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Pirates des Caraïbes : notre classement de la saga, du pire au meilleur

Par La Rédaction
24 février 2025
Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl : top Pirates des Caraïbes

Saga culte des années 2000, Johnny Depp. Voilà notre classement de ses épisodes.

Pendant longtemps, à Hollywood, il y a eu une règle simple : « Les films de pirates, c’est voué à floper ». Et ce n’est pas L’île aux pirates de Renny Harlin qui dira le contraire. Pourtant, au début des années 2000, Disney a décidé de miser sur l’adaptation d’une de ses attractions sur grand écran. Le carton a été instantané.

Il faut dire qu’a posteriori, Pirates des Caraïbes a tout du projet où les astres se sont alignés. En faisant collaborer les scénaristes Ted Elliott et Terry Rossio (tout juste sortis du Masque de Zorro) et le talentueux Gore Verbinski, ce qui n’aurait pu être qu’un simple produit dérivé s’est transformé en véritable saga d’aventures post-moderne, peut-être même la dernière de son genre, avant la suprématie des super-héros.

Entre les mimiques de Johnny Depp, ses scènes d’action toujours plus ambitieuses et la musique de Hans Zimmer, Pirates des Caraïbes est incontestablement une saga culte, même si elle a fini par nécessiter un respirateur artificiel. Il était donc temps que la rédaction d’Ecran Large lève l’ancre pour décider (après pourparlers) du classement des aventures de Jack Sparrow.

Sortez le rhum !

5. Pirates des Caraïbes 4 : La Fontaine de Jouvence

  • Sortie : 2011
  • Durée : 2h16 de pure torture
Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence
On va tâcher d’oublier ça

C’est lequel déjà ? Celui où Jack essaie de trouver la Fontaine de Jouvence. Pas de bol, le Black Pearl a coulé, et il se retrouve embarqué à bord du navire de Barbe-Noire. Comme la tentative de mutinerie de Jack est aussi ratée que le scénario, il apprend qu’il lui faut deux calices et une larme de sirène pour que l’intervention à la fontaine fonctionne. C’est bêtement compliqué, et ça rameute plein de personnages inutiles.

Pourquoi c’est le pire du pire : Après sa trilogie (et Rob Marshall (Chicago, Into The Woods, et plein d’autres comédies musicales nulles) comme remplaçant.

Or, dès son introduction arthritique, on voit bien que Pirates des Caraïbes 4 : La Fontaine de jouvence a creusé sa tombe. À vrai dire, les divers set-pieces du film sont souvent excitants sur le papier, à l’instar de l’évasion inaugurale de Jack dans les rues de Londres. Mais avec leur montage mou du genou, leurs alternances de plans larges insipides sur des cascadeurs et de quelques gros plans sur sa star, le métrage ne capte jamais l’énergie cinétique de Verbinski, qui avait su moderniser une certaine idée du film de cape et d’épée à l’ancienne.

Montrer que t’as la plus grosse, ok, mais faut assurer derrière

Face à tant d’incompétence, Pirates des Caraïbes 4 réussit l’exploit de sonner faux en toute circonstance, que ce soit à cause de ses effets numériques perfectibles ou de certains élans discutables de direction artistique (les sirènes notamment). Tout est filmé sur le même mode, sans jamais jouer avec la stratégie du hors-champ et de l’appréhension comme dans les premiers films. La magie est éventée au profit d’une forme de pornographie vulgaire de son monde et de ses mythes.

Ajoutez à cela la lassitude de Johnny Depp, proportionnelle à l’épaisseur de son maquillage sous les yeux, et vous avez là l’exemple parfait du blockbuster chiant et ronflant, qui troque la malice toute virevoltante des débuts pour la finesse d’un kouign-amann. Et le pire dans tout ça, c’est que le film était le plus cher de l’histoire, avec 379 millions de dollars de budget.

4. Pirates des Caraïbes 5 : La Vengeance de Salazar

  • Sortie : 2017
  • Durée : 2h09 (c’est le plus court, mais pas en ressenti)
Jack S-presque-toujours-pareil

C’est lequel déjà ? Celui où le fils de Will Turner, Henry, essaie de briser la malédiction de son papa en retrouvant le trident de Poséidon. Et où le capitaine-fantôme Salazar veut se venger de Jack Sparrow. Et où Barbossa rencontre sa fille perdue, Carina, devenue une astronome aventurière. Oui, ça fait beaucoup.

