir qui peut être le plus négatif et haineux. Tout le monde devrait pouvoir raconter l'histoire qu'il veut vendre. Si t'as pas envie de la voir, t'as pas à aller la voir".
Avec le recul, c'est peut-être encore plus clair. Ce S.O.S. Fantômes est d'une médiocrité tout à fait "normale", et émaillée de quelques rares bonnes idées (Kate McKinnon, Chris Hemsworth, deux ou trois répliques inspirées). Ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup de mauvais blockbuster hollywoodien, lancé pour les mauvaises raisons, et tiraillé entre trop d'envies et d'obligations.
Au milieu des Jurassic World, Star Wars, Terminator et compagnie, ce Ghostbusters n'a rien d'extraordinaire. Et au milieu de la saga non plus d'ailleurs. Il n'y a qu'à comparer l'apparition de Sigourney Weaver dans ce film et dans S.O.S. Fantômes : L'héritage : dans les deux cas, des scènes affreusement nulles et plates, Dana Barret ou pas.
Conclusion : les femmes sont bien des humains comme les autres, SOS Fantômes version 2016 est un produit hollywoodien comme un autre, et on peut même se demander si les producteurs n'ont pas fait pire depuis avec S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace. Notre réponse : oui. Comme quoi, Hollywood a un don pour se surer.
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faudrait penser à sortir la tête d’internet et des réseaux… les gens qui s’intéressent au drama qui entoure ce film ou d’autre ça reste une minorité qui jouent très peu sur le succès en salle (suffit de voir le demi succès de la Petite sirène, malgré les seaux de m**** qu’il s’est pris avant la sortie)
Franchement, le film est très moyen, l’humour ne fait pas mouche et la moitié du cast joue mal !
reste que le rôle de Hemsworth est hilarant cependant et que dans mes souvenirs des FX sont quand même plutôt pas mal. Mais on ne créée pas un film de bande quand il n’y a pas de bande à la base, comme dis en dessous c’était un peu le concept de base de l’original.
C’est dommage car je trouve le cast féminin vraiment génial mais rien n’est fait ça fonctionne pas !
Si si il est bien en fait ce film
Ghost Leopard > commentaire très intéressant merci. j’ai une inculture du SNL.
Quand a la raison du bide, elle est toujours multiple et un peu mystérieuse. (sinon les studios n’en feraient pas). Est ce la qualité du film ? Les 2 suivants ont bien prouvés que non. Le bashing et les haters bas du front ? Barbie (au pif) à cartonné.
Je pense qu’il y a un bug
Y’a un commentaire qui semble tout droit sorti de 2016, mais daté de 2024.
Je vais mettre un peu de nuance dans les commentaires.
Le Ghostbusters original était un pur produit SNL (saturday night live), Aykroyd y voulait même Belushi dans un rôle.
Donc forcément, en voulant relancer la franchise, la bonne idée est de se tourner vers le SNL. Or qui sont les stars du SNL à cette époque ? Kristen Wiig, qui était la lead la plus importante de l’émission dans les années 2010 (et de loin), Kate McKinnon qui est la lead actuelle et Leslie Jones pour offrir un contraste aux deux autres, tant dans son jeu que dans son physique.
Melissa McCarthy est elle aussi dans la même veine et une sacré pointure dans le business a l’époque. Ce casting n’a rien de deconnant, c’est même plutôt un casting tres safe et très logique vis a vis du projet.
Après, le choix de Paul Feig est encore plus logique : il a fait un film avec Wiig et Maya Rudolph (du SNL) qui a été un énorme carton. Il sait gérer ce genre de casting et il est super bankable.
Sauf que … Je ne sais pas ce qu’il s’est e, excès de confiance, trop de pognon, mais Feig a fait un de ses pires films, le duo Wiig/McCarthy qui fonctionnait si bien au SNL ou dans Bridesmaid ne fonctionne pas ici, Leslie Jones et McKinnon sont dans un autre film et tout est extrêmement mal écrit, mal dirigè, mal pensé.
Mais, encore une fois, les personnes impliquées semblaient être les meilleurs choix possibles pour reprendre le flambeaux. Sur le papier, c’était un choix parfaitement coherent et tout a fait dans l’esprit du premier.
Ça se laisse voir, mais l’humour est tellement gras et omniprésent que ça gâche tout le flim.
Et aucune alchimie entre l’équipe, on sent bien que ça a été fait our de mauvaise raisons, vouloir caser des filles en perso principal à tous prix, comme le remake de Ocenan 11.
Bref pas un bon film.
D’un point de vue commercial, c’était un projet foireux et, lors de la phase de développement, l’équipe de production aurait dû sans apercevoir assez vite.
Mais la réalité, c’est que Dan Aykroyd, un des ayant-droits de la propriété intellectuelle, était tellement désireux de faire du cash avec Ghostbusters qu’il a poussé ce projet aveuglément. Après l’échec au box-office, il a ensuite dit que les équipes de production et de réalisation s’étaient complètement viandées.
Après, il y a le paradoxe d’Internet. Ces messages haineux dont vous parlez ont plus fait connaître ce film et attirer l’attention que vraiment desservir le film. Les messages haineux qui avaient visé Brie Larson avant Captain Marvel n’ont pas empêché le film de cartonner ensuite parce que c’était le dernier épisode en date du feuilleton cinématographique marvélien.
On surestime ces aboiements qui n’empêchent pas la caravane de er.
Dans le cas de ce Ghostbusters, ils ont joué la carte du remake tout en jouant la carte de la féminisation du cast en parallèle.
Plantade dans les deux cas : les vieux fans n’ont eu aucune motivation de voir ce film, étant nostalgiques de Bill Murray et du reste du cast d’origine.
Quant au public féminin ? Quel besoin auraient elles d’aller voir une équipe d’exterminatrices de fantômes « copier/coller » d’un vieux film avec des hommes ? En quoi ça leur parle en tant que public ?
Donc, bon, projet foireux, résultat à la hauteur des espérances.
Et voici le moment de la question à un million.
Ghostbuster 2016 n’a pas marché parce que :
– C’est la faute au vilain patriarcat qu’a pas é d’y voir des filles – réponse A
– C’est la faute aux fans toxiques qui l’ont défoncé à cause des filles – réponse B
– C’est la faute à la presse qui l’a démoli malgré les filles – réponse C
– C’est la faute à une démarche opportuniste et un film mal ficelé – réponse D
Et pour doubler les gains voici la question bonus :
L’équipe de filles de fonctionne pas dans cette version :
– Parce qu’il manque la complicité que les hommes avaient dans la version de 84 – Réponse A
– Parce que certaines sont vraiment de très très mauvaises actrices – Réponse B
– Parce qu’au final c’est l’homme secrétaire qu’on ridiculise et qui vole la vedette – Réponse C
– Les trois réponses précédentes – Réponse D
L’humour été vraiment treeeeees nul
L’ambiance des Ghostbuster d’origine complètement absente. C’est ça le vrai problème du film. Il est juste très mauvais.
Peut importe le casting