Pourquoi c’est l’un des pires Pirates des Caraïbes : Parce qu’il n’y a plus rien à raconter, que tout le monde tourne en rond, et que les scénaristes sortent les jokers du désespoir. Pirates des Caraïbes 5 : La Vengeance de Salazar dévoile donc la nouvelle génération avec les gamins des vieux héros, ressort Elizabeth et Will des placards, et remet Jack sur le Pearl dans l’espoir de raviver la flamme des débuts. C’est le degré zéro de l’ambition dans une telle saga, et la confirmation que personne n’essaie de masquer le bête cynisme de la post-trilogie.

Côté aventure, c’est le calme plat avec une intrigue cousue de fil blanc, qui manque désespérément de folie et d’imagination, et un cruel manque d’ampleur dans les péripéties. Le grand méchant est totalement oubliable, et Javier Bardem ne peut rien faire de ce sale Salazar. Le prétexte à l’aventure (un artefact magique, une île magique) est du pur pilotage automatique, et les nouveaux personnages sont parfaitement insipides (mention spéciale à Henry). La Vengeance de Salazar devient ainsi un blockbuster générique, sans une miette de l’inventivité ou maîtrise de Gore Verbinski et ses scénaristes.

Pauvre Kaya Scodelario

Le film réalisé par Joachim Rønning et Espen Sandberg est sauvé des abysses de la nullité totale par la nullité totale de Pirates des Caraïbes 4 déjà, et également par quelques jolies notes de cartoon coloré. Des sbires amochés de Salazar à l’allure de Golshifteh Farahani (malheureusement reléguée au troisième plan), en ant par quelques scènes d’action malicieuses, le spectacle est parfois presque à la hauteur de l’univers.

Le climax aquatique délirant est la vraie (et unique) bonne idée du film, qui redonne un peu de couleur à tout ce cirque, tout en rappelant à quel point ce blockbuster à 230 millions est pauvre à tous les niveaux.

3. Pirates des Caraïbes 3 : Jusqu’au bout du monde

  • Sortie : 2007
  • Durée : 2h49 de pur plaisir

C’est lequel déjà ? Celui où même la mort n’arrête pas les pirates, puisqu’ils voguent en direction de l’antre de Davy Jones, où réside Jack Sparrow depuis qu’il s’est fait boulotter par le Kraken. Et s’ils ent pour presque trois heures supplémentaires ses divagations, c’est pour faire face à leur plus grand ennemi : l’alliance entre le Hollandais Volant et la Compagnie britannique des Indes orientales.

Ils feront tout pour réunir les 9 seigneurs pirates, y compris violer toutes les règles de la gravité, affronter des marins venus des quatre coins du globe, invoquer littéralement une déesse, organiser un mariage en pleine bataille homérique et drifter sur le bord d’un tourbillon comme Tony Hawk sur une rampe savonneuse.

Pourquoi c’est la conclusion parfaite : Dernière contribution de Gore Verbinski à la saga (et pour beaucoup sa véritable fin), le troisième opus est parfois conspué pour les mêmes raisons qui en font l’un des blockbusters les plus galvanisants de ces vingt dernières années. Comme s’il était conscient que le film d’aventure hollywoodien n’allait plus proposer d’épopée de cette ampleur pendant les vingt prochaines années, prévoyant l’imminent triomphe des super-héros au box-office (il est sorti quelques semaines à peine après Spider-Man 3), le cinéaste réalise une oraison funèbre que certains qualifient d’indigeste, considérée comme plus que généreuse.

La taille compte

Le ton est donné par l’introduction : Pirates des Caraïbes : Jusqu’au bout du monde repousse les limites du classement PG-13 comme aucun film Disney – et aucun blockbuster américain en fait – avant lui. L’objectif étant de mettre en scène un chant du cygne désespéré du genre et rappeler que cette trilogie incroyable n’est qu’une anomalie éphémère. Dans un monde où la piraterie et ses valeurs affreuses, sales et méchantes agonisent, il faut sortir l’artillerie lourde, faire déferler déesses, mythes et légendes épiques sur l’institution qui entend les instrumentaliser pour mieux les brider, au nom de l’ordre et la morale.

Et à l’instar de son alter ego fictionnel, engagé dans un concours de celui qui a la plus grosse (lunette) avec le génial Geoffrey Rush, Verbinski ne fait jamais les choses à moitié, bien au contraire. Parcouru de moments de bravoure délirants, de trahisons en pagaille, de ruptures de ton et de money shots inconscients (le climax !), sans se préoccuper de rester dans les clous, au grand dam des puristes qui polluent les réseaux sociaux, il écarquille encore bien les yeux.

Jusqu’à une conclusion d’une amertume inédite pour un film à 300 millions de dollars, que le cinquième opus va prendre soin de saccager. Qu’importe : Jusqu’au bout du monde restera l’un des derniers grands actes de transgression que Mickey tolérera, avant de régner sans partage sur le monde comme le roi des Pirates sur les sept mers. 

2. Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl

  • Sortie : 2003
  • Durée : 2h23 de bonheur
Le rôle qui a sauvé sa carrière

C’est lequel déjà ? Celui où Jack Sparrow – pardon, le Capitaine Jack Sparrow – veut récupérer le Black Pearl, son précieux navire qui a été volé par son ancien second Barbossa. Celui-ci essaie par ailleurs de lever la malédiction qui frappe l’équipage, celle du trésor maudit de Cortés qui les a rendus immortels, mais incapables d’assouvir leurs besoins et envies. Pour la briser, les pirates doivent rassembler toutes les pièces du coffre dont la dernière était en possession de Will Turner avant qu’Elizabeth Swann, la fille du gouverneur de Port Royal, la récupère en secret.

Pourquoi c’est presque le meilleur : Parce que tout part de ce premier Pirates des Caraïbes. En plus de briser la malédiction du Black Pearl, le film a surtout brisé celle des films de pirates à Hollywood, qui voyait la plupart des projets s’effondrer sous le poids de leurs ambitions. Pour ce premier volet, Gore Verbinski a revitalisé le film de cape et d’épée, ou plutôt de tricornes et de sabres, dans un spectacle généreux qui fourmille d’idées de mise en scène. Un des meilleurs exemples est le combat dans la forge qui laisse transparaître l’énorme travail sur les chorégraphies, la gestion de l’espace, l’utilisation de l’environnement et la physicalité des acteurs. 

Disney croise le fer

Le scénario est pourtant un pot-pourri qui laissait craindre le pire en mêlant de la romance shakespearienne neuneu avec les deux amants qui roucoulent plus qu’ils ne dialoguent, du fantastique macabre (a priori) désuet avec l’équipage de morts-vivants qui se révèle sous la Lune et une dynamique de buddy movie prévisible entre Will et Jack. Le tempo comique est cependant maîtrisé, les effets spéciaux feraient pâlir la plupart des derniers Marvel et l’énergie est toujours aussi euphorisante, même près de vingt ans après sa sortie (le film peut d’ailleurs remercier la musique ultra galvanisante de Klaus Badelt, qui fait aujourd’hui partie des bandes originales les plus cultes).

Là où le film est le plus fort, c’est dans la mise en place de sa mythologie devenue emblématique en moins de deux heures et demie. La direction artistique comme le scénario ont allègrement pioché dans l’iconographie et l’image populaire de la piraterie pour s’emparer de ses codes et clichés : le bateau à voiles noires, la demoiselle en détresse, les têtes de mort de partout, le pirate borgne, celui avec une jambe de bois, celui qui gueule « à l’abordage » avec les chicots pourris et même celui avec un perroquet sur l’épaule.

Le film n’a rien inventé, mais tout dynamité et modernisé. À tel point qu’avant 2003, le profil type du pirate était plutôt le Capitaine Crochet ou Barbe Noire. Depuis, c’est Jack Sparrow et gare à ceux qui voudraient écorner la légende. 

1. Pirates des Caraïbes 2 : Le Secret du coffre maudit

  • Sortie : 2006
  • Durée : 2h31 de méga-spectacle
Quand les anti-Amber Heard veulent un autographe de leur idole

C’est lequel déjà ? Will et Elizabeth sont arrêtés par Lord Beckett pour avoir sauvé Jack Sparrow. Ils pourraient s’en tirer si Will récupère le compas de Jack. Le truc, c’est que celui-ci a d’autres projets, étant donné que Davy Jones veut lui faire payer sa dette (avoir été capitaine du Black Pearl), sans quoi il lui lâchera le Kraken sur la margoulette.

Pourquoi c’est le meilleur : Peut-être est-ce dû au fait que Gore Verbinski s’est jeté sur cette suite en sachant que les tournages de Pirates des Caraïbes 2 et 3 seraient enchaînés, mais il y a dans Le Secret du coffre maudit une énergie revigorante, celle d’un réalisateur qui veut définitivement imposer sa saga comme l’une des meilleures du genre.

Plus épique et plus fou, Pirates des Caraïbes 2 est surtout le film qui embrasse pleinement et sans ironie son origine foraine. Johnny Depp fait plus que jamais de Jack Sparrow un grand clown burlesque, embarqué dans des péripéties improbables et de purs élans scénographiques spectaculaires (l’évasion du camp des cannibales, qui n’en finit pas de redistribuer les cartes à chaque nouvelle idée). 

Clé de voûte de la saga

Mais surtout, Le Secret du coffre maudit transcende son canevas mythologique en piochant dans divers folklores, et même chez Jules Verne. Verbinski fait de l’océan un puits de peurs et de fantasmes, lieu de tous les possibles dont il révèle progressivement les menaces avec un sacré sens stratégique. De la première apparition de Davy Jones (révélé par la flamme qui allume sa pipe) à la gestion du Kraken, tout est magnifiquement construit sur un crescendo émotionnel délirant, avant que toutes les sous-intrigues se rejoignent dans ce combat final sur l’île où réside le coffre.

Le sens du montage de Verbinski n’a jamais été aussi virtuose, tandis que les trouvailles scénographiques s’enchaînent aussi vite que le age de la clé d’une main à l’autre. Le Secret du coffre maudit jouit de cette cinégénie flamboyante et de ce tempo virevoltant qui en font un spectacle total, porté par des effets visuels toujours aussi révolutionnaires.

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Pieriku
Pieriku
Abonné
il y a 3 mois

Le 1 loin devant pour moi. Le seul que j’ai vraiment aimé même si j’aurais préféré une histoire de pirates « classique », sans morts-vivants (et cela m’a surpris car je ne m’y attendais vraiment pas en m’installant sur mon siège au cinéma, surtout que vivant à l’étranger, je n’avais même pas vu de bande annonce)
Le 2, sympa mais grosse déception par rapport à l’attente.
Le 3, je crois que je ne suis même pas allé le voir au cinéma après la déception du 2 et je ne l’ai pas regretté.
Les 2 derniers, totalement oubliables (et oubliés pour ma part).

Ranger solitaire
Ranger solitaire
il y a 3 mois

5) La vengeance de Salazar, ce serait le pire doigt d’honneur possible envers une franchise si Star Wars 9 n’existait pas.
4) La fontaine de Jouvence, sympa mais oubliable.
3) La malédiction du Black Pearl, superbe.
2) Le coffre maudit, grandiose.
1) Jusqu’au bout du monde, un immense chef-d’œuvre.

reviens Gore, le monde a besoin de toi !

ludo3101
ludo3101
il y a 3 mois

Et du coup il est é où Gore Verbinski ?

popo
popo
il y a 2 années

Comment on peut oser dire que le 2 est le meilleur, t’arrive même pas à te souvenir de l’ordre des scènes dans le film (tellement le montage est mauvais) une fois que t’as regardé le 3 (le 2 et le trois auraient dû être un seul est même film, seulement ils ont voulu couper pour des questions de rentabilité et ils ont négliger le 2 en brodant et en le montant n’importe comment et tu le comprends quand t’as vu une heure du film que c’est lent) est au moins le mérite d’être propre et avec un grand final…Le 2 était surtout le plus attendu des pirates des caraïbes pour moi et de nombreux fans, mais pas le meilleur…Perso du pire au meilleur, j’aurais tendance à dire 4-2-5-3-1, on ne devrait voir que que le 1 et le 3 dans la première et deuxième position que vous pouvez alterner, c’est compréhensible; par contre le 2 le 4 et le 5 sont les derniers à classer selon vos goûts…

Guihero
Guihero
il y a 2 années

1-2-3, avec les 2 premiers dans un mouchoir de poche, et ensuite les 5-4 dont je n’ai presque pas de souvenirs mais dont je me souviens que la fontaine de jouvence avait été l’une de mes pires séances ciné de ces dernières années, une purge, le 5 il est juste oubliable au possible avec son idée de soft reboot complètement idiote et feignante.

MarieG
MarieG
il y a 2 années

Le classement tombe sous le sens.
Mais après réflexion, je ne peux pas choisir lequel est le meilleur. Cette TRILOGIE est parfaite, de bouts en bouts.
Et de même, je ne peux pas choisir lequel sent le plus mauvais entre les deux bouses qui ont suivi. Même niveau de médiocrité.

Candide
Candide
il y a 2 années

Je suis assez étonnée de voir que beaucoup trouvent que le 5 est meilleur que le 4. J’en ai un terrible souvenir : bouillie CGI, Jack Sparrow qui a perdu toute sa splendeur, rien qui ne m’a fait rire. Je ne me souviens plus vraiment du 4 non plus, qui commence à dater.
Je devrais peut-être les revoir, mais je ne m’en sens pas capable, j’ai décidé que Pirates des Caraïbes est une trilogie et j’ignore tout le reste.

C’est dommage que la BO du 3e opus soit rarement citée quand on parle de Zimmer. Je la trouve très inspirée, épique et romantique.

Le premier est magique
Le premier est magique
il y a 2 années

Les autres moins magiques et dans l’ordre croissant

DjFab
DjFab
il y a 2 années

Pirates 2 et 3 = mes BO préférées de tous les temps ! (surtout le 3) Hans Zimmer au sommet !

Lorco
Lorco
il y a 2 années

3-1-2-4–5